« Le Mali connaît aujourd’hui un génocide. Qui tire profit de cette barbarie ? Pourquoi tous ces crimes restent-ils encore impunis ? ». C’est par ces propos interrogatoires que les responsables du mouvement ont planté le décor en protestant contre le maintien des troupes étrangères dans le sol malien. Plus particulièrement les forces françaises et onusiennes qualifiées « d’insoutenables ».
C’était à la faveur d’une conférence de débat tenue le samedi 30 mars dernier à la Pyramide du souvenir. Le porte-parole du mouvement Siriki Kouyaté avait à ses côtés Amadou Diancounba, le chroniqueur Mohamed Traoré, Mamadou Barry, tous membres du mouvement.
Les responsables de l’initiative « Jiriba koro » trouvent insoutenables le maintien des troupes étrangères au Mali et de fustiger que la présence des forces françaises et onusiennes sont beaucoup plus terrifiantes que les éléments de l’entreprise terroriste Azawad. Dans une lettre ouverte aux Nations-Unies suite au Conseil de sécurité tenue à Washington le 29 mars dernier, les initiateurs dudit mouvement ont accusé la France d’avoir ignoré les trois grands principes qui conditionnent les relations entre les Etats notamment, l’indépendance, l’égalité, et le principe de non-ingérence. Et de rappeler qu’en mars 2011, la France a lancé en Lybie sous les couleurs de l’OTAN, l’opération militaire Harmattan pour soutenir et armer les mouvements terroristes de tout le Moyen-Orient à la solde du Conseil National de Transition dressé contre le régime de Mouammar Kadhafi afin de le reverser voire l’assassiner. Par ailleurs, les conférenciers du jour, se sont indignés contre les tragédies faites à Aguelhok, à Nampala, à Ténékou, à Koulongo, à Dioura. Sans oublier celles du 23 mars dernier, dont le comble de l’horreur a été atteint avec le massacre de plus de cent soixante habitants du village d’Ogossagou. « Nous n’avons pas encore fini d’enterrer les enfants, les femmes enceintes, les personnes en âge avancé qui ont été victimes de ces massacres abominables devant les 14 000 hommes des casques bleus, les éléments de l’opération « Barkhane » et du G5 Sahel, indiquent-ils. En outre, ils ont indiqué que l’accord d’Alger a servi une base légale à des organisations d’extrême violence dont les agissements fragilisent de jour en jour l’Etat malien qui, nous semble-t-il, perd tout pouvoir régalien. Et de laisser entendre que le projet du DDR est la quintessence da la formation des groupes armés qui, pour finir, se sont lancés selon eux, à des convoitises de profits ou de territoires. Pour ce qui concerne des difficultés liées à l’application de l’Accord, les responsables de « Jiriba Koro » ont souligné un certain nombre de blocages issu du rapport de l’Observateur Indépendant « le Center Carter » sur lesquels, ils ont bien voulu insisté. Il s’agit du manque de discipline et un éventuel soupçon de banditisme au sein des bataillons du MOC, la crainte de retards dommageables dans l’exécution du DDR général et l’absence de position claire sur la question des opérations de cantonnement, entre autres. De loin, les conférenciers ont invité les autorités à revoir les arrières plans de la présence des troupes étrangères dans le sol malien y compris des négociations qui sont en cours avant que la situation ne l’exige elle-même, martèlent-ils. Avant d’inviter le secrétaire général des Nation-Unies, Antonio Guterres à prendre à bras le corps leurs préoccupations pour que notre pays puisse être indépendant dans ses actions.
Yacouba COULIBALY