L’honorable Mamadou Hawa Gassama Diaby à propos du DNI à cœur ouvert : ” Ce qui se passe aujourd’hui n’est pas du dialogue mais plutôt un simple théâtre et du gaspillage de nos ressources “

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Le député de Yélimané, Honorable Mamadou Hawa Gassama
Le député de Yélimané, Honorable Mamadou Hawa Gassama

Le Dialogue National Inclusif(DNI),  gouvernance,  la lutte contre la corruption, l’extrême insécurité au Mali….. étaient entre autres sujets  au cœur de l’entretien que l’honorable Mamadou Hawa Gassama Diaby,  membre de l’Union pour la République et la Démocratie,  député élu à Yélimane, a accordé à votre Hebdo.

Notre voie : Qu’en pensez-vous du dialogue national inclusif au Mali ?

L’honorable  Gassama : Merci de m’avoir donné la parole à cette occasion de m’exprimer encore une fois de plus sur le processus de paix au Mali. À mon avis,  ce soi-disant dialogue n’est qu’un simple théâtre auquel le gouvernement joue aujourd’hui. Nous n’allons pas passer toute notre vie à jouer le même théâtre. Ce sont des absurdités. Que dit le dialogue ?  Il s’agit de l’inclusivité et que tous les Maliens y participent sur l’ensemble du territoire national.  Peut- on parler de dialogue à Kidal,  à Tessalit, à GAO,  à Tombouctou, à Mopti, à Douentza……?  Je dis non car, nous traversons une extrême insécurité dans ces zones,  entraînant  des morts et même l’absence de l’Etat. Compte tenu de la situation,  il faut qu’on se dise la vérité. Il n’y a pas eu de dialogue. Tout le problème qui se passe dans ce monde finira toujours par le dialogue. Nous avons passé plus de 8 mois à Alger dans les pourparlers inclusifs entre les parties signataires de l’accord afin que nous retrouvions la paix. Nous avons mené toutes sortes de négociations mais  rien de positif. Ça n’a absolument rien donné et nous continuons d’assister à des attaques terroristes. Je suis opposant et je suis à l’URD,  principal parti d’opposition au Mali  et député du cercle de Yélimane avec 4 mandats à l’Assemblée Nationale.

Pour vous,  qu’est ce qui a motivé le dialogue ?  C’est bel et bien nous qui l’avons initié quand le président de la République a triché les élections en 2018 pour se maintenir au pouvoir.  Il a d’abord dit tendre sa main à son jeune frère Soumaïla CISSE. Une main invisible et il a fini par l’appeler à Koulouba. Il est sorti de cet entretien que notre pays doit aller à un dialogue national inclusif.

Quelles sont vos conditions de participation au dialogue ?

Pour que l’URD aille,  il faut : une parité entre majorité/opposition et société civile ;  mettre en place une commission indépendante ;  que la question de Kidal soit au dialogue ;  revoir l’accord pour la paix et la réconciliation nationale  et enfin que les résolutions issues à ce dialogue soient applicables intégralement. Propositions que le Président de la République a refusées. C’est pourquoi nous avons claqué  la porte.

Parlant de gouvernance,  nous sommes fatigués et les gouvernants ont montré leur limite. Je salue au passage le ministre de la Justice qui  fait de la lutte contre la corruption,  un véritable défi. Nous saluons son courage et nous le soutenons dans cette dynamique. Nous voulons savoir qui a détourné quoi dans ce pays,  car les Maliens souffrent à cause de la délinquance financière. On dit que Bakary Togola a détourné entre 8 à 9 milliards alors que les criminels financiers sont toujours libres et profitent de la vie. L’ancien vérificateur général avait présenté son rapport de 2013-2014 au Président de la République et il révélait que près de 153 milliards de FCFA ont été volés. Les ministres qui avaient détourné à l’époque ont été contraints de quitter le gouvernement au lieu d’être incarcérés. Il s’agissait du ministre Bouaré, de Ben Barka et de Mamadou CAMARA.  Tous ont eu une promotion après  avoir démissionné du gouvernement.

L’État encourage la corruption et l’impunité et c’est pourquoi nous saluons la nouvelle démarche du ministre Malick COULIBALY. Nous sommes impatients que Malick et Kassogué ouvrent d’autres dossiers afin que le peuple connaisse les voleurs.

Pour revenir toujours au dialogue,  nous disons que nous ne pouvons pas y aller sans Soumaïla CISSE,  sans Me Mountaga Tall,  sans CHOGUÉL, sans ALIOU Boubacar DIALLO,  sans Oumar Mariko ou même par la CMA qui continue de créer des problèmes.

C’est pourquoi nous ne parlons pas le même langage que le gouvernement car, ce n’est pas un dialogue national inclusif mais plutôt du théâtre et du gaspillage de nos ressources.

Réalisée par Alassane Cissé

Source : Notre Voie

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