Le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta a eu un agenda chargé à Sotchi. En marge des travaux du sommet Russie- Afrique, il s’est entretenu avec le président par intérim de l’Algérie, mais rien n’a filtré de ce tête-à-tête. à la fin de son séjour, le chef de l’état a rencontré les Maliens résident dans la Fédération de Russie. Ils sont au nombre de 400 dont 70% sont des étudiants. Certains ont fait 17h de train pour venir rencontrer le président de la République à Sotchi.
Ibrahim Boubacar a souhaité la bienvenue à nos compatriotes, avant de faire brièvement le point du sommet Russie-Afrique. Le chef de l’état a confié qu’il a été émerveillé par la prestation des artistes russes lors du dîner gala offert par le président de la Fédération de Russie Vladimir Poutine à ses homologues africains. « Toutes les régions de la Russie étaient représentées. J’ai été émerveillé par le montage artistique, la souplesse et la cohérence des artistes sur la scène. Les Russes savent mettre en scène leurs valeurs culturelles. Ils savent magnifier leur riche patrimoine culturel », a ajouté le président de la République.
En sa qualité de coordinateur de l’Union africaine pour les arts, la culture et le patrimoine, il a souhaité avoir l’expertise russe en la matière. Dans cette démarche, il a demandé l’accompagnement des présidents nigérien, namibien, kenyan et éthiopien pour promouvoir la culture et le patrimoine africain.
Pour lui, la Russie est incontournable dans toutes les questions de stratégies internationales qui touchent au terrorisme. C’est pourquoi, a-t-il expliqué, nous avons sollicité que la Russie revienne en force sur le continent dans tous les domaines. Nous avons demandé son engagement au côté du Mali dans la défense et la sécurité. Puisque nous entretenions des relations avec l’ex-URSS, depuis les premières années de notre indépendance. Au total, c’était une très belle rencontre, une belle atmosphère et beaucoup de convivialité, a témoigné le chef de l’état.
S’exprimant sur la situation dans notre pays, le président de la République a annoncé que « nous sommes en dialogue ». Le Dialogue national inclusif a été organisé dans les communes, cercles et régions et tout le monde y est convié. Les ateliers de mise en œuvre des termes de référence ont eu lieu. à l’issue desquels, les termes de référence ont été validés. « Nous avons donné la parole à tout le monde. Plus on débat des problèmes, plus les gens sont à l’aise », a estimé le chef de l’état qui a indiqué qu’il souhaite échanger avec ceux qui sont encore réticents. « Pourvu que des institutions fortes soient mises en place. Les hommes passent, le pays reste. Nous n’avons pas besoin d’homme providentiel », a souligné le président Keïta tout en ajoutant que la Constitution de 92 contient des insuffisances qu’il faut corriger. Autre sujet de préoccupation évoqué par le président, l’école malienne. Ibrahim Boubacar Keïta a déploré le faible niveau des élèves et étudiants et la faible capacité d’accueil des établissements scolaires. Le chef de l’état a exhorté nos compatriotes au respect des lois et règles du pays d’accueil.
Le président du conseil des Maliens de Russie, Tièkolo Daou a remercié le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta pour sa disponibilité. Il a assuré que les Maliens vivent en parfaite symbiose avec la population russe. La Russie, a-t-il dit, est un grand pays qui a formé plusieurs cadres maliens et elle continue de le faire.
Cependant, le niveau du complément de bourse octroyé aux étudiants en Russie est faible, 150 euros (environ 98 400 Fcfa) par trimestre, alors que le coût de la vie a augmenté. Aussi, les doctorants ne bénéficient pas de soutien financier, alors que la recherche demande des coûts. Si la thèse n’est pas soutenue à temps, le sujet devient caduc, a déploré Tiékolo Daou.
Le chef de l’état a promis d’examiner la question, pour que le Mali ait des ressources humaines qualifiées. Il les a exhortés à ne jamais oublier le pays. Quel que soit le temps qu’ils feront en Russie, la destination finale sera le Mali. Il a souhaité que les qualifications soient obtenues dans de meilleures conditions d’études et de travail.
Source: Essor