Entre récupération et perte d’espoir, les responsables de l’Urd, locomotive de l’opposition, ne savent plus où donner de la tête. En mal de réponse adéquate aux besoins d’informations de leurs militants sur le sort du célèbre et prestigieux otage, les caciques de ce parti ont visiblement préféré se murer derrière l’exploitation politique de la situation. Elle consiste à inonder Bamako et les capitales régionales d’affiches géantes n’ayant visiblement d’utilité, pour la nature de la cause, que d’utiliser l’image du chef de file de l’opposition pour attirer les projecteurs sur sa famille politique. Au bas mot, il est bel et bien question d’une tragédie, d’un drame récupéré à des fins de marketing politique.
Sauf que les stratèges de l’Union pour la République et la Démocratie n’ont chiche de pousser la manœuvre vers des seuils encore plus dramatiques lorsqu’ils n’épargnent même pas l’éventualité de la mort de leur mentor. C’est du moins ce qu’on retient d’une nouvelle vague de panneaux publicitaires avec le message suivant : «Soumaïla Cissé : Où sont les preuves de vie ». L’interrogation fait sans doute allusion aux assurances précédemment données par le président de la République sur le sort de l’otage, mais il y a manifestement de quoi en rajouter au chagrin de sa famille et proches quand le pessimisme se dégage du côté où elle attend plus de réconfort. Les proches parents de Soumi sont probablement taraudés par le même sentiment d’incertitude mais sans être forcément preneur de solidarité à ce sujet.
Surtout que la posture de l’Urd semble en total déphasage avec les évolutions de la situation de Soumaïla Cissé que plusieurs sources concordantes évoquent comme un cas beaucoup moins désespéré que les tendances pessimistes au sein de la propre famille politique de l’intéressé. Aux dernières nouvelles, en effet, le chef de file se porterait à merveille. Il jouirait d’un confort digne de son rang, accède régulièrement à ses médicaments, pratiquerait du sport et serait même autorisé à s’informer par la radio. Quant à sa libération, d’importants jalons ont été posés avec la libération d’une première vague de présumés djihadistes réclamés par les preneurs d’otage, mais le processus achoppe pour l’heure sur la qualité de certains prisonniers à échanger contre Soumaïla Cissé et serait par ailleurs alourdi par la jonction des négociations avec avec le cas d’un otage.
La Rédaction
Source : Le Témoin