Lettre au président de la Transition : C’est maintenant que cela commence !

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Le président de la Transition, Bah NDaw
Le président de la Transition, Bah N'Daw

Monsieur le Président de Transition !

Une fois n’étant pas coutume, nous commencerons d’abord par vous et en faire de même pour votre gouvernement, surtout votre Premier ministre, lequel a pris la décision d’exiger de tous les ministres et agents placés sous leur autorité qu’ils se conforment à l’obligation de déclaration de leurs biens. Nous rappelons que, dans ce même espace, nous vous avions interpellé sur la question au moment où les supputations allaient bon train et enflammaient les réseaux sociaux. Le Mali n’ayant pas besoin de cela présentement, nous avons pris sur nous la responsabilité de vous interpeler ouvertement.

Aussitôt après, des Maliens qui vous connaissent bien – dont certains ont blanchi sous le drapeau en tant qu’officiers de l’Armée – nous avaient approchés pour nous rassurer que notre message était passé 5X5. Mais vous connaissant, disaient-ils, vous n’êtes pas de ceux qui confondent vitesse et précipitation. Par conséquent, ils nous demandaient de patienter car, en bon chef militaire et conformément à votre formation d’officier supérieur de l’Armée, vous faites ce que vous dites, mais vous ne dites pas souvent ce que vous allez faire car toute stratégie, si simple soit-elle, tient son efficacité de la discrétion.

Monsieur le Président, nous laissons les Maliens apprécier votre gestion de la Transition, le moment venu. Quant à nous, nous décidons de vous accompagner à notre manière, notamment en choisissant de mettre le doigt sur les abcès afin que vous puissiez les crever et abréger les souffrances de ceux qui supportent stoïquement : les populations.

Monsieur le Président de Transition ! Actualité oblige ! Nous ne pouvons qu’attirer votre attention sur l’insécurité grandissante à Bamako. Elle porte la signature d’un grand banditisme qui opère même en plein jour, comme en attestent les nombreux braquages et attaques à main armée signalés par-ci et par-là dans la capitale ces derniers jours.

Faudrait-il accepter, Monsieur le Président, qu’en plus de l’inquiétude sécuritaire qui s’empare du centre et du nord du Mali, les Bamakois, terrorisés par une psychose d’un grand banditisme se barricadent ou se promènent, chacun de son côté avec son arme ? Ce que nous ne souhaitions jamais, mais évidemment les souhaits ne suffisent pas pour que cela n’arrivent pas. Il faut des mesures fortes, voire des actes en mesure de juguler cette criminalité grandissante au Mali pour rassurer les citoyens et hôtes étrangers qui vivent parmi nous.

Monsieur le Président ! Avec vous aux commandes de la Transition, nos concitoyens espèrent voir disparaître une race de dirigeants qui ont passé tout leur temps louvoyer, pendant que les affres de la survie taraudaient le quotidien des populations. En effet, vous êtes un pur produit de la grande majorité silencieuse qui a tant souffert de la mauvaise gouvernance et à coup sûr, l’espoir est permis avec vous, parce que vous ne devez rien à un parti politique ou lobby politiques, encore moins à des groupes de pression pour vous laisser embrigader dans un vernis de gouvernance pour tenter de masquer un fatras d’insuffisances voulues et entretenues par des lobbies opportunistes, souvent omniprésents pour flirter avec tous les détenteurs du pouvoir au Mali.

En considérant l’approbation quasi unanime qui a accompagné le choix porté sur vous pour présider la Transition, l’on mesure bien la lourdeur du fardeau. Mais la mission n’est pas impossible. Bien au contraire, sa réussite est dans vos cordes et c’est maintenant que cela commence.

A.B.NIANG

Source : Aujourd’hui-Mali

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