Ecoutez le cri de détresse d’une Nation en perdition, et venez à la rescousse d’un Peuple en danger… plutôt que de chercher à sauver un homme, avec son régime, qui a eu moults occasions de se ressaisir et de se racheter aux yeux de son Peuple, à il a tout promis et à qui il doit tout.
Comprendre le mal malien sous le magistère du Président IBK :
Depuis quelques semaines, un vaste mouvement populaire républicain, à l’identique de la Plateforme Antè Abana contre l’initiative non consensuelle de révision constitutionnelle de 2017, est en cours au Mali, avec aujourd’hui un objectif plus global de défense des principes et valeurs de la République et de la Démocratie.
Et pour cause, le régime du Président Ibrahim Boubacar KEITA, qui dure depuis 7 ans, s’est illustré à travers les dérives les plus improbables et les plus inacceptables dans une Nation qui aspire à un mieux-être et un épanouissement dans le concert des Nations.
À cet égard, des principes universels de libertés et droits humains nous enseignent que “Lorsque les lois de la République sont violées par les gouvernants, l’insurrection ou la désobéissance civile est, pour le peuple et pour chaque fraction du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des biens” (adoptés par les révolutions américaine de 1776, française de 1789, soviétique de 1917 et malienne de 1991).
Aussi, en plus de la gestion hasardeuse de la crise multidimensionnelle du Mali, le régime IBK s’est-il fait le chantre des violations récurrentes des engagements, des lois et de la Constitution du Mali, avec en l’occurrence :
- a) Le refus de respecter les termes de l’Accord préliminaire de Ouagadougou du 18 juin 2013 imposant au nouveau pouvoir élu en septembre 2013 l’obligation d’ouvrir les négociations avec les groupes rebelles au plus tard 60 jours après son installation. Il aurait fallu juste pour IBK, à l’époque, de désigner Tiébilé DRAME avec son équipe qui avaient négocié l’Accord préliminaire au nom de la Transition, pour continuer des pourparlers plus approfondis avec des acteurs qui se connaissaient tous sur des aspects encore « chauds et fumants » des sujets traités pour projeter les contours d’un futur Accord de paix.
- b) Mais hélas, c’est sans compter avec la rancune tenace d’IBK contre ce « Petit Monsieur » Tiébilé qui n’avait pas soutenu son « plébiscite », mais surtout de l’orgueil stérile du nouveau locataire de Koulouba de ne pas vouloir « se rabaisser à hauteur de rebelles pour négocier », et ce, sans avoir une alternative quelconque. Il avait en ce moment, par son entêtement, cracher sur le passé, le présent et l’avenir. Ironie du sort, IBK a été finalement contraint de négocier en position de faiblesse avec les rebelles, et par la suite de faire appel, sur le tard, au même Tiébilé DRAME comme son négociateur en chef, ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale, soit dit en passant. Quel gâchis !
- c) La négociation au forceps, après la débâcle militaro-diplomatique de Kidal, et la signature de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali concocté à Alger et signé à Bamako, selon Pr Ali Nouhoum DIALLO, qui n’a jamais fait l’objet d’un débat national, ni jamais été discuté ou soumis à l’approbation de l’Assemblée nationale, ont fait perdre le contrôle gouvernemental sur la région de Kidal, mis entre parenthèses notre souveraineté et plongé le pays dans une situation inextricable.
- d) La modification et la violation du code des collectivités sur le point relatif aux autorités intérimaires par la mise en œuvre subreptice d’une entente illégale et injuste, appliquée au faciès dans le pays.
- e) La propension à tromper l’espérance des citoyens maliens dans les vertus du dialogue pour mieux en abuser, à travers la mise sous le boisseau des résolutions de la conférence d’entente nationale, le non-respect des accords politiques avec le Chef de file de l’opposition, le dévoiement du Dialogue national inclusif, etc.
- f) Les prorogations anticonstitutionnelles récurrentes du mandat des députés et le refus de corriger les tares du code électoral, avant la tenue de tout autre scrutin.
- g) Le refus d’appliquer l’article 39 en faveur des enseignants, pour ensuite déclarer, sous la pression populaire du rassemblement populaire historique du Mouvement du 5 juin 2020, vouloir « mettre fin » à la crise scolaire », comme pour dire qu’elle avait été délibérément entretenue.
- h) La privation des filles et des fils du Mali du droit humain fondamental à l’éducation, pendant que la propagande claironnait que le quinquennat serait celui de la jeunesse dont le premier droit est pourtant d’instruire et d’éduquer la petite enfance.
- i) Un Premier ministre d’un gouvernement de mission (sic) n’ayant jamais présenté sa Déclaration de politique générale (DPG) a fortiori un programme de gouvernement, attestant que le régime a toujours navigué sans véritable vision, sans feuille de route, sans objectifs concrets et mesurables.
- j) Le non-respect de l’engagement du Président d’appliquer les résolutions du Dialogue national inclusif, d’une part, et d’autre part, celui du Premier ministre d’en tirer sa Déclaration de politique générale (DPG). Rien de tout cela !
- k) L’érection de la malgouvernance comme mode de gestion des affaires publiques, dans toutes sphères de la vie nationale (sécurité et défense, école, électricité, eau potable, intrants agricoles, routes, marchés publics,…), pour en tirer intérêt au profit d’une oligarchie clanique érigée en système.
- IBK ou le désenchantement des idéaux de l’ère démocratique :
A n’en point douter, IBK est apparu par la force des choses comme l’axe central du mal malien, car son régime s’est évertué à dévoyer tous les espoirs fondés dans les vertus de la démocratie, du multipartisme et de la République, pourtant tant vantées dans le préambule et le corps de la Constitution de 1992 léguée par le mouvement démocratique, au prix du sang des Martyrs.
Le régime IBK est, aujourd’hui, l’illustration parfaite de la trahison des idéaux du 26 Mars, en permettant à l’ancien président, le Général Moussa TRAORE, de savourer sa revanche sur le mouvement démocratique de 1991 à travers au moins cinq constats assez caractéristiques :
1) L’intervention récente du Général Moussa TRAORE pour rappeler les valeurs de la République et les leçons de patriotisme aux tenants du mouvement démocratique, lors d’une entrevue IBK et l’Imam DICKO, assisté pour la circonstance de Choguel K. MAIGA, héritier de l’ancien parti unique, l’UDPM ;
2) L’échec du système scolaire qui était pourtant un des problèmes majeurs qui avaient coûté à Moussa TRAORE sa chute, toute chose qui s’est aujourd’hui empirée : écoles fermées depuis au moins 2 ans, sinon depuis 4 à 8 ans dans les zones dites du Centre, et dans certaines contrées du nord-est du pays ;
3) Un autre sujet majeur qui avait motivé le mouvement populaire contre Moussa TRAORE, est la question syndicale avec, sous le magistère de IBK, la cristallisation des luttes corporatistes autour de l’application de l’article 39 en faveur des enseignants, des avantages du personnel de la santé et des revendications des magistrats, avec près de cinq années ininterrompues de grèves larvées et très souvent décrétées sur des durées illimitées, paralysant les services sociaux de base ;
4) Le vote libre et démocratique multipartiste, chanté et magnifié comme la panacée, est aujourd’hui plus que dévoyé, vidé de toute valeur, et apparenté à celui d’un système monopartite, ploutocratique et oligarchique ;
5) Enfin, une des plus grandes réalisations du régime UDPM de Moussa TRAORE, en l’occurrence la route Sévaré-Gao, qui était le cordon ombilical établi entre les zones sud-ouest et les zones nord-est du Mali, est aujourd’hui complètement dégradée et presqu’inexistante, accentuant la division physique du pays.
Irait-on jusqu’à regretter le Général Moussa TRAORE, quand on sait que la puissante armée qu’elle avait léguée à la postérité (avec chars, BRDMs, orgues de Staline, MIG-21, et autres radars de surveillance territoriale) n’est aujourd’hui que l’ombre d’elle-même, incapable, qu’on l’a rendue, d’assurer seule son rôle régalien de défense et de sécurisation d’elle-même d’abord, des populations et du territoire, … ? Il n’y a qu’un pas à franchir, surtout avec la mise sous tutelle du pays par une présence hétéroclite de forces militaires extérieures de près de 30.000 hommes.
III. L’éveil du Peuple malien contre les dérives fatales :
Heurté et ahuri par les conséquences de la gestion chaotique du régime IBK, un nouveau mouvement populaire est déclenché, suite à un « Appel au Peuple malien » lancé le 14 mai 2020 par Espoir Mali Koura (EMK), pour sauver le Mali d’un péril existentiel, recouvrer sa souveraineté, préserver l’intégrité du territoire et s’engager résolument sur le chemin de la paix, de la sécurité et du développement.
C’est par la suite qu’une unité d’action des forces patriotiques, proposée au mouvement EMK par le regroupement politique FSD et la CMAS, a abouti à une Déclaration du 30 mai 2020, ayant permis de réunir des associations et organisations de la société civile, des partis, mouvements et leaders politiques, des syndicats, des autorités morales et intellectuelles, des acteurs économiques et ruraux, des personnalités et citoyens de tous bords, de l’intérieur et de la diaspora malienne, guidés l’article 121 de la Constitution : « … Le peuple a le droit à la désobéissance civile pour la préservation de la forme républicaine de l’Etat… ».
Ainsi est né le Mouvement du 5 juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP).
Mais qui est « Le Peuple » ?
Toutes les constitutions du monde ont comme référent le Peuple (« Le Peuple souverain du Mali … », « Le Peuple français proclame, … », « Nous, le Peuple des États-Unis, … [We The People, …] », etc., en tant que composante de l’Etat (un pouvoir politique exercé sur un peuple vivant sur le territoire national).
Et il est, de prime abord, clair que ce référent n’est qu’une projection imagée de la volonté populaire et souveraine, qui englobe toutes les populations de l’époque présente, mineurs comme citoyens majeurs, ceux à naître dans les années et siècles à venir, ceux qui décident d’exercer leur droit de vote tout comme ceux qui ne le font pas.
Certains s’évertuent à nier au rassemblement populaire du 5 juin 2020 sur la Place de l’indépendance en évoquant à tout va l’article 26 de la Constitution de 1992 (« La souveraineté nationale appartient au peuple tout entier qui l’exerce par ses représentants ou par voie de référendum. Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s’en attribuer l’exercice. »).
Ils doivent pourtant accepter que le Peuple ne s’est jamais exprimé et ne peut jamais s’exprimer dans son entièreté, et tous les élus nationaux et locaux n’ont bénéficié juste-là que de l’assentiment d’une portion congrue de l’électorat : entre 12 et 35% dans la plupart des cas, ou dans une moindre mesure jusqu’à 55% en de rares endroits, les cas des 80 à 99,99% ne procédant que de comptages fictifs et frauduleux de voix.
D’ailleurs, sur plus de 8 millions d’électeurs lors de la dernière présidentielle de 2018, IBK n’a obtenu que 1.331.132 voix au 1er tour, et 1.798.632 voix au 2ème tour (avec un taux de participation de 34,54 %), et il s’agissait des votes des Maliens de l’intérieur et l’extérieur, y compris les cas avérés de fraudes et de votes fictifs dans les zones inhabitées.
Donc, ceux qui clament une certaine légalité du régime doivent s’accommoder, peu ou prou, avec une légitimité bien bancale, et accepter que la masse populaire sortie les 5 et 19 juin 2020 à travers l’ensemble du pays et dans la diaspora représente tout autant le même Peuple.
- De la légalité et de la légitimité :
Au demeurant, nous disons simplement qu’il ne faudrait jamais oublier qu’en République, le Peuple est au-dessus de tout, même de la Constitution, que la légalité ne tient que par la légitimité.
Aussi, les responsables et représentants de la CEDEAO et de la Communauté internationale doivent intégrer qu’il vaut mieux aider et soutenir un Peuple à se sortir d’une mauvaise passe que de maintenir un homme avec son régime. Il en a été ainsi du Peuple frère du Burkina Faso qui a repris son destin en main en 2014, et qui a, pour ce faire, adopté une Charte de Transition à côté de sa Constitution de 1991, maintenu dans ses dispositions non contraires à ladite Charte, pour passer le cap du régime dictatorial de Blaise COMPAORE, … avec l’accompagnement et la bénédiction de la CEDEAO, de l’UA et de la Communauté internationale. Quand cela a été possible ailleurs, c’est possible chez nous aussi !
Le Peuple malien a aujourd’hui les preuves évidentes et malheureusement la nette conviction, après tant de soubresauts, tant propositions de sorties de crises jetées aux orties, tant de changements d’attelage gouvernemental, tant de chances et d’opportunités gâchées …, que l’actuel président de la République n’est pas et n’a pas la solution pour le Mali en crise.
Demander sa démission est une démarche salvatrice en vue d’abréger les souffrances du Peuple malien, de mettre fin à une gouvernance chaotique et dénuée de leadership, et de sauver l’Etat malien d’une perdition annoncée, enjambant des vies massacrées, des villages détruits et abandonnés, des populations jetées sur les chemins de l’exil, un système éducatif oublié, un pays coupé en morceaux, etc.
Le pire, c’est que l’espoir et l’avenir sont sombres d’incertitudes, puisqu’il est clairement énoncé que le vote du citoyen ne vaut plus rien, et que quelle que soit la gestion calamiteuse à sanctionner, quel que soit le désir de changement des électeurs, …. il y a un système implacable de machination, qui commence au sein d’une administration locale embrigadée, des notabilités et représentants locaux corrompus par l’argent sale, des agents de bureaux de vote achetés, une administration centrale travestie pour la cause, et pire…. une Cour constitutionnelle excellant dans le brigandage électoral…
- La volonté populaire peut-elle faire démissionner ?
L’Ambassadeur des USA, M.D.B. HANKINS clame péremptoirement que « on ne peut forcer le départ d’un Président démocratiquement élu », tout en oubliant que le vaillant peuple américain avait forcé son 37ème président, Richard NIXON, à démissionner le 9 août 1974 pour son implication dans le « scandale du Watergate ». A fortiori, le Président IBK qui rivalise à qui mieux-mieux avec les sandales (je dirais même les « scandaux » pour mieux appuyer), et dont chacun vaut raison de destitution :
– un boeing présidentiel à prix variable, au très mauvais moment en début de mandat, alors qu’il avait été largement élu pour combattre l’insécurité et ramener la paix ;
– l’abandon du territoire national au détriment des populations laissées pour compte, et de la souveraineté de l’Etat incapable de protéger les personnes et leurs biens,
– le sabotage de la reconstruction de notre système de défense et de sécurité pour un pays en guerre dont la souveraineté est mise sous tutelle, par l’achat à coup de milliards d’avions, d’hélicos et de matériels militaires défectueux,
– l’exposition de nos forces armées mal recrutées, mal formées et mal équipées, comme chair à canon (Nampala, Dioura, Gourma-Rharouss, Tabankort, Boulikessi, Mondoro, Konna, Indelimane, Tarkint, Bamba, Bouki-wèrè, …),
– l’amplification de conflits meurtriers dans les régions au centre comme au nord du Pays, avec des milliers de morts, de centaines villages détruits, des milliers de déplacés et de réfugiés (Ogossagou 1, Ogossagou 2, Koulogon, Sobane-Da, Mondoro, Gangafani, Yôrô, Peh/Ouenkoro, Heremakono/Niono, Talataye, Labbezzanga, Lelehoye, Bourra, …),
– la prise en otage de notre mécanisme d’alternance démocratique notamment le système électoral, qui ne garantit plus l’expression de la volonté des citoyens, sur fond de violations des dispositions constitutionneles et législatives, de corruption et d’impunité,
– la violation des principes républicains de séparation des pouvoirs et des équilibres entre les institutions de la République, avec une Cour constitutionnelle se spécialisant dans les petites combines mercantiles au lieu d’être le garant du jeu républicain et une Assemblée nationale délégitimée à outrance au lieu d’être le temple de la démocratie,
– le déni de justice de la Cour suprême dûment saisie de plaintes contre les juges constitutionnels qui s’étaient illustrés à travers la violation de leur serment et de certaines dispositions de la loi organique relative à la Cour constitutionnelle,
– l’incapacité à sécuriser le processus électoral, avec au summum le Chef de file de l’opposition, l’Honorable Soumaïla CISSE, porté disparu depuis le 25 mars dernier.
Oui, Excellence monsieur l’Ambassadeur américain, « on peut forcer le départ d’un président élu ». Et d’ailleurs, tout près de nous, les peuples tunisiens, burkinabé, gambiens, soudanais, algériens, … sont parvenus, par des moyens populaires, républicains et démocratiques, à faire démissionner leur régime respectif qui devenait prédateur de leurs droits et libertés et obstructeur de leurs espoirs et de leur avenir, en violation des valeurs républicaines et démocratiques qui sont pourtant si chères aux grandes Nations des démocraties africaines et occidentales.
VII. Le non-respect des engagements internationaux par le régime IBK :
Par ailleurs, le régime du Président Keïta s’est illustré par la violation systématique des engagements communautaires, notamment ceux édictés par le Protocole A/SP1/12/01 sur la démocratie et la bonne gouvernance de la CEDEAO en matière principes démocratiques à travers l’article 3 exigeant que « les organes chargés des élections doivent être indépendants et neutres et avoir la confiance des acteurs et protagonistes de la vie politique. En cas de nécessité, une concertation nationale appropriée doit déterminer la nature et la forme desdits Organes ».
Cependant, la gestion catastrophique du processus électoral par le régime, tant en 2018 lors de la présidentielle que surtout en 2020 pour le cas des très controversées élections législatives, a fini de convaincre tous les acteurs et les observateurs que le régime a confisqué le libre jeu de la démocratie en enlevant toute faculté aux citoyens de choisir leurs représentants, le tout, dans une parfaite complicité avec la Cour constitutionnelle, pourtant garante de la régularité et de la transparentes des scrutins.
Aussi, rappelons-nous qu’au terme de sa mission effectuée en octobre 2018 à Bamako, la délégation de la CEDEAO conduite par le Ministre des Affaires Étrangères du Nigeria, a émis entre autres les conclusions suivantes : « Prenant acte de la prolongation de la législature actuelle selon l’avis de la cour constitutionnelle et au regard des dysfonctionnements largement reconnus et évoqués par tous les interlocuteurs lors du scrutin présidentiel passé, il est impératif que le Gouvernement et tous les acteurs socio-politiques conviennent, de manière consensuelle, d’entreprendre des réformes courageuses des cadres légaux, y compris la Constitution de février 1992, et du système électoral avant de s’engager dans les prochaines échéances électorales que compte mener le pays… ».
C’est donc délibérément et de façon préméditée que les autorités gouvernementales n’ont pas déféré à une telle recommandation de la CEDEAO.
Au demeurant, nous sommes pleinement conscients des principes de l’article 1er c) du Protocole A/SP1/12/01 susvisé, relativement à l’interdiction de tout changement anticonstitutionnel de pouvoir, et vous indiquons opportunément que le mouvement populaire démocratique qui réclame la démission du Président Ibrahim B. Keïta et de son régime exerce sur les dispositions de la Constitution malienne en son en son article 121, al. 2 « Le peuple a le droit à la désobéissance civile pour la préservation de la forme républicaine de l’Etat ».
VIII. Les attentes du Peuple malien vis-à-vis de la Communauté internationale :
Ecoutez le cri de détresse d’une Nation en perdition, et venez à la rescousse d’un Peuple en danger… plutôt que de chercher à sauver un homme, avec son régime, qui a eu moults occasions de se ressaisir et de se racheter aux yeux de son Peuple, à qui il a tout promis et à qui il doit tout.
Au demeurant, les forces vives du Mali peuvent se retrouver pour définir, librement et sans carcan, la vision et les contours d’un autre Mali qui est possible. Et cela s’opérera avec toutes les forces sociales et politiques : des organisations de la société civile, des partis et regroupements politiques, des forces syndicales, des autorités religieuses et coutumières, des forces de défense et de sécurité, des groupes signataires et non-signataires de l’Accord issu du processus d’Alger, etc.
De là, un accord politique peut organiser une période transitoire avec la volonté consensuelle des forces vives de la Nation (charte de transition) pour concilier les institutions constitutionnelles actuelles avec des organes pertinents de transition, aux fins de tenir des concertations nationales souveraines, faire l’état de la Nation, opérer les réformes politiques, institutionnelles, administratives et électorales nécessaires, jetant ainsi les fondements d’un Mali nouveau.
Cet accord politique de transition complétera la Constitution qui subsiste mutatis mutandis, sous la garantie de la Communauté internationale (CEDEAO, MINUSMA, Union Africaine, etc.).
Le Peuple malien sollicite donc le soutien des autres Peuples, à travers leurs représentants, pour l’aider à se sauver, en préservant les valeurs républicaines et démocratiques qui lui sont si chères et chères aux Nations civilisées.
C’est en des moments aussi cruciaux dans la vie d’une Nation qu’elle a besoin de la compréhension et de l’accompagnement des Etats Amis et des Organisations dont elle membre.
Ibrahim Ikassa MAIGA
Enseignant – FDPRI/USJP
Elu municipal et Candidat à l’élection de députés dans le Cercle de Bourem
Membre fondateur de Espoir Mali Koura (EMK) et du M5-RFP
Source : L’aube