L’appel du premier ministre Choguel Kokalla Maïga aux légitimités traditionnelles du Mali : «Votre devoir patriotique est d’aider, de soutenir et de bénir la transition»

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Choguel Kokalla Maïga
Choguel Kokalla Maïga

Dans le cadre de ses échanges avec les forces vives de la nation, le Premier ministre, Choguel Kokalla Maïga, a rencontré les légitimités traditionnelles des dix-neuf régions du Mali, jeudi dernier. C’était dans la salle de banquet du Centre international de conférence de Bamako (CICB).

Prenant la parole au nom des familles fondatrices de Bamako, M. Niaré a félicité et remercié les autorités de la transition pour avoir initié cette rencontre avec les voix légales de la population. Il s’est enfin réjoui de la reconnaissance de leur rôle dans la société par un pouvoir au Mali. Avant de déclarer qu’ils sont là pour le Mali et qu’ils ne ménageront aucun effort pour apporter leur pierre à la construction nationale. À sa suite, Bamoussa Touré, le Coordinateur des chefs de quartier de Bamako, a sollicité le dialogue et les échanges pour mettre le Mali au- dessus de tout. Il a aussi invité les Maliens à mettre un peu d’eau dans leur vin pour sauver le Mali afin qu’il retrouve son lustre d’antan.

Après les interventions des légitimités traditionnelles de Bamako, la parole a été donnée à celles des dix- neuf régions du Mali. Ce rendez- vous, loin d’être un soutien aux autorités, a été l’occasion pour les différents représentants d’exprimer les difficultés et les préoccupations auxquelles leurs populations sont confrontées. Elles vont de la sécurité aux problèmes de désenclavement, en passant par la délimitation des nouvelles régions, des problèmes d’eau, de l’école, la vie chère, l’insécurité alimentaire.

Quant à la gestion même de la transition, ils disent la soutenir et proposent sa prolongation pour sécuriser le pays d’abord, organiser les Assises nationales de refondation (ANR) avant d’organiser les élections. Babou Barka Traoré, au nom de la population de Kayes, dit supporter la transition et propose une prolongation de cinq (05) ans de la transition à partir de janvier 2022.

Djibril Diarra, représentant de la région de Kayes, abonde dans le même sens. Il apporte un soutien fort à la transition en affirmant que les voleurs ne vont pas réussir à la déstabiliser. Pour lui, le dernier mot de la fin de la transition doit venir de la population et non à l’extérieur. Il a décrié le nombre de 220 partis politiques qui, à ses yeux, ne sont d’autres que des bureaux de placement. M. Diarra dit que le colonel Assimi Goïta est l’homme du peuple, de l’espoir. Enfin, il demande aux militaires de rester au pouvoir pour mettre le pays sur les rails.

Sidiki Diawara de Sikasso, en félicitant cette première rencontre des légitimités traditionnelles avec une autorité du Mali, affirme qu’il constitue une avancée notoire pour notre pays. Il souhaite l’organisation des assises  pour qu’on trouve les solutions aux problèmes du Mali et une prolongation de la transition. ‘‘C’est sur cette lancée que le Mali s’en sortira’’, conclut le représentant des légitimités traditionnelles de Sikasso.

Gouro Sylvestre de Bandiangara. Sa région soutient les autorités de la transition, mais tout en demandant l’union sacrée autour du Mali. Au cœur de l’insécurité, il n’a pas hésité à demander au nom de sa population la sécurisation des personnes et leurs biens, des axes routiers, le retour des services sociaux de base, la reprise des activités économiques, le retour de la confiance et le dialogue avec les djihadistes, la construction des villages détruits, la libération des éléments de Dana Ambassagou et l’opérationnalisation de la région.

Bagnatou Marico, représentant les légitimités traditionnelles de la région de Dioïla, dit apporter son soutien à la transition et souhaite sa prolongation. Il privilégie la sécurisation du pays à l’organisation des élections. Il n’a pas manqué de rappeler les problèmes auxquels la région de Dioïla est confrontée à savoir la non délimitation des régions, la traversée du fleuve Baoulé, etc.

Bajan Ag Mohamed de Ménaka. «Le chef traditionnel et coutumier doit être honnête. Il n’a pas le droit de ne pas soutenir les autorités. Ménaka doit être soutenu, épicentre de tous les problèmes».

La grande surprise de cette rencontre est venue du représentant de la région de Mopti, El Hadj Baba, quand il déclare qu’il n’y a pas d’insécurité à Mopti. Alors que tout le monde sait que la région de Mopti est une zone par excellence d’insécurité depuis des années. Et sans surprise, il dit que sa région soutient la transition et sa prolongation.

Idem pour les représentants des autres régions du Mali. Ils disent tous soutenir la transition et souhaitent sa prolongation pour stabiliser le Mali.

Le Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga, dans son discours, a brossé la situation du Mali en mettant l’accent sur la mauvaise gestion du pays qui a précipité notre pays dans des crises. Aussi, a-t-il rappelé le rôle important que jouent les légitimités traditionnelles dans la construction d’une nation en crise. Avant de lancer cet appel à leur endroit: ‘‘Notre devoir patriotique est d’aider, de soutenir et de bénir la transition’’.

La rencontre s’est déroulée en présence des chefs religieux du Haut Conseil islamique du Mali, de l’Église catholique et de l’Église protestante.

Yoro SOW

Source : Inter de Bamako

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