L’état d’Azawad se confirme de plus en plus

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Un combattant de la Coalition du peuple pour l'Azawad (CPA), un groupe d'autodéfense, brandit son arme près de la frontière entre la Mali et la Mauritanie le 22 janvier 2020
Un combattant de la Coalition du peuple pour l'Azawad (CPA), un groupe d'autodéfense, brandit son arme près de la frontière entre la Mali et la Mauritanie le 22 janvier 2020

Nous avions dit dans un article  récent que le Président IBK continue à tromper le peuple malien qui se laisse faire également. Il veut nous faire croire  que Kidal se trouve toujours dans le giron malien avec tout ce qui se passe sous nos yeux à savoir l’interdiction aux autorités maliennes de mettre pied à Kidal y compris le Premier ministre et le président IBK lui-même, les administrateurs, également et principalement nos forces armées qui ont été sommées de changer de nom pour regagner en toute discrétion la ville rebelle. Ce qui vient de se passer la semaine dernière confirme que l’existence de l’État de l’Azawad se confirme de plus en plus. La CMA a interdit à un contingent des forces armées reconstituées de faire son entrée à Kidal.

En effet selon le quotidien ‘’Le Soir de Bamako’’ le processus de paix connaît un coup dur avec les actes de sabotage dont se rendent coupables les ex-rebelles. C’est le moins qu’on puisse affirmer après le refus de la CMA de permettre à un contingent de l’armée reconstituée de faire son entrée à Kidal la semaine dernière. Il nous est revenu qu’un bataillon des forces armées reconstituées devait faire son entrée à Kidal, mais il a été bloqué par des ex-rebelles.

Ainsi, le groupe qui a quitté Gao était resté pendant trois jours dans le désert à Tarkint. À cause du refus de la CMA, le contingent a rebroussé chemin pour se retrouver à Gao. Dans le cadre de la mise en œuvre du processus de paix, il a été convenu de permettre à l’armée reconstituée  d’être à Kidal. C’est ainsi qu’un premier bataillon était entré dans l’Adrar il y a plus de deux mois. Le même processus a concerné la ville de Tombouctou où les forces reconstituées sont sur le terrain pour assurer la paix et la sécurité des populations. Il faut préciser que chaque contingent est composé d’éléments de la CMA, de la plateforme et des FAMA. Pour ce qui concerne le bataillon qui devait entrer à Kidal la semaine dernière, la CMA a exigé que le commandement soit assuré par un de ses officiers. Toutefois, la décision d’autoriser les forces armées reconstituées à entrer dans l’Adrar est une volonté qui émane du Comité Technique de l’Accord (CTA). Cette initiative est soutenue par les partenaires internationaux et les forces françaises qui font le double jeu.

Mais depuis quelque temps, les responsables de la CMA expriment leur mauvaise volonté aux yeux de certains observateurs. Veulent-ils torpiller le processus. À quelle fin ? En plus, à qui profite ce sabotage ? Toutes ces questions méritent d’être posées à la suite du refus opposé par la CMA.

Le régime avait crié tôt victoire avec l’entrée du premier contingent en février 2020 et la visite du Premier ministre Boubou Cissé en Mars 2020. Mais attention pendant ce temps et conformément aux dispositions sécuritaires décidées par la CMA et acceptées par le pouvoir, il est interdit aux troupes de l’armée malienne reconstituée de contrôler les groupes armés non enrôlés dans l’armée reconstituée. Enfin, pour le déploiement de l’armée reconstituée la CMA a exigé que toutes les dépenses et les matériels  des groupes armés au nord soient supportés par l’État du Mali.Les équipements dont dispose ce bataillon sont lourds et modernes contrairement à ceux de l’armée reconstituée. Pour rappel ce bataillon a trouvé sur place à Kidal, un autre bataillon de 1500 hommes formés aux métiers des armes par les Français sous le couvert de l’armée mauritanienne. Ce bataillon constitué de touaregs, de Syriens semble-t-il de Mauritaniens, de djihadistes reconvertis, a en charge de non seulement protéger Kidal, mais aussi de prouver la présence d’une force azawadienne sous commandement de la CMA. Nous avons eu l’occasion de voir lors du congrès du HCUA, plus de 150 pick-up Land Cruiser japonais surmontés de fusil 12.7. C’était une partie de ce bataillon dont le camp est situé à 40kms de Kidal du côté ouest qui a fait cette démonstration de puissance.

L’armée malienne n’est pas autant dotée dans cette zone que l’armée azawadienne. Doucement et inéluctablement Kidal se détache du Mali, avec la complicité de ceux qui nous dirigent aujourd’hui. Mais l’histoire jugera tout le monde sur ses faits et ses dits.

Les conditions imposées et acceptées par le régime d’IBK sont les suivants :c’est ainsi que sur exigence des groupes armés le pouvoir a accepté que 80% des éléments des troupes (armée malienne reconstituée) soient des combattants des groupes armés du nord. À Kidal et dans les zones contrôlées par des groupuscules armés, le commandement militaire de l’armée est exercé par des membres de ces mêmes groupes.

Aussi, les ex-combattants issus du processus de désarmement et de démobilisation choisissent leur localité pour servir. La hiérarchie militaire du Mali n’a aucun pouvoir de mutation des combattants qui sont placés sous l’autorité directe des différents groupes armés.

Selon la volonté des responsables de la CMA (coordination des mouvements de l’Azawad), en vue de marquer leur autonomie, les ex-combattants issus de la CMA faisant partie de l’armée malienne reconstituée gardent leur fanion Azawad sur les tenues militaires dans la ville de Kidal.

Aussi, il faut noter qu’il y a 10 jours de cela selon  le quotidien Indépendant dans sa parution n°4963 du vendredi 8 avril 2020 indiquait que  le gouvernement a mis en place un montant de cinquante millions de F CFA pour alimenter le fonds alloué au plan régional de riposte contre le Covid-19. En principe, ce montant est géré par le chef de l’exécutif local avec la participation du directeur régional de la santé.

En apprenant cette nouvelle, la CMA, mécontente de n’avoir pas été associée à cette initiative, a expulsé le directeur régional de la santé et l’un de ses proches collaborateurs de Kidal vers Gao. D’ailleurs, le président en exercice de la CMA, Bilal Ag Acherif a même fait circuler une ‘’note de service’’, le 7 avril dernier dans laquelle il indiquait que ‘’sa commission régionale de la santé est ‘’ le seul interlocuteur légitime de tous les partenaires intervenant dans le domaine de la santé à Kidal’’. Celui qui a été installé à la tête de cette commission pour la gestion des fonds n’est autre que l’un des frères aînés du Secrétaire général du HCUA, Attayoud Ag Intalla. Ce dernier dirige aussi la coordination régionale des organisations de la société civile de Kidal.

À noter que la colère des ex-rebelles était aussi à son comble lorsqu’ils ont constaté que des agents de santé à Kidal effectuaient des prélèvements sur des cas suspects de Covid-19 chez des fonctionnaires de l’ONU sur place. Rappelons que jusqu’ici, Kidal a enregistré cinq cas suspects de Covid-19 qui sont tous membres du personnel de la mission onusienne.

Pour arrondir les angles et apaiser la tension entre les responsables de la CMA et ceux de la direction régionale de la santé, le ministre de la santé Michel Hamala Sidibé accompagné d’une forte délégation comprenant des représentants d’organisations internationales a effectué le déplacement à Kidal. Il s’est entretenu avec les représentants de la CMA pour les convaincre d’accepter le retour des agents de santé, en l’occurrence le directeur régional et son proche collaborateur expulsés vers Gao. Apparemment, un accord a été trouvé pour que la CMA puisse être impliquée dans la gestiondu fonds destiné au plan régional de riposte contre le Covid-19. Avec cette nouvelle situation, les agents de santé espèrent juste pouvoir faire leur travail sans être inquiétés. Un pari difficile à tenir au regard de la forte implication des ex-rebelles de la CMA qui n’entendent rien laisser passer au hasard et montrent qu’ils continuent d’exercer leur contrôle sur Kidal.À ce rythme, d’ici une année, l’État d’azawad verra le jour dans sa plénitude sous le régime d’IBK.

Badou  S KOBA

Source : Le Carrefour

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