LA MINUSMA ET LA SITUATION SECURITAIRE AU MALI : Changer de fusil d’épaule ou dégager !

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Intervenant sous le chapitre VII de la Charte des Nations Unies, la mise en œuvre du mandat de la Force internationale, MINUSMA, est aujourd’hui plus que jamais décriée.

A moins de trois mois du renouvellement de son mandat prévu en juin prochain ; de Kayes à Washington, en passant par Bamako, Bandiagara, Bankass, Kidal et d’autres villes et villages du Mali ; le comportement de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), face à la situation d’insécurité est décevant. Ils sont nombreux, ces Maliens qui ne veulent pas entendre parler du renouvèlement de cette Mission, en tous cas, dans sa forme actuelle d’inefficacité de ses troupes. Comment comprendre qu’avec la présence de milliers de soldats de la MINUSMA, la situation sécuritaire du pays se dégrade davantage chaque jour ?

Ainsi, pour le sous-secrétaire d’Etat américain aux Affaires politiques, David Hale, lors du dernier débat sur la situation du Mali au Conseil de sécurité, le massacre d’Ogossagou reste inadmissible avec les 14 000 Casques bleus de la Minusma présents sur le sol malien. Pour lui, ceux-ci avaient «la responsabilité de la protection des civils dans tout le Mali et pas seulement dans le nord». Ainsi, les Etats unis demandent à l’ONU, dans la perspective du renouvellement du mandat de la MINUSMA, «des options pour l’adapter à la réalité du terrain» si la situation ne s’améliore pas. «Nous sommes déçus face à l’absence de progrès significatifs», a-t-il martelé, tout en demandant au secrétaire général de l’ONU de faire des recommandations pour adapter significativement le mandat de la force onusienne à la réalité sur le terrain. «Le moment est venu de voir si une opération de maintien de la paix est bien le meilleur moyen de régler la situation au nord du Mali », a-t-il prévenu.

Presque sous pression, le Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga a expliqué le bilan plus que mitigé de la MINUSMA et de la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. Devant la diplomates onusiens, il a plaidé que les progrès sont trop fragiles pour que la communauté internationale se retire maintenant du Mali.

Ainsi, le secrétaire général de l’ONU a engagé la communauté internationale à maintenir son appui au Mali. M. Antonio Guterres affirme voir «de forts risques que la situation dégénère». «Les forces internationales doivent accroître la riposte», a-t-il estimé.

Aussi, ils sont nombreux ces analystes à remettre en cause la stratégie utilisée, jusque-là, dans la lutte contre l’insécurité au Mali, surtout dans sa partie Centre. Pour cet observateur de la scène malienne, la MINUSMA doit changer de fusil d’épaule. Au cas contraire, elle doit dégager du sol Malien. «Comment stabiliser un pays sans que les forces internationales présentes sur ce sol n’interviennent pour sécuriser des civils en insécurité sur ce territoire ? » S’interroge-t-il.

Pour rappel, la MINUSMA est autorisée à prendre toutes les mesures requises pour s’acquitter de son mandat. Il s’agit de stabiliser de la situation dans les principales agglomérations et contribuer au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays.

La force onusienne est chargée de la protection des civils et du personnel des Nations unies, de la promotion et la défense des droits de l’homme, du soutien de l’action humanitaire, de l’appui à la sauvegarde du patrimoine culturel et l’action en faveur de la justice nationale et internationale. Alors, il revient à la MINUSMA de changer de fusil d’épaule ou de dégager du Mali.

N’Dah Ambèye

Source: L’Evènement

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