Lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite au Mali : Le RMDH lance la Commission Bonne Gouvernance et Justice sociale

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Le Réseau Média et Droits de l’Homme (RMDH) a procédé au lancement  de la Commission Bonne Gouvernance et Justice sociale (CBGJS), le samedi 28 décembre 2019 à  l’hôtel Radisson Blu de Bamako. Ce lancement a été suivi d’une conférence débat sur le thème « Justice et lutte contre la corruption au Mali : réelle volonté politique ou duperie ? ».

La conférence a été animée par Me Cheick Oumar KONARE, en présence du représentant du ministre de la Communication, Chargé des Relations avec les Institutions, Porte-parole du Gouvernement, Ibrahim DIOMBELE, du Procureur du Pôle économique et financier Mamoudou Kassogué, du Directeur de la Division des Droits de l’Homme et de la Protection (DDHP-Minusma) et Représentant du Haut-Commissaire des Nations-Unies aux Droits de l’Homme au Mali, Guillaume NGEFA, du président de l’Association des Editeurs de Presse privée du Mali (ASSEP), Bassidiki TOURE, du Président du RMDH Boukary DAOU, du Président de la Cellule Nationale de Traitement des Informations financières (CENTIF) Samoura MARIMPA, des représentants du Bureau du Vérificateur Général, de l’OCLEI, de la Gendarmerie nationale, de plusieurs personnalités des services de contrôle, de vérification et des poursuites judiciaires du Mali, ainsi que de nombreux journalistes.

Souhaitant la bienvenue à l’assistance, le président du RMDH, Boukary DAOU a évoqué les évènements qui ont marqué le mois de décembre, anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme (DUDH), mettant le bien être de l’Homme et de l’ensemble des Maliens, au centre des préoccupations. Il a cité la Journée des droits de l’Homme, célébrée le 10 décembre, à travers l’organisation de l’EID; le démarrage le 8 décembre des audiences publiques de la Commission Vérité, Justice et Réconciliation (CVJR) ; la cérémonie officielle de commémoration de la journée de droits de l’homme ; la tenue du Dialogue national inclusif, du 14 au 22 décembre. Il a souhaité « une mise en œuvre conséquente des résolutions et recommandations issues du dialogue national inclusif (DNI), seule boussole pour jauger sa réussite ».

Attaché au respect des droits de l’homme, le président du RMDH s’est dit engagé au nom de sa structure à dénoncer toutes les situations susceptibles de conduire à des atteintes ou des violations des droits humains. « Le RMDH entend marquer son empreinte le 71ème anniversaire de la DUDH en initiant la Commission bonne gouvernance justice sociale, une entreprise délicate pour une jeune association qui compte d’abord sur sa volonté de faire, mais une entreprise utile pour notre pays et nos populations durement affectés par la mal gouvernance » a-t-il-déclaré. Faisant le lien entre la corruption et l’insécurité, Boukary DAOU croit dur comme fer que « C’est parce que les populations sont victimes d’injustices et de corruption, que le terrorisme s’installe et prospère, avec comme effet, le pillage des ressources, le trafic d’être humain, la traite des personnes et le financement du terrorisme ». Selon lui, la Commission Bonne Gouvernance Justice sociale, permettra au RMDH de disposer d’un cadre adéquat pour « apporter son soutien à la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, tout en assurant dans les règles de l’art, la circulation de la bonne information sur l’actualité judiciaire ».

Cette commission, selon son président, vise d’une part à « contrecarrer la désinformation et la manipulation de l’opinion, à démasquer toute tendance à porter atteinte à l’indépendance de la justice, à instrumentaliser l’institution judiciaire. Et d’autre part elle se donne pour mission de contrecarrer toute remise en cause de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite, pour des fins politiques de règlements de compte ou des petits arrangements du pouvoir ». Du constat du premier responsable du RMDH, malgré l’existence de différentes structures mise en place par les différents régimes contre la corruption, le phénomène ne cesse de prendre de l’ampleur. « A chaque fois, le phénomène a repris du poil de la bête, amenant la population à s’interroger sur la sincérité des autorités : la lutte contre la corruption au Mali : réelle volonté politique ou duperie ? ». Toutefois, Boukary DAOU a reconnu que depuis l’avènement du gouvernement de mission, en mai 2019, la justice malienne commence à retrouver ses lettres de noblesse, redonnant ainsi aux Maliens un nouvel espoir.

Le Directeur de la Division des Droits de l’Homme et de la Protection (DDHP-Minusma) et Représentant du Haut-Commissaire des Nations-Unies aux Droits de l’Homme au Mali, Guillaume NGEFA, a félicité le réseau médias et droits de l’homme pour « les actions menées dans le domaine de la promotion de la liberté de la presse, de la couverture sensible aux droits de l’homme, de la transparence et de la bonne gouvernance ». Selon lui, « depuis sa création en 2015, le Réseau Media et droits de l’homme fait montre de sérieux et d’engagement en faveur des droits et libertés de la presse.

Ses communiqués sur plusieurs questions dans ce domaine ne nous ont pas échappé et ont servi comme boussole à la recherche de la vérité sur les crimes et atteintes contre la personne des journalistes », selon Guillaume NGEFA/il a salué « le dynamisme des membres du RMDH dans les médias tant à Bamako que dans les régions. Chaque fois que nous voyons les produits de ceux qui appartiennent à ce réseau, la différence en termes de qualité et de rigueur est perceptible ainsi que leur sensibilité et orientation droits de l’homme », témoigne-t-il.

Concernant l’initiative de la mise en place d’une commission en charge de la Gouvernante et de la justice sociale qui permettra le traitement de questions capitales en matière de bonne gouvernance, le défenseur des droits de l’homme a soutenu : « L’ex-Commission des droits de l’homme des Nations Unies a souligné, dans plusieurs résolutions, l’importance d’un environnement favorable à la jouissance effective de tous les droits de l’homme. Elle a également insisté sur le fait que la bonne gouvernance et les droits de l’homme étaient complémentaires et que la première était une condition préalable à la réalisation des seconds », a rappelé Guillaume NGEFA.

Selon lui, en l’absence de bonne gouvernance, les droits de l’homme ne peuvent être respectés et protégés durablement. Ainsi, les médias ont la capacité de contrôler la qualité de dénoncer les mauvaises pratiques, d’encourager les meilleures pratiques et de pousser à son amélioration. Elles peuvent également jouer un rôle déterminant en matière d’information des populations pour un accès informé à leurs droits, explique le Directeur de la DDHP Minusma. «Toutefois même si dénoncer des faits de corruption, et sensibiliser à la bonne gouvernance est à encourager, je vous exhorte à garder à l’esprit la présomption d’innocence et ne pas faire les procès en dehors des tribunaux et à travers les médias », recommande Guillaume NGEFA.

Pour le représentant du ministre de la Communication, chargé des Relations avec les Institutions, Porte-parole du Gouvernement, Alassane DIOMBELE, cet espoir démontre à suffisance l’engagement et la ferme volonté du Gouvernement à combattre la corruption jusque dans ses derniers retranchements. Selon Alassane DIOMBELE, le thème «Justice et Lutte contre la Corruption au Mali : Réelle volonté politique ou duperie ?»,  choisi par le RMDH est d’actualité. Surtout en ces temps où les regards sont portés sur la justice qui mène des actions saluées par les populations.

« Comme on ne peut pas parler de bonne gouvernance, de justice sociale sans une justice saine dans un pays démocratique, le sujet est très important. Tout le monde se tourne vers la justice parce qu’on sent qu’il y a une réelle volonté de dire le droit, des actions sont menées. La lutte contre la corruption menée à fond, donne de l’espoir, nous espérons que les débats jaillira la lumière », commente le représentant du ministre en charge de la Communication. Alassane DIOMBELE a salué l’initiative du RMDH et a soutenu que le département de la communication ne ménagera aucun effort pour accompagner le Réseau dans ses initiatives. Avant de déclarer la commission lancée.

Abordant le thème, le conférencier, Me Cheick Oumar KONARE a tout d’abord salué le travail remarquable de l’actuel ministre de la justice accompagné par des cadres honnêtes dont le Procureur du Pôle économique financier. D’après lui, le seul choix de Me Malick COULIBALY à la tête du département de la Justice et des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, traduit la volonté réelle du pouvoir de lutter contre la corruption. Nous y reviendrons.

Sidiki DEMBELE

Source : Le Républicain

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