Sans violer le principe de la non-ingérence dans les affaires intérieures d’un Etat, les dirigeants de la CEDEAO semblent parier sur des avancées en terme de gestion inclusive de la Transition malienne pour lever les sanctions lors du sommet ordinaire du 3 juillet prochain.
En attendant le sommet ordinaire de la CEDEAO du 3 juillet prochain qui, pronostiquent de nombreux observateurs, pourrait décider de la levée des sanctions contre le Mali, des voix des acteurs sociopolitiques maliens s’élèvent pour appeler à un consensus pour le reste de la transition.
Par essence, une transition politique doit être un système de gestion des affaires publiques avec le maximum des forces vives de la nation. Mais, depuis la transition malienne ne semble pas mettre en œuvre ce constat.
En effet, depuis la chute du régime IBK, les nouvelles autorités du pays semblent s’inscrire dans une démarche qui ne rassemble pas pour autant les chapelles politiques du pays. C’est ainsi que les partis politiques de l’ancienne majorité au pouvoir semblent presque mis à la touche de la gestion publique. Ce qui a fait que de nombreux leaders et cadres et politiques sont presque voués aux gémonies par les nouveaux décideurs.
A titre d’exemple, des anciens responsables politico-administratifs, dont d’anciens ministres comme Tiéman Hubert Coulibaly, Mahamadou Camara, Mme Bouaré Fily Sissoko, Thierno Hass Diallo ont maille à pâtir avec l’establishment politico-judiciaire. Pire, l’ancien Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga eu des déboires judiciaires jusqu’à sa mort en détention. Sans compter que d’autres anciens ministres et cadres politiques rasent les murs sous diverses menaces sur leurs gestions passées…
Or, le pays se prépare ou ambitionne de lancer des réformes sociopolitiques majeures devant poser les bases de la refondation de ce qu’il est convenu d’appeler le Mali nouveau ou Malikura. Dès lors, la question de savoir comment construire ce renouveau de la gouvernance du pays dans ce système d’exclusion de certains pans des forces vives de la Nation.
C’est dans ce sens que des voix ne cessent de s’élever pour appeler les autorités de la transition à aller vers la recherche d’un rassemblement des forces sociopolitiques en vue de trouver un large consensus sur les grands sujets d’intérêt national. Ce qui fera que même si une hostilité internationale se met en branle contre le pays, cette union sacrée des Maliens pourrait aider à desserrer l’étau des pressions et complots extérieurs.
A titre d’exemple, face aux pressions de la CEDEAO, le pouvoir de transition gagnerait à mettre en place un modus vivendi national de convergence pour remettre le pays sur les rails. Cette capacité à se donner les mains doit être privilégiée pour amoindrir les risques liés à l’isolement et aux velléités néocoloniales provenant de certaines puissances occidentales.
C’est dans ce sens que les observateurs se posent des questions sur comment parvenir par exemple à un processus électoral apaisé sans un minimum de consensus politique. Il urge donc que les plus hautes autorités de la transition malienne prennent conscience de cette nécessité d’aller vers plus d’inclusivité dans la marche du pays pour sortir de la crise multidimensionnelle qu’il traverse.
Boubou SIDIBE
Source : Maliweb.net