Les autorités maliennes s’adonnent allègrement à des spectacles publics qui sous d’autres cieux font bondir plus d’un citoyen. Pourtant au Mali, c’est une mode qui bat son plein. Tel est le cas actuellement avec l’affaire « anniversaire mondial du Général malien Moussa Diawara, directeur de la Sécurité d’Etat(SE)».
Pour ses 50 ans, le général malien a organisé un mega show en sa résidence à Bamako. Pour l’occasion, les petits plats ont été mis dans les grands. L’artiste congolais Fally Ipupa et plusieurs autres célèbres artistes maliens (Toumani Diabaté, Babani Koné…) ont été appelés pour animer un concert au domicile du directeur de la SE. Sur les vidéos relayées par les internautes maliens, on voit des hauts responsables maliens se trémousser au rythme du « Ndombolo».
Ce fait marque un point culminant dans le manque d’exemplarité au sommet de l’Etat. Il traduit une défaillance morale qui explique aujourd’hui les dérives de notre société.
La notion d’exemplarité au sommet de l’Etat que nous appelons de toutes les forces à s’installer dans les mœurs des hommes au pouvoir n’est pas un vœu pieux. Elle est la marque d’un état qui respecte ses citoyens par des comportements, non seulement dignes mais qui reflètent une vision morale dont les responsables seraient les premiers garants. Lorsqu’on occupe une fonction publique, on devient le miroir d’une société. Vos actes sont observés et disséqués non pas pour vous nuire personnellement, mais parce que votre fonction implique qu’on juge toute une nation à travers votre exposition publique. Il urge donc que les responsables maliens se ressaisissent et qu’ils respectent le sens commun du devoir et du respect.
Madiassa Kaba Diakité