Législatives 2020 : La CMA s’oppose à la tenue du scrutin dans son Azawad

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Les membres de la CMA
Les membres de la CMA

Après avoir conditionné sa participation aux législatives de 2020  suite à la convocation du collège électoral,  la Coordination des mouvements de l’Azawad, dans un communiqué en date du 16 février 2020 hausse le ton et s’oppose à la tenue des élections.

Cette décision est la principale information issue de la première session ordinaire  du comité directeur  de la CMA, tenue les 13, 14, 15 et 16 février dernier à Kidal sous la présidence de Bilal Acherif. Après de la situation l’analyse de la situation générale du mouvement politico-militaire, l’ordre du jour de cette première session  portait sur 7 points. Il agissait pour les responsables de la CMA d’examiner   le projet de la fusion des mouvements de la CMA ; la question de l’armée reconstituée ; le parachèvement du processus DDR accéléré et la prise en charge de l’intégration des cadres de la CMA dans la fonction publique ainsi que la réinsertion socio-économique des jeunes et des femmes.

En plus de ces trois il faut ajouter également la gouvernance de l’Accord ;  la mise en marche effective des services sociaux de base et l’organisation des élections législatives. Malheureusement, le gouvernement tente de camoufler  la réalité du terrain à travers le ministre des Affaires étrangère, Tiébile Dramé. Selon lui les serves de la CMA sont les bienvenues puis que cela prouve que l’ancienne rébellion a intégré le cercle de la République.

Les exigences de la CMA

Pour la CMA, lancer ce processus électoral sans  la prise en compte préoccupations majeures de la CMA relatives aux élections législatives, exprimées lors du CSA de haut niveau du 19 Janvier 2020 est une volonté manifeste du gouvernement de mettre en mal l’Accord pour paix et une violation  de la feuille de route signée  le 22 mars 2018  entre le gouvernement et les mouvements signataires de l’Accord.

La CMA exige du gouvernement de revoir sa copie pour éviter de bloquer la mise en œuvre de l’Accord pour la paix.  Ainsi, l’ancienne rébellion   demande à l’Etat et la Communauté internationale la diligence d’engager le processus de la réorganisation territoriale et du nouveau découpage administratif ; la prise en compte et en charge dans le prochain processus électoral des régions de Taoudéni et de Ménaka en plus des Cercles d’El-Moustarat et d’Achibogho.  Selon la CMA, Taoudéni Ménaka et les cercles d’El-Moustarat et d’Achibogho ne doivent pas être en marge de ce processus électoral puis qu’ils bénéficient de l’organisation territoriale adoptée par le gouvernement en conseil des ministres du 28 février 2018. «La CMA ne peut indéfiniment cautionner qu’une importante frange de la population puisse encore être privée pendant un autre quinquennat de ses droits civiques et de ses chances à participer à la construction législative de la nation», indique le communiqué.

En plus de la prise en compte des nouvelles, la CMA  de Bilal Acherif interpelle le gouvernement  sur la participation  des refugiés et les déplacés  internes ; le recensement administratif à vocation électoral et la mise à jour du fichier électoral.

la CMA tout en dénonçant le caractère unilatéral de l’établissement du calendrier électoral , s’oppose à la tenue des élections dans ce format et dans ces conditions de violation grave de l’Accord pour la paix issu du processus d’Alger et qui constitue selon les maîtres de Kidal exclusion flagrante d’une frange importante des populations de l’Azawad à exercer leurs droits civiques.

Cette décision de s’opposer à la tenue du scrutin dans les régions du Nord intervient  à un moment décisif dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Il s’agit notamment du déploiement de l’armée reconstituée.

Lors cette première session ordinaire, la CMA a exprimé sa ferme volonté de veiller au respect des engagements pris dans le cadre de l’armée reconstituée lors de la réunion du CSA du 19 avril 2019. Les engagements portent sur la composition, la hiérarchie et la chaine de commandement au sein des forces armées et de sécurité. Elle exige également le respect du chronogramme du déploiement des unités de l’armée reconstituée dans les régions de Tombouctou, Gao et Ménaka conformément au calendrier établi par la CTS lors de sa 46eme session ordinaire du 6 Février 2020.

Le caractère unilatéral de l’établissement du calendrier électoral n’est pas de nature à garantir la stabilité selon la CMA.   Cette démarche de la CMA n’augure pas un lendemain meilleur.

Source : Ciwara info

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