Dimanche 19 janvier, onze dirigeants de pays concernés, voire engagés dans le conflit en Libye, ont promis de renoncer à toute interférence, et aussi de respecter l’embargo sur les livraisons d’armes. Le fait que les participants soient parvenus à parler d’une seule voix est perçu en soi comme un signe positif. L’ONU dit son intention de transformer cette déclaration en une résolution soumise au vote du Conseil de sécurité, mais cela peut-il changer la donne sur le terrain ? Les observateurs restent prudents.
« Vœux pieux », « déclarations de bonnes intentions », de nombreux observateurs ne font pas mystère de leurs doutes sur l’impact sur le terrain des promesses faites dimanche à Berlin. Certes c’est « un petit pas en avant », comme l’a souligné Angela Merkel, mais « la méfiance continue de régner » entre les parties au conflit, souligne l’analyste Naji Abou Khalil.
Et dans un contexte de bras de fer sur les conditions d’un éventuel accord de cessez-le-feu toujours pas signé, quiconque – parmi les parrains de ce conflit – déciderait de s’abstenir de soutenir son allié libyen prendrait, selon cet analyste, « le risque de perdre du terrain ».
Une hypothèse peu « réaliste » selon lui. D’autant que depuis 2011, les rapports d’experts de l’ONU documentant avec précisions les violations de cet embargo ont eu beau se succéder, aucun des personnalités, entreprises ou États présentés dans ces rapports comme responsable de ces violations n’a fait l’objet de sanctions de la part de l’ONU
Lundi, les Européens ont toutefois dit leur intention de relancer l’opération Sophia aujourd’hui en sommeil, mais dont le mandat était entre autres de contrôler les trafics d’armes en Méditerranée. Reste à savoir si elle aura les moyens de sa mission. Une mission délicate, les livraisons d’armes illégales ayant lieu à la fois par la mer, par la terre, mais aussi, souvent par les airs.
Source : Rfi