Beaucoup d’observateurs s’interrogent sans doute sur les ressources sur lesquelles reposent une économie malienne rendue exsangue par les crises cycliques. Le secret réside visiblement dans l’endettement à outrance du pays. De source bien introduite, notre pays s’est plus endetté durant les dix-huit derniers mois que pendant toute la décennie écoulée.
C’est aux dépends du trésor public – et vraisemblablement des générations futures – que l’Etat s’engage de plus en plus fréquemment à travers des levées de fonds sur les marchés étrangers. Il nous revient de même source, que pour la seule période sus-indiquée, la valeur des titres obligataires atteint la bagatelle de 1 200 milliards, soit l’équivalent du budget de la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire. On s’interroge naturellement sur l’usage fait de ce montage de dettes contractée sur le dos du contribuable, mais il est loisible de comprendre que les engagements ayant prévalu à l’apaisement du front social soient passés par là. Sauf que les levées de fonds et le créneau des obligations, en plus d’être préjudiciables à la stabilité du trésor public, ne constituent pas non plus des gisements inépuisables.
Les limites d’une Transition ambitieuse
La disette financière tant redoutée n’est apparemment pas forcément liée à des sanctions économiques communautaires. Alors que les menaces de la CEDEAO planaient, le ministre des Finances a étonné par la diffusion d’un message à l’adresse des citoyens maliens les invitant à la rescousse du trésor public. Au bas mot, les bonnes volontés sont sollicitées pour renflouer du mieux qu’elles peuvent la sébile de l’Etat. Et pour cause, les ressources ne suffisent plus pour faire face aux grandes ambitions de la Transition, laquelle s’est audacieusement engagée à des réformes dont le coût est estimé à 2 milliards de nos francs. Au nombre des ambitions figure notamment la mirobolante promesse de réduction du train de vie de l’Etat dans le cadre de laquelle aucun jalon n’est visible en dehors des générosités exhibitionnistes du chef de l’Etat. Les avantages des législateurs et d’autres dignitaires, par exemple, n’ont été amputés de la moindre once pendant que les différentes corporations n’ont l’air de renoncer aux acquis obtenus au prix des fortes pressions sur un État considérablement affaibli. Toutes choses qui réduisent à la mendicité une Transition aux ambitions visiblement disproportionnées aux moyens disponibles.
Difficile application du règlement 14 de l’Uemoa au Mali
Il s’agit d’une directive sous-régionale qui s’applique par conséquent à l’ensemble des pays membres de l’espèce Uemoa, dans les domaines spécifiques du transport et de la préservation des routes intercommunautaires contre la dégradation. Le règlement en question encadre notamment les normes de pesage pour les véhicules, au grand dam des chargeurs de plusieurs pays. C’est le cas vraisemblablement du Mali où les transporteurs sont vent debout contre les tentatives de sa mise en œuvre effective par le département en charge des transports. Il nous revient ainsi qu’une récente rencontre entre la ministre Dembelé Madina Sissoko et les acteurs du secteur a tourné en dialogue de sourds car les seconds voient d’un mauvais oeil l’échéance retenue par le département pour que les exploitants maliens du réseau routier sous-régional se conforment aux engagements communautaires des autorités maliennes. En cause, les enjeux commerciaux et économiques des surcharges, dont les dommages causés à l’état des routes sont largement plus coûteux que les profits que les économies nationales en tirent.
Rassemblées par la Rédaction
Source : Le Témoin