Lettre à grand-père

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Lettre

Cher grand-père

Je vais profiter d’une certaine liberté d’expression pour écrire ici ces quelques critiques. Des critiques constructives bien sûr. Car il faut éviter ‘’les incritiquables’’. Quand le fort décide d’user de la force sur les faibles, c’est la tyrannie. Grand-père ! Comme le règne de Soumangourou Kanté, désormais c’est dans la flûte que l’on critique. Surtout s’il s’agit des “Incritiquables de la République”.

Tout d’abord, grand-père je ne suis ni partisan ni opposant. Juste un petit-fils qui rêve d’un Mali meilleur et grand. Un Mali où Thémis est reine. Cette déesse de la justice aux yeux bandés avec un glaive en main pour trancher la balance du Droit et de la Justice. Je rêve de cet Etat de Droit où le glaive de Thémis n’est ni aimanté par le pouvoir ni influencé par l’argent ou affaibli par des fraternités. Un Etat où Thémis n’a pas le bandeau troué sur le cauris, la camaraderie ou des promotions. Oui ! Grand-père, je rêve de cet Etat où c’est la tablette de Thémis (Loi) qui est lue et non les blessures. Un Etat où la toge (robe de droit) ne cache point de treillis (puissance d’un pouvoir). C’est cela mon impossible rêve du moment pour le Mali. Grand-père.

Cher grand-père, cette 73ème lettre que je t’envoie est une lettre de questionnement sur l’avenir de notre chère Patrie. Notre Maliba ! Oui ! Cher grand-père, le Mali doit vivre encore 2 ans. Après 2022, il doit vivre 5 ou deux fois 5 ans. Il doit même aller au-delà. Le Mali vivra 20, 30, 40, 50 jusqu’à 60 ans. Oui ce Mali de Kayes à Kidal qui est né il y’a 60 ans ayant vécu 8 ans d’âge et 23 ans d’apogée et d’échec. Ce Mali de 10 ans de tâtonnement et 10 autres années de tournure. Ce même Mali qui s’est accroupi après 7 ans d’échec. Cher grand-père, le Mali doit vivre 60 autres années, voire 100, 200, 300 jusqu’à 1000 ans peut-être. On le souhaite. Mais pourrait-il ? Cher grand-père. Et que faisons-nous aujourd’hui pour ce Mali de demain ?

Ha ! Oui cher grand-père, mes questions ne sont pas sur les prochaines élections mais les prochaines générations. Nos filles, petites filles et arrières petites filles. Que leur réserve l’avenir ? Qu’est-ce que nous leur réservons. Qu’est-ce que nous les léguons en héritage ? Voilà ce qui coupe mon sommeil.

Cher grand-père ! Pourrais-je être optimiste si je vois ces parents qui démissionnent de plus en plus de l’éducation de leurs enfants. Si je vois ces enseignants qui de plus en plus baissent les bras dans la formation ces adultes de demain. Si le médecin se soucie peu de la santé surtout publique du peuple. Si le politicien n’a de programme que pour les élections à venir. Si les magistrats, si les magistrats aussi…

Faut-il rire ou pleurer ? Grand-père. Faut-il s’asseoir et croiser les bras ? Faut-il continuer à fermer les yeux ? Voyant que l’ethnie, le territoire et la religion demeurent les seules denrées exploitées des politiques. Faut-il se taire ? Si l’octroi des postes de responsabilité est plus pour faire taire aux fins de traire que de construire le Mali. Faut-il dormir, si le changement n’est que pour une oligarchie. Faut-il laisser aller comme ça direct dans la dérive ? Je crois non grand-père. Il faut sauver le Mali. L’heure n’est plus aux essais mais à poser des vrais actes pour le Mali et seul le Mali. Sauvons le Mali contre le glaive de la corruption pardon de la scission qui reste suspendu sur le Mali. Sauvons le Pays ! A mardi prochain ! Inch’Allah !

Lettre de Koureichy

Source : Mali Tribune

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