L’imam Mahmoud DICKO, a rompu le silence le dimanche 28 novembre 2021, pour signer son retour sur la scène politique. Il avait eu pour argument, la journée de prière pour la nation malienne. Mais en réalité, il voulait fortement communiquer autour de son retour sur scène. Et il a reçu sa communication.
Face à toute la Presse, il a dévoilé son plan d’attaque aux autorités de la Transition, sous une forme voilée. Très intelligent et bien affûté, il a trouvé les mots séducteurs, pour mieux emballer ses intentions politiques. Il aura mis l’accent sur la nécessité de prier pour le Mali. Mais sur ce point précis, l’on pourrait se demander, si la crise qui ébranle le Mali, avait pris naissance hier ?
En effet, le Mali souffre, depuis 2012-2013. Pourquoi depuis ce temps, DICKO n’avait-il pas eu l’idée de prier pour le Mali ? Ou bien, ses prières de 2012 à 2021, n’avaient-elles pas été bien formulées ? L’argument relatif à la prière, n’est qu’un prétexte, pour encore fois, se mêler de la gestion du pays.
D’ailleurs, il a réitéré sa demande pour être négociateur, entre les maliens djihadistes et terroristes, dont IYAD AGALY et Amadou KOUFFA. Il a été clair, en précisant qu’il veut négocier avec ces derniers. Et dans sa dynamique d’influenceur politique, il a accusé les autorités de la transition de lui avoir fermé la porte. Alors qu’il serait disposé à les accompagner.
L’Imam Mahmoud DICKO est très difficile à cerner. Dans son statut de religieux, il a toujours fait preuve d’extrémisme sur le terrain politique. Il est celui qui avait organisé des marches de contestations politiques en demandant le départ de feu Amadou Toumani TOURÉ du pouvoir.
C’est encore lui l’imam Mahmoud DICKO qui a demandé la démission du Premier Ministre Soumeylou Boubèye MAIGA. Plus tard, il exigea le départ du Premier Ministre Boubou CISSÉ. Enfin, depuis la rue à la place de l’indépendance, loin de la mosquée, il a fait tomber le président IBK et son régime, au nom de son Mouvement la CMAS.
Et curieusement, après l’installation de la Transition, il a disparu de la scène politique. Il ne parlait plus, alors que la situation sécuritaire se dégrade de jour en jour. Plusieurs villages du Cercle de NIONO sont envahis et assiégés par les djihadistes. Les populations y souffrent parce que, devenues prisonnières des djihadistes. Tous leurs biens sont détruits. Leurs champs de riz, ont été incendiés par les criminels. Mais l’imam n’a jamais parlé ni dénoncer, encore moins prier pour ces populations.
Chaque jour, ce sont les civils et militaires qui sont tués. Mais DICKO n’a pas encore organisé de marche de protestation contre les djihadistes et autres terroristes. Sa sortie serait également une façon pour lui, de mesurer sa capacité de mobilisation et sa force de frappe. C’est sûrement un signal fort à l’adresse des autorités de la transition. L’Imam Mahmoud DICKO est désormais positionné entre la Rue et la Mosquée.
Monoko Toaly
Source : Le Pélican