Le PDG M’Baré, lors du C.A de l’Office du Niger : « Je ne vous le cache pas. De nos jours on vit sur la redevance eau… »

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Mamadou m'baré Coulibaly
Mamadou m'baré Coulibaly

Le Président directeur général de l’Office du Niger, Dr Mamadou M’Baré Coulibaly, a présidé la semaine dernière la 44ème Session ordinaire du Conseil d’Administration de l’Office du Niger portant essentiellement sur l’examen des rapports financiers de l’exercice 2018. L’occasion était opportune pour faire le bilan de la campagne agricole 2018-2019 et faire les projections pour la campagne agricole 2019-2020. Il en a profité pour attirer l’attention des autorités sur l’urgence de décaissement de l’argent pour sauver la campagne agricole en cours. La cérémonie s’est déroulée dans les locaux de l’entreprise à Ségou au quartier Administratif, en présence du représentant du Ministre de l’Economie et des Finances, Noel Togo et de plusieurs administrateurs. 

‘’Jusqu’à présent, nous attendons de l’argent ‘’.La campagne agricole 2019-2020 a débuté en zone Office du Niger, le 10 juillet dernier avec un objectif de production de 873 774 tonnes de riz paddy. Pour la réussite de cette campagne, il faudra le paiement à temps des mandats de la dotation budgétaire de l’Etat pour la prise en charge des activités du conseil rural, de l’entretien du réseau primaire, de la maitrise d’ouvrage déléguée et des aménagements. Aussi, la mise à la disposition des exploitants à temps opportun des intrants et équipements agricoles subventionnés et surtout du respect de la dose recommandée d’engrais à l’hectare sont-ils des exigences.

Face à cette situation, le PDG et son équipe sont au four et au moulin pour sauver la campagne agricole. Au cours de cette session, Dr M’Baré a interpellé le représentant du ministre de l’Economie et des finances, Noel Togo sur l’urgence de décaissement des sous pour l’entretien et pour les intrants agricoles.

« Je ne saurai terminer sans remercier le gouvernement malien à travers le ministère de l’Economie et des Finances . On avait eu des problèmes très sérieux en début de campagne. Lorsqu’on nous avait dit que l’on avait que 2 milliards 33 millions de F CFA. C’était catastrophique pour nous. Parce que c’était presque la demi-dose pour le casier. Mais compte tenue de la performance que l’Office a faite de 2017 à 2018 avec une augmentation de production de 9%.,chose rare, ça il le dire, nous avons pris nos responsabilités. Devant les membres du conseil d’administration, je tiens à remercier les braves paysans et les exploitants agricoles de l’Office qui ont payé cette année leurs redevances eau à hauteur de 99%. Sans cela, la vie de l’Office allait être menacée. Je ne vous le cache pas. De nos jours on vit sur la redevance et elle nous a permis de réaliser certains travaux sur les réseaux secondaires et sur les réseaux primaires. Parce que les travaux sur les primaires, ont été réalisés à crédit. Jusqu’à présent nous attendons de l’argent. Parce qu’on ne peut pas aller sans dotation de l’Etat. L’Office n’a que deux ressources : la ressource redevance et la ressource de l’Etat. Quand une ressource manque, ça pose d’énormes problèmes pour la survie de l’entreprise. » a laissé entendre Dr Mamadou M’Braré Coulibaly.

Dans le cadre de la gestion de la crise d’engrais, le PDG a tenu à remercier l’administrateur M. Abdoulaye Daou, délégué général des exploitants agricoles de l’ON, pour son implication personnelle et sa sensibilisation des paysans pour une issue heureuse à cette crise ainsi que le syndicat de l’Office pour son dévouement, son sens élevé du patriotisme et son engagement pour le bien-être de l’entreprise commune. « Les travailleurs de l’office font confiance à l’Etat malien. » a-t-il précisé.

Sur le Plan financier, l’exercice clos le 31 décembre 2018 affiche les éléments caractéristiques suivants : un chiffre d’affaires de 7 399 557 916 FCFA, un résultat net déficitaire de 138 201 539 FCFA, un total bilan de 103 321 851 770 FCFA. D’où la motion d’encouragement des administrateurs pour ce bon bilan.

Par ailleurs la campagne Agricole 2019-2020 démarre dans un contexte marqué par la poursuite de la subvention des intrants et équipements agricoles et par la signature du nouveau Contrat-Plan couvrant la période 2019/2023 entre l’État, l’Office du Niger et les Exploitants Agricoles.

« Le respect des engagements pris par les Parties signataires de ce contrat-plan quinquennal va permettre de renforcer la contribution de l’Office du Niger à l’atteinte de la sécurité alimentaire et du recul de la pauvreté grâce à la croissance économique . » a-t-il indiqué dans son discours.

Les objectifs de production de la Campagne Agricole 2019-2020, fixés dans ce Contrat-Plan, se résument comme suit : 873 774 tonnes de riz paddy,321 990 tonnes de produits maraîchers,94 820 tonnes de produits de diversification.

A titre de rappel, le bilan de la campagne écoulée fait ressortir de très bons résultats: en riziculture : une production totale de 819 897 tonnes de riz paddy contre 751 910 tonnes en 2017/2018, soit une augmentation de 9,04%, en maraîchage : 360 440 tonnes ont été produites. L’échalote, la spéculation dominante, représente 83,65% de cette production, soit 301 500 tonnes, en diversification de cultures : 25 000 tonnes ont été produites. Le maïs, spéculation très prometteuse, représente 35% de cette production, soit 8 852 tonnes.

En ce qui concerne les autres activités génératrices de revenus on note : Embouche bovine: 3 627 têtes ; Embouche ovine : 9 310 têtes, Aviculture : 2 230 coqs améliorés, Pisciculture : 157 tonnes de poissons récoltées dans 26 cages flottantes et Apiculture : 228 litres de miel produits dans 29 ruches améliorées ;en ce qui concerne le reboisement, 79 270 pieds ont été plantés sur 122 hectares.

Au cours de cette session, les administrateurs se sont penchés sur les états financiers de l’exercice 2018, le rapport de gestion 2018, et les rapports du Commissaire aux comptes de l’exercice 2018.

A l’issue des travaux, des recommandations pertinentes ont été formulées, notamment l’acquisition par l’Office du Niger d’un logiciel de paye très performant pour éviter les erreurs, mieux renflouer les caisses de l’agropole et même faire des économies. La seconde recommandation est d’ordre institutionnel, notamment l’archivage des dossiers de passation de marché. Pour sa part, M. Noel Togo a rassuré les participants de tout faire pour diligenter le dossier de payement.

A.B.D

Source: L’Enqueteur

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