L’Édito De la perception

0
112
Aurélie Dupin
Aurélie Dupin

Le 30 juillet, le royaume du Maroc célébrait comme chaque année l’accession au trône du Roi Mohammed VI. En faisant un tour d’horizon, le monarque semble globalement remporter les suffrages (non électifs !) et bénéficier d’une image positive.

A entendre les auditeurs d’une radio internationale invités à s’exprimer à son sujet, il a réellement fait avancer son pays et de manière sensible pour ses populations. Les infrastructures, l’économie, le positionnement géopolitique, l’enseignement et bien d’autres secteurs ont évolués significativement sous sa gouvernance. Même si certains auditeurs se sont aventurés à souligner une régression en matière de droits de l’homme.

L’Association marocaine des droits humains rencontrerait d’ailleurs des difficultés depuis quelques années pour tenir ses réunions et autres évènements. Le Roi lui-même a reconnu dans son discours à la nation « l’incapacité de notre modèle de développement à satisfaire les besoins croissants d’une partie des citoyens, à réduire les inégalités sociales et les disparités spatiales ». Ces dissonances pourraient paraître fondamentales.

Mais en matière de gouvernance, on s’aperçoit finalement que personne dans le monde ne s’attend à un bilan objectivement positif, personne ne s’attend à un dirigeant parfait. Et si l’on accepte que chaque leader ait ses défauts, que chaque mandat (démocratique ou non) ait ses failles, il est impératif que l’on puisse mettre en face l’avancée, le gain collectif, la transformation durable qui fait date.

S’il y a un moins (même fondamental), il faut, de l’autre côté de la balance de la perception, un plus sensible. Par exemple, partisans comme détracteurs de l’ancien Président Amadou Toumani Touré s’accordent tous sur une amélioration visible des infrastructures au Mali sous sa gouvernance. On pardonnera toujours à un dirigeant d’avoir été imparfait, d’avoir essayé sans succès. On ne l’excusera jamais de n’avoir rien fait dont on puisse dire « c’est grâce à lui ».

Aurélie Dupin

Source: Journal Du Mali.

Laisser votre commentaire