Le ministre de la justice et des droits de l’Homme, garde des sceaux, Mamoudou Kassogué, et le Directeur national des affaires judiciaires, Mohamed Maouloud Najim ont profité de la deuxième journée d’échanges entre la presse et la justice pour faire le point sur les grandes reformes en cours au niveau du système judiciaire malien. C’était hier, mardi 05 octobre 2021, à la maison de la presse, en présence du président de la maison de la presse, Bandiougou Danté, et de plusieurs journalistes.
Le ministre de la justice et des droits de l’Homme, garde des sceaux, Mamoudou Kassogué, a indiqué d’entrée que son département, en signant ce partenariat dynamique avec la Presse, est conscient du rôle fondamental de cette dernière dans l’administration et la distribution de la justice.
Selon lui, la Presse est non seulement un instrument de conscientisation contre l’incivisme et son corolaire de comportements infractionnels, mais aussi de boussole pour l’orientation de l’action judiciaire dans certaines procédures. « Le thème central de cette deuxième journée est relatif à l’institution du Pôle National Economique et Financier, dernière-née des institutions judiciaires de lutte contre la corruption et la délinquance économique et financière », a évoqué le ministre de la justice.
Avant de mentionner que c’est à la faveur du renforcement de cette lutte, décidé par les Autorités de la Transition, qu’il a été créé un nouveau Pôle Economique et Financier unique qui a une compétence nationale et qui est dirigé par un Procureur de la République spécialisé sur les affaires de corruption et de délinquance économique et financière. « Cette nouvelle institution remplace les trois Pôles Economiques et Financiers de Kayes, de Mopti et de Bamako, et se caractérise par l’élargissement de la compétence-matière, la prise en charge de toute la chaîne de traitement des infractions économiques et financières, à savoir, la poursuite, l’instruction et le jugement, la spécialisation des animateurs et la mise en place d’une batterie de mesures conservatoires, notamment les saisies des biens appartenant aux personnes poursuivies pour garantir l’efficacité des procédures », a expliqué le ministre de la justice.
En plus, il a laisser entendre que les saisies conservatoires, qui peuvent être pratiquées sur les biens des personnes poursuivies à hauteur des montants reprochés, et cela, depuis l’enquête préliminaire, constituent une innovation majeure, car jusqu’ici, les saisies de biens ne pouvaient porter que sur les biens ayant été utilisés pour commettre l’infraction ou sur les produits directs tirés de l’infraction.
Mohamed Maouloud Najim, le Directeur national des affaires judiciaires, a, dans son exposé, évoqué certaines grandes réformes en cours telles que la relecture des textes; les recrutements ; la modernisation des infrastructures ; les travaux sur l’examen du projet du code pénal et de procédure pénal en y insérant des préoccupations majeures de l’heure ; l’abandon de la pratique des assisses par la création des chambres criminelles dans les tribunaux de grandes instances ; etc. Le président de la maison de la presse, Bandiougou Danté, a salué ce partenariat naissant entre la presse et la justice et a rassuré le ministre de la justice et des droits de l’Homme, garde des sceaux que la presse jouera pleinement sa partition pour informer la population malienne sur les grandes réformes en cours.
Moussa Samba Diallo
Source : Le Républicain