L’école malienne sous l’ère démocratique : La qualité est sacrifiée sur l’autel de la quantité

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Les élèves dans une classe d’école
Les élèves dans une classe d’école

Si l’une des priorités des régimes qui se sont succédés au pouvoir au Mali est et demeure la hausse du taux de scolarisation des enfants afin de garantir un bon avenir, de l’avènement de la démocratie à nos jours cette vision a pris une autre dimension celle d’accorder de l’importance à la quantité au détriment de la qualité. L’Etat, en libéralisant le secteur de l’Education, semble beaucoup plus se préoccuper du nombre d’enfants inscrits plutôt que de la qualité de l’enseignement donné. Le contenu des programmes ne serait pas sa préoccupation. Aujourd’hui le problème d’écoles privées se pose avec acuité, car peu d’elles répondent aux normes prescrites dans le cahier de charges. Les écoles privées poussent comme des champignons, mais rares sont celles qui respectent les principes pédagogiques. Pour éviter que les écoles privées deviennent des dépotoirs et que la qualité de l’enseignement soit mauvaise, il revient à l’Etat de s’impliquer dans le recrutement et dans la formation des enseignants pour que les écoles qu’elles soient publiques ou privées puissent bénéficier d’une bonne qualité de l’enseignement dispensé.

Pour rappel la constitution malienne garantit à chaque citoyen les mêmes droits et les mêmes devoirs donc l’enseignement doit être égal pour tous et la qualité doit être la même chose partout qu’elle soit une école publique ou privée. Par ce temps de mondialisation et de globalisation où la compétition est très rude, n’est-il pas temps que nos dirigeants prennent en main l’avenir des enfants en les offrant les meilleures formations pour que les produits de l’école malienne soient compétitifs ? L’avenir d’une nation dépend beaucoup plus de la qualité de ses ressources humaines que de la richesse de son sous-sol, car un pays riche en ressources minières, énergétiques, minérales, mais pauvre en ressources humaines de qualité est tout simplement un pays pauvre. Alors sachant bien cela l’Etat ne doit nullement déléguer son pouvoir de régulation et de veille à d’autres qui soit en abusent ou ne font pas correctement. C’est le cas de la plupart des promoteurs d’écoles, qui ont sacrifié les vertus pédagogiques sur l’autel du profit, de la finance. L’argent est leur seule motivation alors qu’ils doivent mettre en tête que l’école est sociale avant d’être lucrative.  Sinon comment comprendre que des promoteurs puissent aller recruter des jeunes qui ne sont ni sortants des centres de formation d’enseignants encore moins aptes à exercer ce noble métier. Cette pratique est monnaie courante et les autorités sont au courant, si elles ne sont pas complices. Pourquoi l’Etat n’exige-t-il, pas aux promoteurs d’écoles privées de recruter des sortants de l’institut national de formation des maîtres ou des sortants d’autres écoles spécialisées dans la formation des enseignants ?

En définitive, Pour une bonne marche de l’éducation scolaire ou pour une bonne qualité de l’enseignement pourquoi ne pas renforcer les structures de contrôle dans les écoles qu’elles soient privées ou publiques. L’Etat doit renforcer les capacités opérations des structures classiques comme les académies, les directions nationales, les Centre d’Animation Pédagogique, CAP et bien d’autres pour veiller sur le bon fonctionnement de l’enseignement.

P. Napo

Source : L’Alternance

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