Il est de tradition après les élections législatives que le chef du gouvernement propose sa démission. Cette démarche revient à une nouvelle légitimation du Premier ministre, aussitôt renommé à son poste par le président.
Mardi, Emmanuel Macron a choisi à l’inverse de refuser cette démission rituelle, alors que se profile pour lui un tunnel d’obligations internationales (Conseil européen, G7, sommet de l’Otan) à partir de jeudi.
Réunion de l’ensemble du gouvernement
Mme Borne va réunir l’ensemble du gouvernement à Matignon mardi en début d’après-midi, a annoncé son entourage à l’AFP.
Parmi les membres du gouvernement attendus rue de Varenne figureront bien la ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires Amélie de Montchalin, la ministre de la Santé Brigitte Bourguignon, et la secrétaire d’Etat à la Mer Justine Bénin, a précisé l’entourage de Mme Borne. Toutes trois battues dimanche au second tour des législatives, elles devront quitter le gouvernement.
Chefs des partis politiques reçus à l’Élysée
Le président, qui a déjeuné lundi avec Elisabeth Borne et les ténors d’Ensemble! Edouard Philippe et François Bayrou, a repris l’initiative face aux risques de blocage de ses réformes à l’Assemblée, en invitant des responsables des partis politiques.
Six d’entre eux seront reçus successivement mardi à l’Élysée: Christian Jacob (LR) ouvre la marche à 10H00, avant Olivier Faure (PS) à 11H00, François Bayrou (Modem) à 14H00, Stanislas Guerini (LREM) à 15H00, Marine Le Pen (RN) à 17H30 et Fabien Roussel (PCF) à 18H30, avant d’autres mercredi comme le chef du parti EELV Julien Bayou.
“La Première ministre a plaidé pour rester afin d’avoir les outils pour faire face à la situation et aux urgences des Français, ce qu’on ne pouvait pas faire avec un gouvernement démissionnaire et en gestion des affaires courantes”, explique-t-on dans son entourage.
“Il y a beaucoup de décrets à prendre dans les jours à venir, dont la revalorisation du point d’indice, la deuxième phase de Parcoursup, le bonus/malus auto, la mise en oeuvre des mesures urgence de la mission Braun (sur les soins urgents et non programmés, ndlr), les primes à l’apprentissage”, précise cette source qui estime qu’on “ne peut pas se permettre d’avoir un gouvernement qui ne gère pas cela”.
Répartition des sièges
La coalition centriste libérale, qui s’est appuyée pendant le premier mandat de cinq ans d’Emmanuel Macron sur une confortable majorité absolue (fixée à 289 députés), ne conserve que 245 sièges sur 577 à l’issue des législatives.
Le reste de l’hémicycle se répartit principalement entre l’extrême droite de Marine Le Pen, qui réalise une percée inédite avec 89 députés, la gauche unie à l’initiative de son tribun Jean-Luc Mélenchon (au moins 150 députés) et la droite classique, avec une soixantaine de candidats.
Cette configuration replace le Parlement au centre du jeu politique, une première depuis 1958 et la Ve République.
SOURCE: https://www.7sur7.be/