Ce vendredi, le très engagé Tiken Jah Fakoly fait son retour avec un nouvel album. En le nommant « Le monde est chaud » le reggae man ivoirien ne croyait si bien dire. La gentillesse et l’humilité sont désormais considérées comme des faiblesses, la bonté, une denrée rare, la volonté de bien faire évaporée. Vision manichéenne, dira-t-on. Mais oui, elle l’est.
Cette sempiternelle question du bien et du mal. Même s’il reste encore quelques belles âmes dans ce monde, le côté obscur de la force a pris le dessus. L’être humain n’a jamais été la créature la plus altruiste au monde. Au vu de nos actes, nous questionner sur notre humanité serait déjà un bon début. Cela nous éviterait de tomber dans l’amalgame, dangereux et destructeur. L’accès de violence contre les musulmans au Sri Lanka, ces derniers jours, est regrettable et surtout fait le jeu des terroristes qui ont frappé durant Pâques.
La réaction peut parfois être épidermique et conduire à de tragiques conséquences, c’est humain, mais il est aussi humain de se poser pour analyser, afin que la raison dépasse le cœur et que le cordon qui relie les différentes religions monothéistes ne soit pas coupé. Dans une déclaration, cette semaine, les autorités burkinabé disent craindre un risque de guerre religieuse dans le pays. La faute aux attaques djihadistes qui ciblent désormais des églises et tuent prêtres, pasteurs et fidèles. Ces deux communautés ont toujours vécu en parfaite symbiose au pays des Hommes intègres.
Perpétuer ce vivre-ensemble doit, telle une barrière, s’ériger face aux idéologies divisionnistes et guerrières. C’est cousu de fil blanc. Parce qu’au final nous gagnerons tous à garder notre humanité. N’entrons pas dans la postérité pour de mauvaises raisons, ne venons pas agrandir le rang des erreurs de l’humanité. L’appel est profondément optimiste, mais sans un peu d’optimisme, ne perdrions-nous pas notre humanité ?
Boubacar Sidiki Haidara.