On a beau tenter d’arracher aux autorités maliennes la reconnaissance d’un deal avec Wagner, elles seront restées imperméables et de marbre jusqu’au bout. Sur la question, le Premier ministre Choguel Maïga n’a jamais été aussi constant. Aux nombreuses questions des journalistes maliens et étrangers, il a toujours répondu avec la même subtilité consistant à maintenir le sujet dans un flou artistique. Tout accord avec n’importe quel partenaire dans le domine sera porté à la connaissance du monde, n’a de cesse de ressasser le chef du gouvernement à toutes les occasions. Il n’est pourtant pas exclu que la société Wagner soit déjà présente dans nos murs, à en croire certaines confidences. Toutes choses que corroborent les affirmations publiques du ministre des Affaires étrangères russes sur la question. «Les autorités de Transition continuent la lutte contre le terrorisme et dans cette optique elles se sont adressées à des compagnies armées privées parce que la France a décidé de réduire significativement sa présence militaire», a déclaré Sergei LAVROV en marge de la dernière assemblée générale des Nations Unies. Et d’ajouter que son pays n’a rien à voir avec le deal entre le gouvernement du Mali et la compagnie privée en question. Même son de cloche ou presque du côté du président Poutine en personne, qui a renchéri lors d’une récente conférence de presse, en précisant que le deal pourrait même s’étendre à des contrats pétroliers et aurifères, entre autres. Une véritable nébuleuse, en définitive.
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Le jeu de chantages entre Bamako et la Communauté internationale
Entre Bamako et la communauté internationale, le torchon brûle. En atteste la récente visite d’une délégation des Nations Unies dans le cadre d’une évaluation de la conduite de la Transition et du respect du délai qui lui est imparti par la Cedeao. La rencontre des émissaires de l’ONU avec les hautes autorités maliennes n’a visiblement pas permis de décanter la situation, puisque chaque partie est demeurée campée sur sa position. À en juger par les déclarations du Premier ministre malien, à l’issue des entrevues, il n’est pas encore question pour le Mali de tenir les élections générales à la date indiquée sans avoir réglé au préalable l’équation de l’insécurité à travers le pays. Même intransigeance du côté de la communauté qui semble faire bloc derrière la Cedeao sur la question malienne. Ce bras-de-fer est par ailleurs engagé sur fond de chantages de part et d’autre. Tandis que Bamako fait planer la menace d’une transgression des résolutions de l’ONU sur la crise malienne par une négociation avec les forces terroristes nationales, s’invitait au chapitre, dans la foulée de la même visite, la brûlante question des exactions présumées de l’armée malienne dans le Centre du pays. Quoique certains de ses acteurs clés semblent visés par les pressions exercées dans ce sens par les organisations humanitaires, il en fallait peut-être plus pour dissuader les autorités de Transition. C’est ainsi qu’un verdict très sévère du Conseil de sécurité circule déjà sous les manteaux et qui semble annoncer une intransigeance sur les échéances initialement convenues pour la transmission du pouvoir à un régime démocratiquement élu au Mali.
Moussa Mara serait-il un facteur de blocage de la justice
Plusieurs anciens élus de la commune précédemment dirigée par Moussa Mara croupissent à la Maison Centrale d’Arrêt et attendent impatiemment d’être fixés sur leurs sorts dans une certaine affaire dite de la Mairie de la Commune IV. Il s’agit bien d’anciens collaborateurs de l’ancien Maire qui sont incarcérés et poursuivis pour atteinte au patrimoine foncier. L’affaire résulte pourtant d’une dénonciation antérieure au centre de laquelle se trouve justement l’ancien Premier ministre es qualité premier responsable de la commune. Moussa Mara avait même fait l’objet d’une précédente interpellation par la gendarmerie nationale, suite à un audit interne de sa gestion domaniale. Mais la vague d’arrestations récemment opérées, après une longue suspension du dossier, n’ont curieusement pas atteint l’ancien président du parti Yelama, qui passe entre les mailles du filet jusqu’à preuve du contraire. Or il nous revient de bonne source que la procédure demeurera bloquée aussi longtemps que la justice n’aura pas accès à la déposition de Moussa Mara dans ladite affaire, au grand dam des menu-fretins en détention préventive dans être les principaux décideurs de la municipalité à l’époque des faits.
Rassemblées par la Rédaction
Source : Le Témoin