Les pouvoirs pourront-t-ils conjurer la malédiction des hélicoptères super-Puma ? Rien n’est moins sûr, tant les poisseux appareils manquent à l’appel chaque fois qu’on en a le plus besoin.
C’était le cas à Boulekessi et Mondoro où l’armée a essuyé la perte de 38 éléments et plusieurs autres disparus dans la nature. Déployés d’urgence pour survoler la zone, repérer éventuellement les éléments égarés et traquer des assaillants, les hélicos concernés se sont une fois encore montrés en deçà des attentes, à en croire nos sources. Ils se sont révélés inaptes à la mission car cloués à un nouveau au sol sur un certain aérodrome de fortune de Douentza. L’un pour une panne mécanique, dit-on, l’autre pour simple pénurie de kérosène. Il nous revient de même source que le déficit d’hydrocarbure n’a été résorbée que trop tard pour ne pas permettre de poursuivre convenablement la mission, tandis que l’autre appareil n’avait pas encore repris son envol au moment où nous mettions sous presse. De quoi conforter, en définitive, les rumeurs qui courent sur l’état des appareils ainsi que la détermination du pôle économique de tirer au clair les conditions de leur acquisition.
Voici le lourd bilan circonstancié de Moundoro et Boulekessi
L’épisode restera sans doute dans l’anale des tragédies les plus cauchemardesques infligées à l’armée malienne, surtout quand on sait que celle-ci a été touchée dans sa frange la plus vertueuse. Et en dépit de son enviable formation, l’élite des FAMAs n’a rien pu face aux incessants et intenables coups de pilons d’assaillants dotés d’armes lourdes de dernière génération et inaccessibles à la vente même pour des Etats. Il s’agit, selon nos sources, d’obus à fragmentations d’une portée de plus 15 kilomètres et dont les particules peuvent être destructrices pour la cible dans un rayon 400 mètres. Ce sont près d’une centaine de ses munitions, précisément 82, que les observateurs ont pu repérer sur les décombres des camps d’où ont été délogés les bérets rouges, contingent malien du G-5. Avec notamment le lourd bilan qu’on sait, soit 38 soldats maliens tués pour l’instant essentiellement de nouveaux arrivants sur les lieux qui venaient juste de prendre la relève de leurs frères d’arme au bout de trois mois sur le théâtre. Sur plus de 70 disparus, près d’une quarantaine ont finalement regagné les rangs, affirment nos sources, qui ne désespèrent d’éventuels retours futurs. Les pertes matérielles sont tout aussi énormes. On parle six 12-7, de deux 14-5 et d’un SPG-9 emportés sans compter quantités de munitions et d’armes ainsi que de véhicules de transports dont beaucoup ont été détruits par des moyens aériens.
La Rédaction
Source : Le Témoin