La rencontre des experts issus des pays de la zone CFA à Bamako : Plaidoirie pour la sortie du franc CFA

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Après l’accusation du vice président du conseil italien, Luigi Di Maio contre la France d’appauvrir l’Afrique en leur imposant le franc CFA. Depuis lors, le ton de protestations contre la continuité de « cette monnaie servile »  se durcit à travers les 14 pays de l’Afrique centrale et de l’ouest qui continuent à l’utiliser. Les experts du comité des Etats généraux du franc CFA étaient devant la presse le 17 février dernier,  au centre Amadou Hampathé Ba  sis à Missira en commune II pour faire un état des lieux sur le bilan dudit  franc CFA et de plaider pour sa sortie immédiate.

La conférence était entre autres,  animée par l’ancienne ministre de la culture, Aminata Dramane Traoré, des panafricanistes Louis Magloire Keomayou, du Camerounais Zelinga Martial, Taoufick Ben Abdoullah de la Tunisie et l’ancien ministre togolais, Kako Nubukpo.

Selon les conférenciers la monnaie du franc CFA n’a pas permis la transformation structurelle des économies qui l’utilisent et d’ajouter que les échanges intra-communautaires dans les zones demeurent de l’ordre de 15% contre plus de 60% dans la zone euro. Ils ont par ailleurs indiqué que ladite monnaie nourrit la double répression monétaire et financière du fait de la prééminence de l’objectif de défense du taux de change fixé avec l’euro au détriment du financement de l’économie intérieure de la zone franc. Avant de souligner que « les billets et pièces dudit franc sont fabriqués en France, nourrissant ainsi à la persistance d’une sujétion vis-à-vis de l’ancienne puissance coloniale ».

Toute chose  qui réduit selon eux « l’indépendance, de facto,  des Etats de l’Afrique centrale et de l’ouest qui continuent d’utiliser la monnaie du franc CFA. En outre, les panélistes ont  indiqué qu’il est un devoir de responsabilité de comprendre  que la sortie de cette monnaie est une nécessité. Et de plaider pour sa sortie  afin d’envisager un changement des paradigmes économiques  de la région. De loin, ils trouvent que la convertibilité du franc CFA avec le seul euro favorise davantage les entreprises européennes. Notamment, les grands groupes français au détriment d’autres entreprises qui souhaiteraient investir en Afrique. Enfin,  les conférenciers ont invité tous les décideurs y compris des populations issues de la zone CFA  à l’union   pour une sortie de « cette  monnaie servile ». Avant de laisser entendre qu’une monnaie par et pour les africains constitue, sans ambages, un gage de maîtrise de notre destin commun.

Yacouba COULIBALY

Yacoubacoulibaly@gmail.com

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