Apparue au début de cette année sur le sol africain, cette pandémie de Covid-19, en plus de son bilan humain, a sérieusement fragilisé l’économie de l’Afrique subsaharienne. La banque mondiale a donné des respectives dans un rapport publié en ce mois de juin.
Dans ce rapport, la banque mondiale décrit la profondeur des conséquences du coup porté aux partenaires commerciaux de l’Afrique sur le continent, notamment la perturbation des voyages internationaux et des chaînes d’approvisionnement, l’effondrement des prix des produits de base, tels que le pétrole et les métaux industriels. Des chocs qui ont exacerbé l’aversion des investisseurs pour le risque et entraîné des sorties de capitaux sans précédent.
En plus de l’effondrement de l’activité économique en Afrique du Sud et au Nigéria courant le premier semestre de l’année 2020, ce rapport de la banque mondiale précise que plusieurs pays exportateurs de matières premières industrielles ont dû faire face, à cause de cette pandémie, à un fléchissement de la demande extérieure et une baisse des prix du pétrole et des métaux. Parmi ces pays figurent l’Angola, la République démocratique du Congo et le Ghana, etc.
Des pays exportateurs de produits agricoles, comme la Côte d’Ivoire, l’Éthiopie et le Kenya, ont, eux-aussi, été touchés par l’effondrement de la demande et la perturbation des chaînes d’approvisionnement. Dans le domaine du trafic aérien, la réduction des voyages internationaux suite à cette pandémie a considérablement affecté les activités des pays tributaires des voyages et du tourisme, comme notamment le Cabo Verde, l’Éthiopie, Maurice et les Seychelles.
Ce rapport de la banque mondiale estime que l’activité économique de la région devrait contracter, soit 2,8 % en 2020, repli le plus fort jamais enregistré par cette région, d’où la demande des institutions internationales aux créanciers bilatéraux de suspendre le remboursement de certaines dettes. D’ailleurs, de nombreux pays ont annoncé, selon ce rapport, des mesures de soutien budgétaire, mais des mesures qui visent uniquement à remanier les budgets déjà existants en vue de faire face aux éventuelles contraintes. Car, il prévoit de s’attendre à une baisse encore plus importante du PIB par habitant. Ce qui risquerait de faire retomber des millions de personnes dans l’extrême pauvreté. Mais il estime que la croissance pourrait reprendre en 2021 et atteindre 3,1 %, à condition que la pandémie recule au deuxième semestre, que si les foyers d’infection suivent la même tendance au niveau des pays et que la croissance reprenne au niveau des grands partenaires commerciaux.
Issa Djiguiba
Source : Le Pays