Le SG de l’UNTM, Yacouba Katilé menace le PM Choguel Maïga : «Faites attention… il ne faut plus que cela se répète »

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Yacouba Katile, président CESC
Yacouba Katile, président CESC

Le secrétaire général de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), Yacouba Katilé a adressé le 6 mai 2022, une correspondance au Premier ministre, Dr Choguel Kokalla Maïga pour l’inviter à trouver une solution au paiement des droits des compressés et des retraités par anticipation. En outre, le patron de la première et la plus grande centrale syndicale du Mali menace et interpelle le chef du gouvernement sur bien d’autres sujets. « Le syndicalisme peut entrer dans le jeu politique national. Toutes les Conventions et Résolutions le consacrent. Donc faites attention ! La ligne rouge est la tentative de prolifération du négationnisme de la Révolution démocratique du 26 Murs 1991 et de ses résultats sans lesquels aujourd’hui ne sera pas. Il ne faut plus que cela se répète », a souligné Yacouba Katilé, président du Conseil économique social et culturel (CESC), secrétaire général du syndicat des douanes du Mali.

«C’est le cœur serré qu’il nous est arrivé d’apprendre à l’issue de la séance d’interpellation à laquelle vous avez répondue au Conseil National de Transition (CNT) le Jeudi 21 Avril 2022, vos propos sur les droits des travailleurs victimes de réformes économiques initiées par l’Etat Malien avec la Banque Mondiale et le FMI.

Autant vos prises de position pour le paiement direct des droits aux bénéficiaires, sans passer par les services de notaires et d’avocats ont fait merveilles aux travailleurs, autant le jugement que l’on vous prête selon lequel les problèmes des compressés et des retraités par anticipation ne sont pas prioritaires pour le Gouvernement ont attristé le monde du travail », a indiqué Yacouba Katilé dans sa lettre adressée à Choguel K Maïga.

Le secrétaire général a rappelé au Premier ministre qu’il s’agit des droits ayant des fondements salariaux d’ex travailleurs qui ont fait des sacrifices pour que les programmes d’ajustement structurel du pays ne soient voués à l’échec. « L’Etat étant une continuité en dépit de vicissitudes politiques, vous-même, faut-il le rappeler aviez ordonné en 2021 que compressés et retraités par anticipation ouvrent des comptes en banque d’où seront payés leurs droits avant la fête de Tabaski. Cette décision donnait à notre Transition une crédibilité.

Dès lors vous comprendrez aussi que l’UNTM qui aux dires de gens de plus en plus nombreux y compris dans votre entourage, n’est pas en odeur de sainteté auprès de vous, ne puisse pas ne pas réagir pour déplorer qu’a travers elle, d’innocentes personnes sont privées de leurs droits acquis sur la base de leurs salaires qui ont des valeurs humaines incontestables et cela, sous votre autorité », a-t-il dit.

Dans les discussions sur la trêve, ajoute-t-il, il dit avoir fait remarquer que les droits des victimes des programmes d’ajustement structurel ne sauraient être gérés à l’aune de la trêve, mais qu’il fallait les apurer pour adoucir l’extraordinaire dénuement où les intéressés se trouvent. «Monsieur le Premier ministre, au-delà des problèmes ci-dessus évoqués, l’UNTM est brimée sous votre propre impulsion au sein du M5-RFP pendant les rencontres que vous assistez dans le cadre du M5-RFP, en demandant aux départements de faire la promotion des syndicalistes et de leurs organisations qui ont fait selon vous, la lutte pour le changement. C’était le signal contre notre centrale», a-t-il dit.

Il a fait savoir que la mission historique de l’UNTM est la défense des intérêts des travailleurs, et de ceux suprêmes du peuple Malien. « l’on a des ressentiments contre l’UNTM, le SNEC, certains hauts responsables de la Centrale, on a décidé au mépris du droit et de la liberté syndicale partie intégrante des Droits Humains Fondamentaux, vous et vos amis dans le gouvernement, dans le CNT, dans ce qui reste du M5-RFP décidiez de ne pas donner satisfaction à la Centrale historique », a-t-il dit. Selon lui, les accords conclus le 05 Février 2021 ont la même valeur que les lois nationales. Pour Katilé, Choguel a refusé la relecture du Décret n° 2011-051/P-RM du 10 Février 2011 ; de rétablir dans leurs droits des responsables syndicaux licenciés (SYAMA, BRAMALI et bien d’autres services…) ; la révision des Codes portant création des Bureaux de Placement Privé (BPP) ; que Patronat et UNTM ouvrent des discussions pour l’octroi des augmentations de salaires que le privé n’a pu satisfaire ni en 2014, ni en 2019, ni en 2021 ; toute intervention pour le respect de l’intégralité des domaines de l’ORTM et de l’IER laissés aux mains des spéculateurs fonciers. « Nous aurions pu soulager le calvaire des fonctionnaires face à la cherté de vie à travers des mesures consensuelles. Puisque c’est l’UNTM, vous vous y refusez.

A côté de nous, les charges publiques de transition sont bénévoles. Voilà une marque de patriotisme qui vous a manquée, vous et vos camarades. Le syndicalisme peut entrer dans le jeu politique national. Toutes les Conventions et Résolutions le consacrent. Donc faites attention ! Vous et votre tendance M5-RFP, et membres du gouvernement, pensez que tout respect des accords signés est une abdication devant le « casse-pied » que constitue l’UNTM. D’accord, mais c’est oublier que l’UNTM peut beaucoup plus que ça. La ligne rouge est la tentative de prolifération du négationnisme de la Révolution démocratique du 26 Mars 1991 et de ses résultats sans lesquels aujourd’hui ne sera pas. Il ne faut plus que cela se répète ! », a conclu Katilé.

Aguibou Sogodogo

Source : Le Républicain

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