L’annonce du paiement indu de plus d’un milliard FCFA à des pensionnés par la direction générale de l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS) doit pousser la directrice générale, Zamilatou Cissé, à prendre des mesures draconiennes afin d’assainir la structure. Ce qui ne pourrait se faire sans un vaste mouvement du personnel.
Dans un communiqué rendu public, la direction générale de l’Institut National de Prévoyance Sociale (INPS) a annoncé que « des contrôles relatifs aux paiements des pensions liquidées sur les exercices allant de 2014 à 2020 font état de constats de dysfonctionnements, d’insuffisances, voire de malversations qui se sont traduits par des paiements d’indus obtenus par la modification du montant de base de la pension ».
Selon la direction générale de l’INPS, la technique de fraude consiste à ajouter des chiffres avant, au milieu ou à la fin du montant de base de la pension initiale. Ce qui a eu pour conséquence de démultiplier le montant des pensions en question, d’où des taux d’augmentation variant entre 8,27% et 8777,73%. Ce qui a entraîné le paiement indu de plus d’un milliard FCFA à des pensionnés.
Des investigations sont en cours pour identifier toutes les personnes impliquées dans cette affaire. Déjà, et à titre conservatoire, certains agents ont reçu des lettres d’explications et d’autres ont été suspendus. Une plainte a été introduite selon le communiqué par la direction générale. Il nous est revenu qu’au moins 03 personnes ont été incarcérées à la Maison d’arrêt centrale de Bamako. Il n’est pas exclu que d’autres personnes soient arrêtées dans les semaines à venir, nous-a-t-on dit.
Déterminée à faire toute la lumière dans cette affaire, la directrice générale de l’INPS, Zamilatou Cissé, a eu le mérite non seulement de demander à la direction de l’Audit Interne d’intensifier ses missions auprès des services techniques mais aussi d’avoir le courage de publier ses résultats. Ce qui témoigne sa volonté d’instaurer la transparence dans la gestion de l’INPS.
Toutefois, on peut se demander pourquoi elle a mis du temps avant de procéder à un vaste mouvement du personnel, elle qui, en gestionnaire avisée, a procédé à l’audit de la structure dès les premiers mois de sa nomination en 2019. Et les résultats de cet audit avaient révélé plusieurs manquements de gestion. Ce qui n’est pas surprenant puisque la presse avait quotidiennement relayé des faits de mauvaise gestion de la structure sous son prédécesseur.
Au vu des conclusions de l’Audit, la directrice générale aurait dû tirer des enseignements en procédant à un vaste mouvement du personnel, puisque c’est la gestion des hommes qui étaient en cause. Ce d’autant que certains cadres étaient sur place depuis près d’une dizaine d’années.
En ne le faisant pas, Zamilatou Cissé ne pouvait que s’attendre à de tels résultats. Car, en laissant les mêmes agents à leur place, qui se sont habitués depuis des années à des pratiques mafieuses, la directrice générale, sans le vouloir, a laissé perpétuer un système mafieux. Car comme le disait Albert Einstein, « on ne peut pas résoudre un problème avec le même mode de pensée que celui qui a généré le problème ».
Ce qui est sûr, le communiqué de la direction générale ne laisse aucun doute sur l’existence d’un vaste réseau mafieux impliquant plusieurs agents indélicats. Si la directrice générale a eu le mérite de montrer patte blanche, elle doit aller au bout de sa logique en profitant de cette occasion pour assainir définitivement la structure.
Ce qui ne pourrait se faire sans une vague d’affectation et de réaffectation du personnel. Toute chose qui lui permettra de débarrasser la structure d’agents indélicats et mal propres. En le faisant, Zamilatou Cissé rendra un fier service à l’INPS. Puisqu’elle permettra au service de retrouver son lustre d’antan.
Cheick Bougounta CISSE
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Inps : validation de la cartographie des risques, du plan de maîtrise et de la formation sur le contrôle interne
La directrice générale de l’Institut national de prévoyance sociale, Zamilatou Cissé, a présidé la cérémonie d’ouverture du séminaire de validation de la cartographie des risques, du plan de maîtrise et de la formation sur le contrôle interne. C’était le lundi 23 août au Centre de formation professionnelle de l’Inps.
Le présent atelier qui fait suite à celui de la cartographie des risques vise à établir la cartographie des risques de fraudes et le plan de maîtrise des risques de l’INPS d’une part et d’autre part à déployer efficacement le dispositif de contrôle interne à tous les niveaux de l’INPS. Il s’agit de mobiliser l’ensemble des acteurs et intégrer la culture de la gestion du risque et du contrôle interne dans le management de l’Institut national de prévoyance sociale.
Ainsi, les participants seront amenés à « valider les enjeux de la mission ; inventorier les risques de fraude majeurs inhérents aux activités de l’Inps et de leurs causes ; identifier les actions possibles de maîtrise des risques de fraude identifiés ; évaluer et hiérarchiser les risques de fraude ; élaborer le plan de maîtrise des risques de fraude ; définir les indicateurs de suivi des fraudes ; réfléchir sur le dispositif de contrôle interne ».
Selon la directrice générale de l’Institut national de prévoyance sociale, Zamilatou Cissé, la cartographie des risques de fraude, le plan de maîtrise des risques de l’Inps et de la formation sur le contrôle interne sont des outils essentiels au pilotage et à la bonne gouvernance de notre institution.
Ce document, a dit Zamilatou Cissé, est appelé à devenir un véritable gouvernail « devant nous amener à construire les bases solides sur lesquelles reposera notre système de lutte contre la fraude et de gestion des risques de fraude ».
C’est pourquoi, elle a invité les participants à plus de lucidité dans l’analyse du document, sur vos critiques constructives et sur le réalisme de vos propositions pour qu’au terme des travaux, nous disposions d’un document validé.
Abdrahamane SISSOKO
Source : Le Wagadu