Le début du mois de Ramadan en aura surpris plus d’un cette année. Attendu paisiblement pour le lundi, le carême musulman aura finalement commencé dimanche matin au Mali, la lune ayant été vue dans la région de Ségou, la nuit précédente.
Comme d’habitude, pas d’homogénéité dans l’ensemble de la Umma : alors que la France et l’Arabie saoudite ont démarré lundi, le Sénégal n’est entré dans la danse que le mardi. Ah la lune et ses mystères ! Serait-elle imprévisible ? Alors qu’elle est apparue aux Maliens, elle serait restée cachée aux Sénégalais 2 nuits de plus ?? Étrange… De même, si l’on consulte une éphéméride lunaire, il apparaît que c’est dans la nuit du dimanche au lundi que le premier croissant aurait dû apparaître et non la veille. Il n’est bien sûr pas question ici de remettre en cause la crédibilité de la Commission ni celle de ceux qui ont vu l’astre à Pelingana, mais il est légitime de se demander comment ça marche si l’on a compris le cycle de la lune. Et visiblement, nous sommes quelque uns à se poser la question vu les débats qu’occasionne ce début « surprise » de Ramadan 2019 (ou plutôt 1440).
Au Mali l’observation de la lune à l’œil nu reste la seule méthode valide, mais dans d’autres pays la question du recours au calcul astronomique se pose depuis longtemps pour déterminer le moment où le jeûne doit commencer. Si cette méthode plus scientifique était adoptée, aucun musulman ne pourrait plus tomber du lit un dimanche matin en découvrant qu’il a loupé le début du mois le plus important de l’année ! Mais la lune gouverne en islam. Elle en est le symbole. Elle est la base du calendrier musulman. C’est dans sa lumière que le croyant se restaure : le soir alors qu’elle paraît, le matin avant qu’elle ne se retire pour laisser place à la fournaise. Bon Ramadan à tous !
Par Aurélie Dupin.