Pour l’éradication du coronavirus, chaque pays a débloqué des sommes faramineuses. L’effort de guerre contre cette maladie varie d’un pays à l’autre. Au Mali, l’aide des citoyens est demandée alors que dans d’autres pays ceux-ci sont appuyés.
Six milliards de FCFA, telle est la somme que le gouvernement malien a débloquée pour la lutte contre la pandémie du coronavirus. Comparée à ce que les autres font, cette somme est assez faible pour faire face à cette maladie qui progresse de jour en jour dans le pays. Conscient de cet état de fait, les autorités politiques maliennes n’ont pu avoir d’autre solution que de tendre la sébile pour recueillir des contributions provenant soit des bailleurs économiques, soit de simples citoyens. Comme pour dire que tous les fils du pays doivent contribuer à la lutte contre cette pandémie.
Si ce comportement a quelque chose de louche, c’est le fait qu’en cette période où les revenus du Malien ont hautement diminué en raison de la restriction de son volume horaire de travail, les autorités maliennes demandent des contributions aux Maliens. Avec le couvre-feu qui commence à 21 h, les pertes des entrepreneurs sont énormes. Les familles s’affament par manque de ressources. Puisque même pendant le jour, les gens ayant la peur au ventre ne sortent pas pour des achats.
C’est pourquoi dans beaucoup de pays, face à l’acuité de la maladie, le gouvernement, au lieu de demander l’appui des citoyens, leur vient plutôt en aide. On apporte aux citoyens à manger. Les frais d’électricité, d’eau, de loyer, sont suspendus, le temps que la guerre contre le Covid-19 soit menée à terme.
Au Mali, non seulement rien de tout cela n’est fait, on se permet de demander l’aide à ces mêmes citoyens en ouvrant un compte pour les contributions à la banque. Faudrait-il appeler ce comportement de l’hypocrisie politique ?
Pas forcément ! Pour la lutte contre cette maladie, c’est à chaque pays selon ses moyens. Chose que nous ne pouvons pas nier. Au Niger, le fonds débloqué par le gouvernement pour la lutte contre le coronavirus est de 1 milliard de FCFA. Au même moment, le Burkina Faso débloque 394 milliards ; la Côte d’Ivoire, 95 milliards 880 millions et le Sénégal 64 milliards.
Avec ces chiffres, on ne peut pas trop en vouloir aux autorités maliennes. Parce que nous comprenons dès lors que c’est en termes de revenus que chaque pays agit pour l’éradication de cette catastrophe mondiale. Or, ce qu’il ne faut pas oublier de la situation malienne, c’est le fait qu’une crise est venue se greffer à une autre. Avant le coronavirus, l’effort de guerre contre le terrorisme avait déjà marqué les autorités maliennes de son empreinte. Plusieurs autres crises sociales existaient auxquelles il fallait trouver rapidement des solutions.
Voyant les choses sous cet angle, il serait difficile de tirer à boulets rouges sur le gouvernement en oubliant ces paramètres.
Togola
Source: Le Pays