Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, le monde continue de découvrir avec horreur que de nombreux régimes, quelle que soit leur idéologie, ont utilisé des instruments de torture inhumains, dégradants et insoutenables. Ces pratiques, souvent associées à des régimes autoritaires, totalitaires ou en temps de guerre, posent des questions fondamentales sur la légitimité du pouvoir et le respect des droits humains universels.
Un héritage sombre : Du Nazisme à Assad
Le régime nazi pendant la Seconde Guerre mondiale reste le cas le plus emblématique de l’utilisation systématique de la torture et des traitements inhumains pour exterminer, asservir et terroriser des populations. Les camps de concentration, comme Auschwitz, ne se contentaient pas de tuer ; ils infligeaient une souffrance extrême par des expérimentations médicales, la famine et la violence gratuite.
Plus récemment, les révélations sur les prisons syriennes sous le régime de Bachar Al-Assad ont choqué la conscience internationale. Le rapport « César » présenté en 2014, élaboré par un ancien photographe officiel de la police militaire syrienne connu sous le pseudonyme de « César » et qui qui a fait défection en 2013, a documenté des milliers de cas de tortures ayant conduit à des morts atroces, illustrant que ces pratiques restent une réalité contemporaine.
La généralisation des instruments de répression après 1945
Dans l’ère post-guerre mondiale, de nombreux États, même démocratiques, ont parfois eu recours à des formes de torture et de violence institutionnelle. Pendant la guerre d’Algérie, la France a employé la torture systématique pour combattre les insurgés. Aux États-Unis, les révélations sur les pratiques à Guantanamo Bay ou à Abu Ghraib en Irak ont montré que les démocraties ne sont pas exemptes de ces pratiques lorsqu’elles estiment que leur sécurité nationale est en jeu.
Les régimes justifient essentiellement ces pratiques par des prétextes variés comme le maintien du pouvoir (la torture est utilisée pour réprimer les dissidences et instiller la peur), la sécurité nationale (les régimes évoquent la lutte contre le terrorisme ou les ennemis de l’État pour légitimer leurs actes) et le contrôle social (dans les régimes totalitaires, la torture sert à affirmer l’autorité absolue et à annihiler toute opposition. Cependant, aucune de ces justifications ne résiste à l’examen des droits humains fondamentaux. Les instruments de torture sont une trahison de l’humanité et une violation flagrante des conventions internationales.
Appel à la raison
Les traitements infligés à travers ces instruments sont juridiquement considérés comme Crimes de guerre lorsque commis dans un conflit armé, Crimes contre l’humanité lorsqu’ils sont systématiques et dirigés contre une population civile et Torture et mauvais traitements condamnés par la Convention contre la torture des Nations Unies (1984). Ces crimes sont imprescriptibles et leurs auteurs peuvent être poursuivis devant les tribunaux nationaux ou internationaux, comme la Cour pénale internationale (CPI).
Les conséquences des traitements infligés sont d’ordre Psychologiques avec des troubles de stress post-traumatique, anxiété chronique, perte de confiance en l’humanité, Physiques avec des handicaps permanents, douleurs chroniques et Sociaux à travers la stigmatisation et l’isolement. Elles sont souvent irréparables et ses séquelles s’étendent également aux sociétés qui doivent porter le fardeau de ces violences et s’en reconstruire.
L’Histoire a montré que les crimes cachés finissent toujours par être révélés. Les responsables du régime nazi ont été jugés à Nuremberg. Les dictateurs latino-américains, tels que Pinochet, ont été confrontés à la justice des décennies après leurs crimes. Les dossiers des régimes contemporains, comme celui d’Assad, sont en cours de constitution.
Les régimes qui continuent de s’appuyer sur des instruments de torture, des démocraties puissantes aux dictatures féroces, doivent comprendre que leurs actions les rattraperont et les puniront car le monde se redessine et se redéfini.
L’humanité ne peut prétendre évoluer sans abandonner définitivement ces pratiques. Les régimes doivent choisir entre le respect des droits fondamentaux ou la condamnation inévitable par l’Histoire et la justice. La dignité humaine n’est pas négociable : chaque acte de torture est une tache sur l’âme collective de l’humanité. C’est en mettant fin à ces instruments de violence que les États pourront réellement se montrer dignes de gouverner leurs peuples.
Je suis un humain et comme tel ma conscience m’y oblige !
Mamadou Naman KEITA
Ingénieur du Génie Civil
Officier de l’Ordre National du Mali