L’Édito : Contre vents et marées

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Nous voici lancés vers une nouvelle journée d’élections en cette pandémie de coronavirus. Ce 19 avril, les Maliens sont appelés aux urnes pour le second tour des législatives. À l’aube de cette date, comme pour le premier tour, les mêmes interrogations assaillent de nombreux esprits. Quelles seront les conséquences de la tenue de ce deuxième tour ? Le 29 mars, jour du premier scrutin, le Mali comptait 20 cas de coronavirus pour 1 décès. À la date du mardi 14 avril,  moins d’un mois après, le bilan est de 144 cas pour 13 décès. Mention spéciale tout de même à nos agents de santé, qui ont pu guérir 34 patients. La corrélation entre cette « explosion » et la tenue des législatives pourrait paraître simpliste. Elle ne l’est pas. Selon les chiffres du gouvernement, plus de 2 millions de personnes ont voté lors du premier tour et les mesures barrières n’ont pas vraiment été respectées. Certains centres ne disposaient pas de dispositifs sanitaires et plusieurs délégués et assesseurs se sont plaints de manque de gants et de masques. Le gouvernement a promis de faire mieux pour le scrutin à venir. Il n’empêche, comme l’enseigne le proverbe tibétain : « mieux vaut voir une fois qu’entendre cent fois ». Lors de son allocution télévisée du 10 avril, le Président IBK a annoncé des mesures fortes. Il n’était pas attendu qu’un report des législatives en fasse partie, les autorités se trouvant sur un îlot déplacé par la nature qui se trouve toujours à mille lieues des côtes, entouré de requins invisibles. Pour s’en sortir, il faut bâtir un pont jusqu’au rivage, mais à quel prix ? Une collatérale main d’œuvre sinistrée. N’oublions pas que des religieux musulmans et certains commerçants ont fait du maintien des législatives leur mantra, pour ne pas opérer les changements que la situation nous impose.

Par Boubacar Sidiki Haidara

Source : Journal du Mali

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