En visite au Maroc (Rabat), le 11 octobre 2021, le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, s’est exprimé sur des questions d’intérêts communs aux deux pays, comme celle du Sahara ; de l’approche de solution aux problèmes du Mali ; de la transition au Mali ; de l’assassinat au Mali de camionneurs marocains…En rencontrant son homologue malien, le chef de la diplomatie malienne lui a remis un message écrit du président de la transition du Mali, Assimi Goïta, à Sa Majesté le Roi Mohammed VI. Selon le ministre Nasser Bourita, « Le Maroc estime que le rôle de la communauté internationale, des partenaires et des amis du Mali est d’accompagner les priorités définies par les autorités maliennes et de ne pas s’y substituer, ni de développer des recettes et des visions dont le Mali est l’objet et non l’acteur ».
C’est à l’issue de son entretien avec le ministre marocain des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita, que le malien Abdoulaye Diop a donné une conférence de presse au cours de laquelle il a réaffirmé la position « constante et sans équivoque » du Mali « qui va dans le sens de l’adhésion pleine et entière au processus mené sous l’égide des Nations Unies en vue de trouver une solution politique, pacifique, juste, durable et acceptable » au différend autour de la question du Sahara marocain.
En rencontrant son homologue malien, le chef de la diplomatie malienne lui a remis un message écrit du président de la transition du Mali, Assimi Goïta, à Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Le ministre Abdoulaye Diop a exprimé son honneur de « remettre à la très Haute attention de SM le Roi Mohammed VI, le message de paix, d’amitié, de solidarité et de fraternité que lui adresse Son excellence Assimi Goïta, président de la transition et chef de l’État du Mali, avec ses salutations fraternelles ainsi que ses vœux ardents de bonheur pour SM le Roi, et de prospérité et de croissance pour le peuple frère du Maroc ». En outre, il a assuré l’engagement du Mali à trouver les responsables de l’assassinat des camionneurs marocains. Le gouvernement malien est engagé à tout mettre en œuvre pour retrouver et traduire devant la justice les responsables du meurtre des deux camionneurs marocains au Mali, selon le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop. Il a souligné qu’il s’agit d’un « acte barbare perpétré par les ennemis de la paix et du développement de nos deux pays », avant d’exprimer « les condoléances du président de la transition et chef de l’État du Mali, Assimi Goïta, du gouvernement et de l’ensemble de la population malienne à l’adresse de SM le Roi Mohammed VI, du gouvernement et du peuple marocains », suite à cet évènement tragique. Le ministre Abdoulaye Diop a indiqué qu’ils étaient là « pour rappeler le danger que nous vivons au quotidien », avant d’ajouter que « ces actes ne doivent pas nous décourager ».
Le Mali est prêt au raffermissement des liens de coopération dynamique et multiforme avec le Maroc, a indiqué le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, saluant l’appui constant et la compréhension par le Royaume du processus de transition au Mali.
« Le Maroc a une meilleure lectures de la situation au Mali »
Le ministre Abdoulaye Diop s’est dit satisfait de la convergence des vues entre les deux pays sur les questions abordées avec son homologue et rassuré de la vision et de la perspective marocaines par rapport à la situation au Mali.
Le ministre Diop a tenu à « remercier le Royaume du Maroc pour son appui au Mali, un appui multiple sur les plans politique, de la coopération et du développement économique », notant que « le Maroc est l’un des pays qui ont l’une des meilleures lectures de la situation au Mali ».
Le ministre malien a salué « le leadership diplomatique et politique de SM le Roi, notamment dans des questions régionales et internationales qui contribue à la paix, à l’entente et à la prospérité dans le monde entier ».
S’agissant du processus de transition au Mali, le ministre Abdoulaye Diop a relevé que les autorités de son pays espèrent « pouvoir mettre en place des institutions élues à travers des élections transparentes et crédibles », notant toutefois l’existence de difficultés et de défis énormes qui exigent que « chacun fasse des efforts pour comprendre la situation ». Il a mis l’accent sur deux « problèmes majeurs », à savoir la sécurité et la sécurisation du pays, ainsi que la tenue des élections prévues en février prochain, mais qui se heurte à des « difficultés liées au choix des réformes ».
De son côté, Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, a soutenu que le Maroc fait confiance aux autorités maliennes et aux forces vives du Mali pour trouver « les meilleures solutions adaptées » au contexte du pays. La solution du peuple malien aura l’adhésion du Maroc. « Comme sur le dossier libyen, le Maroc n’a ni agenda ni solutions », a souligné M. Bourita lors d’une conférence de presse en marge de son entretien avec le ministre malien des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Abdoulaye Diop, notant que le Royaume « ne fait pas partie de ceux qui disent avoir la recette magique ou un pourcentage de la solution aux problèmes maliens ».
« Accompagner ne pas s’y substituer »
Selon lui, « Le Maroc estime que le rôle de la communauté internationale, des partenaires et des amis du Mali est d’accompagner les priorités définies par les autorités maliennes et de ne pas s’y substituer, ni de développer des recettes et des visions dont le Mali est l’objet et non l’acteur », a-t-il ajouté. M. Bourita a également réitéré la position claire du Royaume par rapport à la situation au Mali, précisant que le Maroc a une approche qui consiste à « ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures des pays, de faire confiance au génie des peuples et de porter un regard lucide sur les évolutions et les développements ».
Le Maroc, a-t-il poursuivi, préfère dialoguer avec les autorités maliennes, les écouter et articuler son action en accompagnement, soulignant que la stabilité du Mali demeure un « élément clé » pour la stabilité de la région. Rappelant les visites de SM le Roi au Mali en 2013 et 2014, le ministre Bourita a fait savoir qu’elles ont donné « un contenu plus fort et plus substantiel » aux relations entre les deux pays, qui entretiennent des relations historiques et profondes, avec une forte dimension humaine et religieuse. Les 17 accords signés lors de ces visites Royales constituent « un socle solide » de coopération dans tous les domaines entre les deux pays, a-t-il affirmé. Le ministre marocain a indiqué que la visite du ministre Diop a été l’occasion de passer en revue la coopération bilatérale, conformément aux orientations des deux Chefs d’État et leur volonté partagée de renforcer la coopération sectorielle entre les deux pays. Les deux parties ont convenu de réactiver tous les mécanismes de coopération entre les deux pays, en l’occurrence les commissions mixtes et sectorielles, le dialogue politique et les commissions consulaires, a-t-il enchaîné, notant, à cet effet, la relance de la coopération sectorielle avec un programme de visites des deux côtés. « Conformément aux Hautes Orientations de SM le Roi, j’ai réitéré à M. Diop la disposition du Maroc à accompagner le programme du développement du Mali dans les secteurs les plus importants, notamment l’agriculture, l’eau, la santé, la formation, l’investissement et les infrastructures », a-t-il affirmé.
Le Mali jouit d’une place particulière dans la coopération bilatérale du Royaume du Maroc, a souligné le ministre, rappelant qu’il est la 3è destination des investissements marocains en Afrique, le 2è bénéficiaire des bourses de formation du Royaume sur le Continent et un partenaire commercial important dans l’Afrique subsaharienne.
Il a mis l’accent sur l’importance des axes routiers qui lient le Maroc et le Mali à travers la Mauritanie, et qui permettent l’approvisionnement quotidien du marché malien en produits marocains. Selon lui, la coopération entre les deux pays « n’est pas seulement diplomatique, ni liée à des enjeux régionaux, mais une relation à forte dimension humaine ».
B. Daou
Source : Le Républicain