Le Président de la Transition, Bah N’DAW, Chef de l’Etat a, depuis le vendredi 30 octobre, sur son bureau, le rapport annuel 2019 du Bureau du Vérificateur Général. La cérémonie de remise officielle s’est tenue dans la salle des banquets du palais présidentiel de Koulouba en présence, entre autres, du Vice-président de la Transition, Colonel Assimi GOÏTA et du Premier ministre, Moctar Ouane. Le Vérificateur Général, Samba Alhamdou BABY, a rappelé, lors de la cérémonie, les 31 missions qu’ils ont conduites en 2019. Avant de remettre le rapport 2019 au chef de l’Etat, Bah N’Daw, le vérificateur général a fait savoir que les vérifications financières ont mis en exergue une panoplie d’irrégularité qui compromet sérieusement les efforts du gouvernement. Après avoir reçu le rapport, Bah N’Daw a promis de combattre l’impunité avec toutes ses forces. « Dès ce lundi 1er novembre 2020, les départements ministériels concernés seront mobilisés pour que les responsables des entités incriminées sachent que la performance n’est pas facultative mais obligatoire… chaque fois que la preuve est établie, je corrigerai l’erreur et la sanction tombera. Personne n’y échappera », a souligné Bah N’Daw.
Selon Samba Alhamdou BABY, le bureau du vérificateur général a conduit 31 missions de vérification dans les domaines ayant un impact important sur l’économie de notre pays. Avant de préciser que les vérifications de performance, au nombre de huit, ont concerné le centre hospitalier universitaire du Point G, le laboratoire central vétérinaire, la direction régionale du budget de Mopti et de Ségou, la Société Energie du Mali, l’autorité de régulation des marchés publics et des délégations du service public etc. Dans l’ensemble, dit-il, 134 recommandations ont été formulées à l’endroit de ces structures. « S’agissant des vérifications financières et de conformités, elles sont au nombre de 15. Elles ont concerné la gestion des Ambassades du Mali à Washington, Rome, Madrid, Abidjan, Ouagadougou, la gestion de l’office radiodiffusion et télévision du Mali, l’office malien de l’habitat. Ces vérifications ont mis en exergue une panoplie d’irrégularité qui compromet sérieusement les efforts appréciables du gouvernement », a souligné le Vérificateur Général Samba Alhamdou BABY, avant de remettre le rapport 2019 au président de la transition, Bah N’DAW. Après avoir remercié le vérificateur général, Samba Alhamdou BABY, pour le travail abattu, le président de la transition, Bah N’Daw s’est dit heureux de recevoir et d’étudier le rapport 2019 du Bureau du vérificateur général. Avant de déplorer le fait que les recommandations formulées par le vérificateur général pour l’amélioration de la gouvernance publique n’ont pas été respectées par certaines structures. «Le constat est d’autant plus triste que ces recommandations ont été formulées pour une saine gestion de nos entreprises et de notre administration ; elles ont été formulées pour le bien-être du peuple malien. Soyez certain alors, Monsieur le Vérificateur général, que la situation ne restera pas en l’état! Car dès ce lundi, les départements ministériels concernés seront mobilisés pour que les responsables des entités incriminées sachent que la performance n’est pas facultative mais obligatoire. Il n’y a pas d’hésitation possible : c’est soit le Mali, soit la porte ! Monsieur le Premier ministre, en tant que chef de l’administration publique, la balle est dans votre camp. Et vous savez à quoi vous en tenir ! », a-t-il dit. Pour lui, le caractère stratégique des structures vérifiées est évident. A l’en croire, c’est en se penchant sur le secteur structurant de notre économie que le Bureau du Vérificateur général démontre sa valeur ajoutée. «Vos recommandations concernant le secteur minier sont d’une pertinence qui m’interpelle. Je puis vous assurer que tout sera fait pour que l’Etat assume ses responsabilités et reçoive de ce secteur vital ce qui lui est dû. Certes, le contrat qui lie notre pays à ses partenaires ne doit léser personne, à commencer par nos partenaires. Cela est notre honneur…Il est hors de question pour moi que l’or du Mali ne brille pas pour le Mali. L’or du Mali brillera aussi pour le Mali. L’or du Mali brillera surtout pour le Mali », a-t-il dit.
« Je combattrai l’impunité de toutes mes forces »
A ses dires, pour que les générations montantes puissent avoir la pleine jouissance de la richesse nationale, c’est maintenant que doit commencer le travail de réflexion stratégique, de correction, de relecture et d’anticipation. «Monsieur le Vérificateur général, vos recommandations sont, pour moi, une instruction. Pour le gouvernement, cela vaudra exécution. Je combattrai l’impunité de toutes mes forces. On réussira parfois, sous le prétexte de l’urgence, à tromper ma vigilance. Et parfois, je serai victime de nos faibles capacités d’investigation. Mais, chaque fois que la preuve est établie, je corrigerai l’erreur et la sanction tombera. Personne n’y échappera. Tous ceux qui voudront se servir du Mali, au lieu de le servir, le feront à leurs risques et périls. Qu’ils le sachent ! Oui, je sais que le temps joue contre nous. Oui, je sais que nous n’avons aucun droit à l’erreur. Le peuple, je l’entends, est fatigué des discours et il réclame des actes. Qu’il sache que je suis entièrement d’accord avec lui », a déclaré le chef de l’Etat, Bah N’DAW. A la date d’aujourd’hui, ajoute-il, le procureur est saisi de tous les rapports de contrôle. « C’est à lui d’apprécier l’opportunité des poursuites sur la base du droit. Et tout ce qui doit être fait, le sera pour renforcer les moyens de la justice dans la lutte contre la corruption, car là est notre salut. La corruption est notre cancer. Elle ne doit pas le rester. Il nous incombe de nous unir contre elle. Nous devons nous entendre contre elle, sans faiblir un seul instant. Nous devons lui barrer la route. Ce combat n’est pas impossible. Il est à notre portée. Si nous ne le faisons pas, c’est à l’avenir de notre jeunesse que nous barrons la route. Cette jeunesse que nous avons le devoir de protéger, ne mérite pas que nous ne lui laissions d’autre choix que le chômage, la drogue et les chemins incertains de l’émigration. La bonne gouvernance est notre chance », a conclu Bah N’DAW.
Aguibou Sogodogo
Source : Le Républicain