Les maires du district de Bamako en grève pour 6 jours depuis ce lundi 4 novembre. Le mouvement d’arrêt de travail a été déclenché par le Syndicat mixte de l’inter-collectivité de Bamako. Pour ces élus du district, cette décision vise à « soutenir » certains de leurs collègues de Bamako et environs, arrêtés par le Pôle économique et financier dans le cadre de la lutte contre corruption. Ce matin dans plusieurs centres d’état civil et mairies principales, la grève a été bien suivie.
Des bureaux ouverts mais non opérationnels, des élues en pleine discussions dans la cour, et des usagers démoralisés : voici l’ambiance qui régnait ce lundi matin dans plusieurs mairies et centres d’état civil secondaires de Bamako. Sur place, seuls les agents d’enregistrement du RAVEC travaillent.
Pas de services minimum et les usagers vont et reviennent avec leurs documents sans la signature du maire, ni d’élu communal. Ce, malgré les urgences pour certains. Aucun acte de mariage et acte de naissance ne sera délivré pendant cette semaine, selon le Syndicat de l’inter-collectivité, qui ne donne pas plus de d’informations. Nos différentes tentatives d’avoir la réaction du syndicat ont été vaines. A Bamako, aucun maire n’a accepté de répondre à nos déférentes sollicitations.
Ce mouvement de grève des maires intervient quelques semaines après l’interpellation du maire du district Bamako, Adama Sangaré, des maires de Baguinéda, de Mountougoula et deux élus de la commune I. Ces maires sont poursuivis par le Pôle économique et financier dans le cadre de la lutte contre la corruption. Pour le Syndicat mixte de l’inter collectivité de Bamako, l’objectif de ce mouvement est de « soutenir » leurs collègues et exiger leur libération.
Rappelons que ces interpellations des maires se multiplient alors que les mandats des présidents des Conseils de cercles et du maire du district ont expiré depuis plusieurs années.
Dans les mairies de Bamako certains usagers dénoncent ce mouvement de grève et ne cachent pas leur colère. Des citoyens qui étaient venus pour les besoins de légalisation de documents ou pour des problèmes fonciers, sont obligés de retourner à la maison, non sans déception.
Source: Studio Tamani