A l’avènement du multipartisme intégral au Mali, de nombreux partis politiques et associations ont vu le jour. Mais lors des premières élections multipartites de 1992, c’est l’Alliance pour la Démocratie au Mali-Parti Africa pour la Solidarité et la Justice (ADEMA-PASJ) qui a raflé la mise. Devenu ainsi parti dominant aux côtés du Congrès National d’Initiative Démocratique (CNID-Faso Yiriwaton) et des autres partis du mouvement démocratique, le parti ADEMA a majoritairement dirigé le pays durant tout le règne d’Alpha Oumar Konaré. Depuis, ses barons continuent les ficelles du pouvoir.
En dépit du fait que d’autres barons mécontents aient eu à quitter l’ADEMA pour successivement créer le RPM et l’URD, ce parti, désormais « faiseur de roi » lors de toutes les présidentielles qui se sont tenues après Alpha, se maintient et demeurent parmi les trois premières formations du pays.
D’ailleurs si ce trio, au terme des élections communales de 2016, continuent à dominer la scène politique grâce aux complicités et amitiés qui lient leurs cadres, c’est l’ADEMA qui est aujourd’hui, en termes d’élus, le premier parti politique. Car, Au terme des municipales de 2016, c’est elle qui est parvenue à hisser en tête devant le RPM et l’URD. Pourtant, en dépit de leurs appartenances diverses, ces partis ont toujours formé des alliances électorales entre elles lors de tous les scrutins législatifs ou communaux dans l’obtention d’avoir un nombre élevé d’élus. Ce fut le cas lors des législatives de 2013 et municipales de 2016. Encore qu’il en est hélas de même lors de ces législatives de mars-avril 2020.
Dans plusieurs circonscriptions électorales en vue de de ces futures législatives, l’ADEMA est ainsi en alliance soit avec le RPM ou l’URD et vice versa. C’est quasiment le même scénario dans l’ensemble du pays. Ainsi dans les circonscriptions de Ségou, Sikasso, Kayes Mopti, Koulikoro, Mopti, Gao, mais aussi dans les communes I, IV et VI, les listes d’alliances ADEMA-RPM-URD font tristement ménage. Il y va de même dans les cercles de Téninkou, Kéniéba, Yanfoïla, Kolondièba, Kati, Banamba, Yorosso, Kadiolo, Niono, San, Baraouéli, Macina, Koro, Bourem, Nianfunké.
Compte tenu du cumul de leurs poids politiques, entretenus par de forts moyens financiers, ce sont les listes fournies par ces trois partis qui auront très probablement le maximum d’élus. Quel que soit l’ordre d’arrivée, c’est incontestablement l’ADEMA qui va encore composer avec le vainqueur pour continuer à diriger le pays.
Falaye Keïta
Source : le Pélican