Le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov s’est longuement entretenu avec les dirigeants algériens au sujet de la situation qui prévaut en ce moment au Mali, un pays clé et sensible pour l’Algérie. Et lors de ces entretiens, les dirigeants algériens ont beaucoup insisté auprès de la Lavrov sur l’importance de renforcer encore davantage la présence russe au Mali. Les dirigeants algériens ont fait part de leurs profondes craintes à propos d’un probable désengagement russe du Mali en raison de l’enlisement de l’Armée Russe dans le conflit ukrainien.
Un désengagement russe du Mali est jugé à Alger comme un « scénario catastrophe » qui va livrer l’actuelle junte malienne aux griefs des groupes terroristes armés et soutenus par de nombreuses puissances étrangères. Pour Alger, la présence russe au Mali est un gage de sécurité et de stabilité qui permet d’autant plus à l’Algérie de jouer le rôle du médiateur et du négociateur entre Bamako et les différentes factions maliennes impliquées dans ce conflit se jouant à ses frontières du sud. L’engagement russe au Mali permet aussi à l’Algérie de contrebalancer l’influence de la France dans le Sahel qui avait été jugée ces dernières années nocive à Alger en raison de l’instabilité qu’elle avait semé dans toute la région faisant planer sur l’Algérie des menaces sécuritaires substantielles.
L’implication de la Russie au Mali a apporté à l’Algérie un équilibre des forces qui permet, aux yeux des dirigeants algériens, de limiter le leadership français dans le Sahel et de contraindre Paris à accepter des compromis qui ne sont pas forcément dictés par ses agendas.
Selon nos sources, face aux inquiétudes des dirigeants algériens, Serguei Lavrov s’est montré rassurant en confiant dans ses échanges tenus à Alger que le conflit Ukrainien ne va pas détourner l’attention de la Russie des autres enjeux géopolitiques du monde et le Mali continuera de représenter une priorité pour la diplomatie africaine de la Russie. A ce propos, des projets de coordination ont été identifiés entre Alger et Moscou. Le Mali est visiblement l’un des axes majeurs de la coopération bilatérale entre la Russie et l’Algérie.
Source : maghreb-intelligence.com