Si sa gouvernance parvient à faire reculer un tant soit peu le fléau de la corruption et de la délinquance financière, IBK s’en sortirait avec quelques lauriers. Mais, cette lutte étant, dans une certaine mesure, une épée à double tranchant, le chef de l’Etat peut courir le risque de scier la branche sur laquelle son pouvoir s’est délicatement assis.
La lutte contre la corruption n’est pas actuellement une partie de plaisir dans notre pays. C’est véritablement une thérapie de choc, de grosses plutôt pilules amères à avaler pour guérir d’un mal chronique ! Et l’appareil judiciaire, quoi qu’on dise, est en passe de redorer son blason, quelques années auparavant terni pour son manque d’indépendance et de poigne.
Actuellement, on voit que tous les présumés malfrats de la République plus qu’inquiétés. Ils passent, ces dernières semaines, des nuits blanches ou ne semblent désormais dormir que d’un sommeil léger, tant le glaive de la justice sous le ministre Malick Coulibaly ne veut épargner personne. Pas en tout cas ceux qui ont sucé le sang des Maliens, ou même ceux qui sèment l’anarchie au sein de la République, à savoir les activistes qui ne sont en réalité que des extrémistes sur les ondes.
La machine de la justice commence véritablement à être bien huilée, surtout après l’arrestation du Président de l’APCAM, Bakary Togola et quatre de ses co-accusés, celle du Président du Conseil Régional de Kayes, Bandiougou Diawara et compagnie et l’interpellation de l’activiste Abdoul Niang et enfin la convocation avec certainement un mandat d’amener contre Adama Diarra dit Vieux blen et Bouba Fana. Toutes ces arrestations ou interpellations prouvent à suffisance qu’on est plus loin du bout du tunnel, celui de la fin de l’impunité et de l’anarchie. Les rumeurs de la confiscation du passeport de certains cadres de l’administration et même des hauts gradés de l’armée circulent déjà, comme pour dire que des arrestations sont imminentes.
Pour de nombreux observateurs, la machine judiciaire veut sérieusement donné un retentissant coup de pied dans la fourmilière de la magouille, des détournements de fonds publics et de malversations de tous genres. Et, ce, malgré le frein des dispositions législatives selon lequel les ministres en fonction échappent à la justice ordinaire pour les actes commis dans l’exécution de leurs missions administratives. Ils ne peuvent qu’être poursuivis devant la Haute Cour de justice, dont l’indépendance est toujours sujette à caution….Cela n’empêche pas le ministre de la Justice et le procureur Mahamadou Kassogué d’ambitionner demander au Premier ministre Boubou Cissé, et cela conformément à l’accord politique de gouvernance, de débarquer du Gouvernement tous les ministres suspectés dans des affaires de corruption et de détournement des deniers publics.
Or, en embouchant cette trompette, Malick Coulibaly et le parquetier économique et financier Kassogué pourraient exaspérer la bonne volonté d’IBK. Car, pour le chef de l’Etat, tous les coups contre la corruption ne peuvent être permis ! Surtout pas les coups… en dessous de la ceinture, c’est-à-dire des coups compromettants pour le pouvoir.
Pour certains cas et dossiers sensibles, les autorités judiciaires doivent non seulement adresser une demande de mise à la disposition de la justice des ministres et personnalités accusés, mais aussi et surtout, doivent adresser la même correspondance au ministre de la Défense et des anciens combattants pour la mise à la disposition de la justice les officiers impliqués dans l’achat des « hélicoptères cloués au sol » et même des autres équipements militaires qui font l’objet de soupçons de corruption et de surfacturation. Le Premier Ministre Boubou Cissé et son ministre de la Défense, Ibrahim Dahirou Dembélé, pourraient alors se retrouver dans le collimateur de cette justice de plus en plus faucheuse. Et cette faucille peut, mal manipulée, occasionner des dégâts insoupçonnés. Et c’est cela le dernier baroud d’honneur d’IBK, en quête lui aussi de redorer son blason à Koulouba.
Boubou SIDIBE
Source : Maliweb