Le litige foncier continue et prend une nouvelle forme dans notre pays. Et le hic qui titille, c’est que ce sont les pauvres qui en sont très généralement les perdants en raison de leur manque de moyen. C’est le cas de notre concitoyen, N’Golo Fomba, qui possède tous les documents administratifs devant faire de lui le propriétaire légitime du titre foncier N° 199, à Koulouba Nord-est, en Commune III du district de Bamako.
Malheureusement, M. Fomba se trouve aujourd’hui, dans une situation de ruine et de désolation, à cause de l’influence sur la justice d’un certain Mantala Sangaré qui ne jure que par lui déposséder de son titre foncier en complicité avec un certain Pierre Dakouo, un pasteur. Le Ministre de la Justice et des Droit de l’Homme, Garde des Sceaux, Mamoudou Kassogué est fortement interpellé !
Au Mali, certains opérateurs économiques ou hommes d’enfer, pardon, homme d’affaires, ne sont séduits que par les terres appartenant aux pauvres. Et en cas d’assignation en justice, c’est le pauvre citoyen qui a toujours tort.
Le litige foncier opposant depuis un certain temps M. N’Golo Fomba, un boucher de son état à Mantala Sangaré, en est la parfaite illustration. C’est avec stupéfaction que M. Fomba a fait la genèse de ce litige autour du titre 199C/III créé par l’État du Mali depuis le 26 décembre 2003 et ne résulte pas d’une convoitise.
À l’en croire, tout a commencé dans un premier temps où l’opérateur économique, ‘’San Zou’’ a voulu, dans un passé récent, acheter le titre foncier en question. Mais ce dernier a renoncé après s’être rendu compte que la parcelle litigieuse appartenait, légalement, au sieur Fomba. Cela, bien avant qu’il n’investisse sur le terrain.
Début d’une situation cauchemardesque
Si Fomba a pensé que son titre était désormais à l’abri des prédateurs fonciers, il s’est fait une illusion. Car il sera surpris par une autre histoire autour de son titre foncier. Ce qui risque de briser son rêve de construire sur son site et de dire son adieu aux problèmes récurrents de la location à Bamako.
Selon le pauvre Fomba, malgré l’authenticité de ses documents administratifs, son bien immobilier n’a pas échappé à l’avidité foncière du nommé Mantala Sangaré, un promoteur de pharmacies de la place. « Mantala m’a demandé de lui vendre ma parcelle. Chose que je n’ai pas accepté. Il m’a proposé la somme de plus 20 millions que je n’ai pas acceptés. Alors, il m’a dit que si je n’accepte pas sa proposition, qu’il va s’en servir pour annuler la décision de la Cour d’Appel qui m’a accordé la paternité du titre en question », a révélé Fomba. Il poursuit que c’est dans ces conditions que Pierre Dakouo, a approché Mantala Sangaré, pour que ce dernier entame une action en justice à sa place ; d’autant que le sieur Mantala dispose d’une parcelle sur le titre de Pierre Dakouo. L’objectif de cette démarche était que la parcelle de Pierre lui revienne de droit, au cas où le sieur Mantala gagnerait le procès.
« Du tribunal de Grande Instance de la commune III, à la Cour d’Appel, Mantala a perdu partout », soutient Fomba. Mais il dit être surpris à la Cour Suprême lorsqu’on lui a dit que son dossier est authentique mais qu’il a payé le montant à verser pour l’obtention de son titre en retard. Chose que Fomba n’a pas compris alors que son titre est antérieur à celui de Mantala et possède en plus, tous les documents nécessaires. Aussi, il ajoute que lorsque la Mairie de la Commune III a décidé de procéder au morcellement de la zone, le domaine de l’Etat lui avait notifié de ne toucher l’endroit sur le site litigieux parce qu’est un titre foncier.
Fomba sur le point d’être victime de sa pauvreté !
Face à cette situation qui lui coupe le sommeil, Fomba ne sait plus à quel saint se vouer et n’a que ses yeux pour pleurer. « On suppose que je suis pauvre et que je n’ai pas droit à un titre foncier. Mantala veut m’exproprier de mon titre pour préparer l’avenir de ses enfants. Qu’il sache qu’il n’est pas le seul chef de famille. Moi j’ai des enfants aussi. Donc je n’accepterai jamais qu’on me dépossède de mon bien aussi facilement. J’interpelle donc les plus hautes autorités de la transition à se saisir de cette affaire, pas pour m’aider en raison de ma pauvreté, mais plutôt parce que je détiens toutes les preuves qui font de moi propriétaires légal de mon titre », lance Fomba, les larmes aux yeux.
En tout cas, cette affaire doit servir de matière pour les autorités malienne de transition qui ont pris l’engagement de mettre fin à l’injustice et à la corruption dans l’administration malienne. La remise de M. Fomba dans ses droits contribuera, non seulement, à restaurer la confiance en la justice malienne ; mais surtout de prouver à suffisance, la volonté manifeste des autorités de faire du Mali, un pays sans injustice, conformément, à l’esprit de la refondation de notre pays.
Adama Coulibaly