Le lac Magui, situé entre Ségala, Maréna-Diommbogo et Séro, dans la région de Kayes, est un véritable poumon vert et économique pour les villages aux alentours de ce joyau de la nature, mais aussi pour toutes les populations de la première région administrative du Mali ainsi que tout le Mali. Le lac joue un rôle capital dans la lutte contre les effets nocifs des changements climatiques et ses conséquences et dans la restauration de l’écosystème, de la faune et la de flore. Classé site Ramsar (convention relative aux zones humides d’importance internationale comme habitat des oiseaux d’eau, Ramsar, Iran 1971), le réservoir naturel du lac Magui regorge une immense biodiversité (faunes terrestre et aquatique, oiseaux, espèces végétales et micro organiques etc.)
Situé dans la commune rurale de Ségala, dans la région de Kayes, le lac traverse trois communes à savoir : Marena-Diombogo, Ségala et Séro et constitue un poumon vert et économique pour ces communes à travers les différentes activités menées par les populations de ces communes. La délégation de la coalition régionale de Mopti et son homologue de Kayes ont visité le lac Magui, le mercredi 28 octobre 2020. Le maire de la commune rurale de Ségala, Amadou Coulibaly, a signalé que les populations de sa localité tirent les meilleurs bénéfices du lac Magui, un lac sans l’existence duquel certains villages disparaitraient de la carte du Mali. Le maire de Ségala a informé que le lac couvre une superficie de 24 740 hectares et qu’il est un lac d’eau douce, permanemment alimenté par plusieurs ruisseaux. A ses dires, les activités agricoles se pratiquent en période de décrue sur les surfaces planes inondables et que la pêche qui est l’activité de prédilection des populations riveraines se pratique de façon artisanale. Il a noté qu’il constitue l’unique réservoir naturel pour l’abreuvement du cheptel domestique et transhumant de la région de Kayes.
Le maire de la commune rurale de Ségala a aussi mentionné que le lac constitue un paradis pour les ornithologues en raison de la présence de plusieurs espèces d’oiseaux dont les pélicans, les hérons ainsi que plusieurs autres oiseaux migrateurs venant d’Europe et d’autres continents qui viennent nicher dans la zone. Les membres de la délégation ont aussi échangé avec les autorités coutumières du village de Diabadji qui ont tiré la sonnette d’alarme sur les effets nocifs des changements climatiques qui menacent l’existence du lac. Les échanges ont été une occasion pour les autorités coutumières de recevoir des conseils de la part des membres de la coalition de gestion intégrée des risques de la région de Mopti et de Kayes. Ils ont invité les autorités maliennes à tout mettre en œuvre pour sauver le lac de la menace qui le guette.
Moussa Samba Diallo
Source : Le Républicain