L’apport des Etats-Unis dans la recherche et la lutte contre la maladie au Mali, le renforcement des capacités maliennes à faire face aux pandémie comme le corona virus ; la situation sécuritaire au Mali et dans la région Afrique de l’Ouest, ainsi que la stratégie globale des Etats-Unis, ont retenu l’attention des invités au cours d’un déjeuner de presse organisé le 12 mars 2020 par l’Ambassadeur des Etats-Unis au Mali, Dennis Hankins, à sa résidence.
L’Ambassadeur des Etats-Unis au Mali, Dennis B. Hankins, constatant qu’il n’y a pas de cas positif au Mali, a également souligné l’impressionnant dispositif de la nouvelle stratégie mise en place par le gouvernement malien pour le contrôle de la situation. Puisque la plupart des cas de coronavirus en Afrique sont arrivés de l’extérieur, le gouvernement a donc pris des mesures prudentes au niveau des aéroports, ainsi que des personnes qui arrivent des régions. Ces mesures sont jugées encourageantes par l’Ambassadeur qui note que les Etats-Unis s’impliquent au côté du Mali pour deux raisons. D’abord le Mali est l’un des pays dans la région, qui ont été touchés par la crise d’Ebola, comme la Guinée, la Sierra Léone, le Libéria. Ensuite, pendant ces années de la pandémie, les Etats-Unis ont contribué à renforcer les capacités de réaction face à la crise sanitaire. Il s’agit aujourd’hui de réactiver le système qui était en place, de renforcer les compétences qui existent déjà. Depuis 30 ans des instituts de santé américains (le Centre pour le contrôle et la prévention des maladies –CDC- et l’Instituts américains de la santé (NIH) et maliens sont en relation ; aujourd’hui, quelque 400 scientifiques maliens travaillent avec les Américains dans la recherche contre le paludisme. Dans ce cadre, les recherches continuent contre Ebola, selon l’Ambassadeur Dennis B. Hankins. Cela donne au Mali, une base scientifique assez forte, a-t-il indiqué, ajoutant qu’ « après l’Afrique du sud, le Mali est le deuxième pays en Afrique en termes de recherche biomédicale ». Selon lui, le ministre malien de la santé, qui vient de diriger l’organisation mondiale contre le sida est bien placé en terme politique et technique pour le rôle. Pour l’Ambassadeur le Mali peut éviter le fléau. Mais si tel n’est pas le cas, le dispositif mis en place et les capacités font que le Mali est bien placé et fait des efforts très professionnels. En témoigne, l’organisation par le ministre de la santé des rencontres sectorielles avec les autres ministres concernés, pour partager les informations nécessaires. Il a salué cette dynamique malienne et indiqué que le partenariat du Centre pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC : Centers for Disease Control and Prevention) et de l’Instituts américains de la santé (NIH : National Institutes of Health) avec le gouvernement, se poursuivra. Pour l’Ambassadeur Dennis B. Hankins, les investissements consentis par les Etats-Unis dans le passé, sont en train de donner des fruits maintenant.
Ayant participé récemment à la réunion annuelle des ambassadeurs américains en Afrique, Dennis B. Hankins était en mesure de parler de la stratégie globale des Etats-Unis de sécurité militaire, qui se décline en terme de stratégie 2+3.
L’ambassadeur a expliqué que le « 2 » traduit la priorité des priorités, c’est le changement depuis ces dernières années, les facteurs de compétition avec les autres grandes puissances que sont la Chine et la Russie. Et le « 3 », concerne les pays du nord comme la Corée du nord, Iran, le troisième étant la lutte contre le terrorisme. Depuis 20 ans, à partir du 11 septembre, les Etats-Unis s’étaient concentrés sur la lutte contre le terrorisme, le changement consiste alors à prendre en compte les autres aspects de la situation globale. A cet effet « la lutte contre le terrorisme au Mali et dans la région d’Afrique de l’Ouest continue d’être l’une de nos priorité », selon l’Ambassadeur américain.
B. Daou
Source : Le Républicain