Les critiques de l’Imam Mahamoud Dicko à l’adresse d’Ibk À prendre ou à laisser !

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Mahmoud Dicko
Mahmoud Dicko

Ils sont certes acerbes, virulents et violents ; mais les propos de l’Imam Dicko à l’adresse d’IBK sont-ils pourtant à ignorer ? S’il a encore souci d’améliorer sa gouvernance, IBK doit accorder une très grande importance à ces critiques retraçant les erreurs et tares de sa gestion après 7 ans de gouvernance chaotique et à quelques encablures de la fin de son mandat. Un bilan avant l’heure comportant de très nombreux enseignements ! Mais des illuminés sont… Enfin

Nous avons traduit et transcrit pour vous l’entretien réalisé par un confrère de la place avec l’Imam Dicko en question, 24 heures avant la marche du 05 Avril ayant mobilisé des centaines, voire plus d’un million de personnes pour sa réclamer sa démission.

Mamamoud Dicko :  Même pas peur !
«Je n’ai, certes rien dit pour l’instant, mais je parlerai, Inch’Allah. Des rumeurs portent en ce moment sur mon arrestation et incarcération. Aucun mal à cela. Ce qui compte, ce n’est pas l’arrestation d’une personne, mais les motifs de ladite arrestation. Des motifs peuvent être source de disgrâce et de déshonneur pour l’intéressé et les siens (pour lui-même, sa famille, sa communauté, voire son pays). D’autres motifs sont par contre sources de fierté et d’honneur. Des personnes qui me sont supérieures à plus d’un égard ont été arrêtées. Il s’agit en l’occurrence de descendants du prophète Mahomed (PSL) ; d’autres ont été même tués… Ils ont en outre subi des tortures dont la seule description est pénible. De grands imams et érudits ont également connu un traitement peu enviable. Beaucoup de choses peuvent survenir. Beaucoup de choses !
Plus proche, chez nous au Mali, le cas du très du Vénéré Cheick Hamallah s’avère très édifiant ! Si la qualité de Chérif [descendant du Prophète – PSL] était de nature épargner une personne, rien de grave ne serait évidemment arrivé à ce Saint-homme ! Mais il a été arrêté, lui et les siens, déportés et incarcérés durant plusieurs années. Et ses détracteurs sont allés jusqu’à contester ses origines. Mais cela a –t-il permit de mettre un terme au processus et à la qualité de l’homme ? Que non, au contraire ! L’acte (l’arrestation) lui a d’ailleurs donné une plus grande dimension… Bref, ce n’est pas l’arrestation qui compte, mais les motifs !
Au-delà de la religion, il existe sur le continent africain, une parfaite illustration : une personne [Nelson Mandela- ndlr] a été arrêtée et incarcérée pendant 27 ans pour être ensuite libérée et célébrée en héros par le monde entier. Les raisons sont simples : elle a été injustement arrêtée ; interpellée pour avoir défendu l’honneur et la dignité. Être donc arrêté pour s’être battu pour sa foi (Dieu), son pays et ses convictions n’a absolument rien d’humiliant… C’est pour dire aux auteurs de ces rumeurs que je ne suis nullement de ceux-là craignant pour leur arrestation pour pareils motifs. Il n’y a rien de mal à être arrêté pour avoir défendu sa foi et son pays… comme ce fut justement le cas du Très Vénéré Cheick Hamallah. Les menaces et tentatives d’intimidation nous laissent donc indifférents. Totalement indifférents !

L’heure est grave et les seuls coupables sont les actuels gouvernants !
S’agissant de la manifestation prévue ce vendredi, nous l’assumons entièrement ! Nous sommes parties prenantes et appelons effectivement au rassemblement ! Un bijou en or, dit-on dans nos terroirs, perdra toute sa valeur et ne vaudra pas mieux que le cuivre s’il n’est porté le jour convenable par son propriétaire. Chaque chose, dans la vie, a son temps et il y a un temps pour toute chose.
Nous avons assez subi et accepté dans ce pays. Il ne nous reste plus qu’à préserver ce droit consistant à défendre nos opinions. Faut-il accepter être privé de ce droit ultime ? Non, on doit parler ! Et, il est quasi impossible d’embellir un mauvais acte avec la parole. Y a-t-il, dans cette gouvernance, une seule action dont-on peut s’enorgueillir et flatter le mérite ? Absolution aucune ! Alors, la manière de dénoncer ces mauvais actes ne saurait non plus être embellie. Il est bien temps qu’on tienne des discours francs et honnêtes. Il est temps en effet temps que l’on se dise certaines vérités. L’heure est vraiment grave !
A l’annonce de la manif en question [de ce vendredi –ndlr], il y a eu de très nombreuses interventions tendancieuses à mon niveau et mettant en garde contre d’éventuels dérapages et effondrements… Mais qui ou quoi donc est à l’origine de ces risques d’affrontement et d’effondrement ? La violation des engagements, de la parole donnée, le non-respect du serment, les tentatives d’humiliation, d’agression… Ce sont tous cela à l’origine des risques en question. Et les seuls coupables ne sont autres que les actuels gouvernants ! C’est bien ce qui arrive dans tout pays où les droits des citoyens sont bafoués. Il n’y a pas de feu sans fumée ! Tout effet a une cause ! La réaction des gens aujourd’hui n’est que la résultante de ces actes [de mauvaise gouvernance].

«J’étais à Kidal : le Mali était là»
Il est vraiment temps qu’on se dise certaines vérités et que l’on évite les jeux de cache-cache. Voyez-vous, on ne parle même plus de Kidal aujourd’hui ! Il fut un temps où c’était, partout, le sujet à l’ordre du jour ! Mais aujourd’hui, on n’en parle plus parce que tout semble compromis.
Je me suis personnellement rendu à Kidal en 2014 où j’ai trouvé sur place et le gouverneur de la région, et chacun des préfets des différents cercles. Nous avions pris un repas ensemble, et le drapeau malien flottait sur les édifices publics. Etaient présents tous les représentants des services centraux de l’Etat et plus de 400 militaires et policiers [maliens]. Le Mali était là ! Mais la mauvaise gouvernance a tout remis en cause.
Je suis un témoin vivant de ces faits, ce n’est nullement par ouïe dire. J’ai personnellement vécu ces douloureux événements ! Je me souviens encore de ces éléments des forces de l’ordre maliens présents à notre accueil, du Gouverneur de la région (MKAMISSOKO) qui est encore parmi nous en ce monde. C’est la mauvaise gestion de la question qui nous a conduit-là aujourd’hui. Le Mali a par conséquent subi la pire humiliation, la honte, l’ignominie… Le pays n’a jamais auparavant connu ce niveau de déshonneur…
Je rappelle ces faits, juste dans le but de rafraîchir la mémoire collective. La situation s’est véritablement détériorée. Et ce n’est pas de gaieté de cœur qu’on le dit, non ! Imaginez-vous que c’est un président étranger, mauritanien en l’occurrence, qui s’est rendu à Kidal pour les supplier (les combattants kidalois) d’arrêter les hostilités. Le monde entier s’est impliqué pour ce faire. Et le Mali dut courber l’échine à Alger et signer des décisions imposées. Et le comble a été de célébrer ces faits [échec]… Ilfaut être réaliste : lorsqu’on perd une guerre suite à une mauvaise gestion comme c’est le cas ici, on en subi les conséquences de plein fouet. Nos problèmes font suite à cet échec dû à son tour à la mauvaise gestion.
Aussi, à y voir de très près, y a –t-il un seul point de l’accord [d’Alger] ayant été appliqué plus de cinq ans après sa signature ? Le seul ayant peut –être fait objet de respect, est le cessez-le-feu. Mais plus question de l’appartenance de Kidal au Mali ! Le drapeau malien a cessé d’y flotter, on y entend plus la voix du Mali ! Là-bas, ils sont libres d’entreprendre ce qu’ils veulent. Le seul présumé représentant de l’Etat malien [Le gouverneur] n’y est responsable de rien. On ne lui adresse même pas la parole à fortiori demandé son avis ou autorisation. A part la présidence des réunions du comité de suivi [de l’accord d’Alger], il n’assume aucune autre responsabilité. Et à la suite de ces travaux [du comité de suivi], les participants se contentent de prendre leurs perdiems et de se retirer sans rien lui demander…
Et de Kidal, le problème s’est déplacé vers le centre du pays. Il importe de chercher à savoir ce qui se passe ici…

«Au centre, ils ont incité les populations à s’entre-tuer »

Nous ne pouvons rester les bras croisés face à ces différentes situations quand bien même il soit désormais de notoriété que la moindre réaction de notre part suscite des accusations fantaisistes. L’on est en effet systématiquement accusé de combattants [jihadistes] à la première tentative d’opposition à la destruction et l’effondrement du pays…
Au centre du pays, ils ont incité les populations à s’entretuer sans qu’elles sachent ce qui se passe véritablement. Et personne ne cherche à savoir ce qui s’y passe réellement ! Wallaye ceux qui s’entretuent aujourd’hui ignorent les raisons du conflit qui les oppose. Et les gouvernants assistent paisiblement aux atrocités. Et chaque jour apporte son lot de cruautés.
Et dans cette veine, l’on commet la grave erreur de nommer-là un Haut représentant de l’Etat. Ce, dans un pays où existent déjà un ministre de la réconciliation, un autre ministre de l’administration [territoriale], des gouverneurs de régions, des préfets. Bref, l’Etat ainsi que ses autres composantes sont déjà présents. Autant dire qu’il existe sur place des mécanismes pour rassembler et réconcilier les gens en conflit. Mais le président [de la République] se permet de nommer un haut représentant comme s’il s’agissait d’une autre entité. Le voilà donc qui consacre la participation du pays en nommant successivement un représentant au Nord, au centre, comme si le pays était divisé en trois entités… C’est avec un pincement de cœur que je le dis et le maintien : le président [de la République] pose en ce moment des actes de scission et d’effondrement du pays.On ne gouverne pas un pays en opposant les gens, les uns contre les autres : les familles, les communautés, les terroirs, les religieux, les porteurs d’uniformes [éléments des forces de l’ordre, entre autres. Et prétendre faire sortir le pays du gouffre ! Quelle prétention ?
C’est pourtant bien ce que fait en ce moment le président de la République. C’est la stricte vérité. Voici le véritable problème auquel nous sommes aujourd’hui confrontés au Mali.

«Ils nous ont divisés»

Rien n’est évidemment possible sans la paix et la cohésion… Ils ont opposé tout le monde et du coup, fragilisé et bafoué le pays, en commençant par les religieux. Ils ont en effet pris l’habitude de nous opposer nous les religieux, en entretenant la discorde et la zizanie, arguant ça et là avoir remis à celui-ci ou à celui-là un tel montant en millions de francs CFA, entre autres bienfaits. Toute chose, à leurs dires, expliquant différentes réactions de la part des uns et des autres.
Nous avions, nous aussi, tous les enregistrements des propos par eux tenus en notre présence. Nous avions fait comme eux. C’est cela leur méthode de gouvernance : opposer des personnes vivant auparavant dans l’entente et la concorde ! C’est vraiment grave ! Evidemment, cette méthode est détestable et ne saurait aider à construire un pays, y vivre en paix ! Il est vraiment temps que l’on se dise ces vérités. Se peut-il qu’il ait un mal en cela ? Doit-on continuer à saupoudrer le mensonge et entretenir l’hypocrisie ?
Le pays est en train de se rétrécir. Et il ne reste plus qu’une portion congrue [Bamako et environs] où les gens sont libres d’aller, de venir et de gagner leur vie. Toute chose de nature à obscurcir les vues et donnant faussement l’impression que tout va comme dans le meilleur des mondes. La réalité est toute autre dans le reste du pays.

«Nous ne sommes pas un peuple qui accepte la résignation et la soumission. Non ! »

Voyez-vous ? Nul ne peut parler ou émettre un avis contraire aujourd’hui sous ce régime sans être attaqué et vilipendé !
Et suite à l’échec de toutes ces méthodes et tentatives de dissuasion, l’on en vient, à l’heure actuelle à celle forte, la répression consistant aux enlèvements et kidnappings des personnes gênantes dans le but de faire taire toute opposition. Inacceptable ! Je l’ai dit et je le répète : notre peuple n’est pas un peuple soumis. Nous ne sommes pas un peuple qui accepte la résignation et la soumission. Non ! Ce n’est pas cela le Mali ! Mais eux croient ferment que c’est le cas. N’ont-ils pas l’habitude de dire [leur slogan] que tout acte d’opposition et de refus de la part du Malien est la résultante de la pauvreté et de la faim et que la seule façon de le circonscrire est de mettre fin à cette privation en termes de nourriture ? Ainsi pensent-ils ! Point d’honneur et de dignité, à les en croire ! Comment peut-on soumettre un peuple à un tel déshonneur et prise d’otage ? Faire main basse sur les ressources et mettre le grappin que le pays, enrayer toute opposition et vouloir s’imposer à tous ! Quand même !
Ce sont eux qui disposent en effet de toutes ressources et opportunités du pays. Nul autre n’y a accès ! Et toute personne refusant de se soumettre à ce diktat est assimilée à un affamé à la quête d’une hypothétique pitance. Doit-on réduire un peuple à çà ?
Je le dis haut et fort : Nous croyions auparavant en l’homme, Ibrahim Boubacar Keïta, ce président que nous avions tous élu au regard de son sens de l’honneur, de sa dignité, de sa droiture [KANKELENTIGUI]… Raisons pour lesquelles nous l’avions justement choisi… Dieu a voulu qu’il en soit ainsi !
C’est lui, Ibrahim Boubacar Keïta qui, dans la Grande mosquée de Bamako, devant les caméras des télévisions et de nombreux témoins, a levé la main aux cieux et dit : «vous érudits, je vous tiendrai griefs le jour où vous vous abstiendrez de me rappeler mes éventuels erreurs et errements. Je ne vous pardonnerai jamais votre silence».

Il ne supporte pas les critiques

Il nous a certes mis à l’aise ce jour-ci. Mais quand bien même, il n’aurait tenu ces propos devant nous, nous n’aurions été nullement gênés de lui dire nos vérités.
Et contrairement à ce qu’il a dit, mes propos du 29 Février [2020] portant sur l’affaire des «blindés en cartons» susciteront leur colère au point de d’inciter la justice à nous interpeller et arrêter éventuellement. C’est ainsi que le procureur a décidé de me convoquer aux fins d’un interrogatoire. Un plan était minutieusement préparé : une fois sur place, je devrais être arrêté et conduit au camp I de la Gendarmerie. J’avais reçu toutes les informations, mais pas question de me dérober ou de fuir ! Qu’ils fassent donc comme bon leur semble ! C’est dire en tout état de cause, que les propos qu’il a tenu dans la Mosquée et prenant Dieu à témoin, sont dénués de toute sincérité. Autrement, il ne m’aurait pas fait interpeller par la justice. Qu’ai-je donc fait ? Qu’ai-je donc fait ? Qu’ils le disent ! Pour avoir parlé ? Ce n’est pourtant pas la première fois que je parle. J’ai parlé sous Moussa Traoré, sous Alpha [Oumar Konaré], sous ATT ! Ce n’est pas la première fois que je parle. Seulement, ils venaient là de montrer leur vrai visage : faire taire toute opposition et leur laisser les mains libres ! A se demander alors pour quelles raisons il eut cette lutte pour l’avènement démocratique.

Qu’il se remémore donc ses propres critiques contre ATT

Aujourd’hui, tous les droits sont bafoués, y compris le droit d’expression ! Comment est-ce possible ? A-t-il oublié ses promesses ? En 2008 à Ségou, il a tenu un discours dont on détient les extraits. En sa qualité de président élu, il a, ce jour tenu des propos aujourd’hui considérés comme un crime de lèse-majesté parce que venant de la bouche d’autres personnes. S’adressant à ATT, un président démocratiquement élu, il a dit : «quand on ne peut pas et quand on n’est pas capable, on dégage ! Il a échoué ! Il est incompétent ! Plus d’école, plus de ceci, plus de cela». Il [IBK] doit aujourd’hui se remémorer ces propos. On est en droit de lui tenir les mêmes remarques. Il a échoué…, [et doit donc dégager- ndlr]. Quel mal y a-t-il à dire cela ? Pourquoi donc arrêter, kidnapper les gens ?
[…] Je dis et le répète : le peuple va s’assumer ! Que cela plaise ou non ! Que le peuple s’assume équivaut, à leur entendement, à chasser IBK du pouvoir, à vouloir ceci ou cela ! Voyons ! Le Peuple a droit de dire ce qu’il ressent et ce qu’il veut !

Si tu refuses d’accorder la parole au peuple, il l’arrachera

J’ignore s’il s’en souvient encore. A la faveur d’une rencontre à Koulouba je lui ai dit ceci : « président, si tu refuses de donner la parole à ton peuple et qu’il soit contraint de l’arracher lui-même, cela ne serait nullement de bon augure». Je le lui ai bien dit ! Mais ce peuple est sage. Il ne commettra le moindre acte susceptible de déshonorer le pays. Ce sera dans la dignité, l’honneur et dans le respect mutuel. Et nous restons convaincus que l’on parviendra à des fins utiles…
L’appel s’adresse à tous et à toutes. En premier lieu aux commerçants siégeant dans les différents marchés de la capitale et opérateurs économiques du pas lesquels constituent aujourd’hui les piliers du pays. Notre souhait est qu’il n’y est point de marché ce vendredi. Qu’ils se rendent au lieu de rencontre où j’officierai personnellement la prière collective de ce vendredi, Inch’Allah ! Que les autorités sachent que cette sortie n’est nullement une défiance, mais un droit d’expression et une juste mesure. S’ils décident de s’opposer à cela, alors nous ne serons pas responsables de ce qui adviendra.
Pas question de renoncer ! C’est Dieu qui décide de tout ! Inch’Allah, Inch’Allah, Inch’Allah ! D’ores et déjà, j’ai informé celui qui devrait l’être en premier lieu [le Chérif de Nioro – ndlr]. Tout monde doit se sentir concerné. Tout le monde sans exception ! Je n’oublie nullement les familles fondatrices de Bamako ! Qu’elles reçoivent-là l’expression de tous nos respects. Inch’Allah, par la Volonté et la grâce de Dieu, nous y seront et tout se passera bien ! Nulle volonté de notre part de brûler, de casser ou de le dévoyer. C’est d’ailleurs la mauvaise gouvernance qui constitue un acte de démesure et de dévoiement à l’origine de tous les maux.
La manifestation ne concerne pas que les seuls habitants de Bamako. Sont concernés, ceux de Kayes, Sikasso, Koulikoro, Ségou, Mopti, Tombouctou, Gao, Kidal, Ménaka, tout le Mali… Que tous ceux, en mesure d’effectuer le déplacement se rendent ici à Bamako… Afin que tout le monde sache que nous ne sommes pas un peuple résigné, se laissant trimbaler et à l’écoute des sirènes.
Doit-on contenir à vivre dans un pays où l’école n’existe plus, où l’économie est paralysée, où l’armée est en proie à des crises… Doit rester inactif jusqu’au jour où tout sera fini ?
Ceux auxquels nous sommes aujourd’hui opposés ne sont autres que nos parents, voisins, amis et concitoyens… des personnes en qui nous avions, de bonne foi, accordé notre confiance mais qui ont aujourd’hui, atteint leurs limites.

Le Cherif a un cas sur la conscience

Voyez donc le Cherif de Nioro ! A peine si l’on ne l’accuse de trop parler. C’est normal qu’il parle parce qu’il est aujourd’hui confronté à un cas de conscience, pour avoir contribué à l’élection d’IBK devenu aujourd’hui, la grande déception. Il ne peut ne pas parler. Il ne s’agit nullement pour lui, de dénigrer ou de diffamer pour le plaisir. Il n’en a nul besoin. Il a tout simplement un cas sur la conscience ! C’est bien ce qu’il m’a dit.
C’est nous qui avions, en effet appelé les Maliens de tous bords et de toutes tendances à porter IBK au pouvoir. Nous croyions en lui. Nous l‘avions désigné et soutenu par conséquent. Et voilà le résultat. Inconcevable et inacceptable pour le Chérif de Nioro. Se taire, équivaudrait pour lui, à un acte de trahison. C’est ce cas de conscience qui l’empêche de se taire. Il parle donc chaque vendredi pour libérer sa conscience. Une manière aussi pour lui de dire au peuple malien qu’il s’est trompé d’homme !
Nous ne pouvons restés-là à ne rien dire et à ne rien faire. Qu’allons-nous dire à Dieu en fin de compte. C’est notre silence qui serait plutôt préjudiciable. Dois-je me taire en acceptant éventuellement les cadeaux et autres présents pendant que le peuple souffre dans sa chair ? Non ! J’assumerai mes responsabilités ! Je ne saurai avoir peur !
Je sais qu’ils entretiennent en ce moment des personnes qui animent les réseaux sociaux pour me vilipender. De propos de nature à effaroucher les miens ! Mais j’appelle ceux-ci au calme ! Il s’agit d’honorer la confiance que nous voue les gens. J’ai l’habitude de le dire : je n’ai pas confiance en toi vaut mieux que de perdre une confiance préalablement acquise. C’est mon principe ! Je n’ai donné ni argent ni or à ceux qui m’ont accordé leur confiance. Je n’ai non plus rien à leur donner ! La confiance mutuelle me suffit ! C’est Dieu qui est pourvoyeur de toutes choses.
Ils [ceux du régime en place] prétendent que j’ai un agenda politique, des intentions présidentielles, etc. C’est oublier que c’est Dieu qui donne le pouvoir. Il l’accorde et le retire à qui Il veut.
Une chose est sûre : les tentatives d’intimidation, les menaces et insultes ne nous empêcheront pas d’entreprendre et de mener à bien les missions qui nous sont assignées. Inch’Allah !
[…]
Propos traduits et transcrits par B.S. Diarra

Source : La Sentinelle

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