Lutte contre le terrorisme : Espoir Mali Koura propose une stratégie

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Cheick Oumar Cissoko secrétaire général FEPACI
Cheick Oumar Cissoko secrétaire général FEPACI

Débarrasser notre territoire du péril terroriste est une préoccupation partagée par l’ensemble des Maliens. Le mouvement politique dirigé par l’ancien ministre Cheick Oumar Sissoko apporte sa contribution aux débats sur les voies et moyens pour vaincre ces individus qui s’adonnent à des massacres, aux enlèvements et favorisent la famine, le marasme économique…

Dans un document dont nous avons reçu copie, Espoir Mali Koura (EMK), mouvement politique dirigé par l’ancien ministre Cheick Oumar Sissoko appelle à la mobilisation générale contre la guerre imposée à notre pays. Aussi, le mouvement fait des propositions pour permettre au Mali de gagner cette guerre asymétrique qui freine son développement depuis plusieurs années.

Selon Espoir Mali Koura, le repli du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC) de l’Algérie devenu Aqmi au nord du Mali en 1999-2000 et la création d’Ançardine devenu aujourd’hui GSIM, du Mujao et plus tard de la Katiba Macina et l’État islamique, les convoitises sur nos ressources naturelles, ont permis et engagé une agression contre notre pays.

Depuis 2012-2013, la jonction économique, sociale et militaire de ces différents courants avec les séparatistes du MNLA et les réseaux du narcotrafic dans un contexte de faillite de l’État, ont fait des deux tiers de notre territoire, une zone de guerre, de tueries sauvages avec des pratiques qui ont fini par détruire nos valeurs de vivre ensemble et installé l’insécurité dans toutes les régions.

Pour EMK, comme partout ailleurs sur le continent, les pays qui convoitent nos ressources naturelles se précipitent pour venir nous défendre. Pourtant, « ces pompiers pyromanes, en 9 ans, n’ont pu empêcher que la situation aille de mal en pis », déplore EMK qui souligne d’ailleurs que 14.000 personnes de la Minusma et 5.000 de Barkhane n’ont pu arrêter l’embrasement du pays. Car, le feu de la guerre s’est étendu du Nord au centre, du Centre au sud et à l’ouest.

Face à cette situation, EMK appelle à une mobilisation générale contre la guerre, la corruption qui asphyxie notre économie et pour la rupture totale avec le système politique, économique, social, culturel qui tue le Mali depuis 50 ans.1.500 JEUNES PAR CERCLE- Au niveau de la défense et de la sécurité, le Mouvement politique appelle à la mobilisation pour une Armée de métier et l’occupation militaire conséquente du territoire par les Forces armées maliennes (FAMa). EMK rappelle que le Mali, pour la défense de son territoire, est divisé en 8 régions militaires. Ces régions sont à renforcer et à moderniser. Car cette situation de guerre commande la construction d’un camp militaire par cercle. Ainsi, chaque cercle devient une zone de défense.

Aussi, EMK propose le recrutement de 1.500 jeunes dans chaque cercle pour un bataillon de 500 militaires. Lesquels seront recrutés dans les communes et une fois la guerre finie, seront soutenus par l’état pour leur insertion dans l’économie à travers une agence d’insertion et d’assurance vie créée à cet effet.

Pour la reconquête du territoire, EMK estime que la guerre contre les terroristes et autres mercenaires camouflés dans une coalition terroriste, séparatiste et de narcotrafiquants se fera en deux phases. La première phase consistera en une guerre éclair de 6 à 12 mois et une deuxième phase portant sur une guerre d’éradication de l’insécurité et de la précarité sociale. La condition de réussite étant de savoir et pouvoir sortir de la situation économique et militaire imposée par l’Occident.

Pour la guerre éclair de 6 à 12 mois, EMK pense qu’une offensive doit être engagée dans chaque commune contre les terroristes pour briser leurs reins. Et procéder ensuite à un ratissage du Sud au centre et au nord, de l’Ouest au centre et au nord dans une coordination entre les zones de défense. Une autre stratégie est d’assurer toujours les arrières en tenant compte de l’état de dispersion des ennemis sur la totalité de notre territoire d’une part, et d’autre part, du caractère asymétrique de la guerre qu’ils mènent.

EMK précise qu’une guerre éclair nécessite des troupes aguerries, mais aussi et surtout, de la logistique et des armes modernes (l’aviation, les blindés, un réseau de renseignements efficace). Pour cette guerre, le Mouvement croit que notre pays doit réunir les conditions de recrutement, d’organisation des zones de défense, d’occupation du territoire national et de financement des moyens militaires et infrastructurels. Pour ce faire, il

conseille de recruter et former 1.500 jeunes (soldats, gendarmes, gardes) dans chacun des 49 anciens cercles des 8 anciennes régions et dans le District de Bamako. Il s’agit aussi de créer un bataillon militaire de 500 combattants dans chaque cercle où cela n’existe pas. En outre, il s’agit de doter les chefs-lieux de commune de brigades d’intervention de 50 militaires, de créer avec le restant des soldats, gendarmes et gardes, des patrouilles régulières dans les communes à charge de préparer les villageois à l’autodéfense et permettre aux paysans, éleveurs et autres citoyens de vaquer à leurs occupations.

Le coût de cette opération militaire est évalué à 1.130,100 milliards de Fcfa sur une période de 3 ans, soit 376,700 milliards de Fcfa par an financés par le budget national (250 milliards de Fcfa) et la réduction du train de vie de l’état (80 milliards deFcfa) par an.

ALGÉRIE ET RUSSIE- Ce n’est pas tout. EMK pense que d’autres mesures doivent suivre notamment, la création d’unSecrétariat d’état à la Guerre auprès du ministère de la Défense et des Anciens combattants avec une cellule des renseignements aériens avec du matériel moderne.

Il s’agit également de militariser la police, rappeler les réservistes, mettre les milices d’auto-défense sous commandement militaire, créer des zones de défense comme le stipule la loi, récupérer l’argent détourné en revisitant la Loi d’orientation et de programmation militaire. Mais aussi, restructurer temporairement notre économie nationale en économie de guerre pour sauver la patrie en danger, faire les audits des finances publiques, du foncier, des infrastructures, réduire le train de vie de l’état, etc.

Allant plus loin dans ses propositions, Espoir Mali Koura suggère de signer un accord avec tout pays respectant notre souveraineté et acceptant les exigences de notre programme de développement. Cependant, le Mouvement signale que deux partenaires stratégiques se dégagent. L’Algérie avec qui notre pays partage 1.376 km de frontière, des relations historiques, politiques et économiques. EMK rappelle que l’Algérie a les moyens militaires et l’expérience de la lutte antiterroriste.

Le second pays qu’il propose est la Russie qui est le partenaire traditionnel de l’Armée malienne. Car, beaucoup d’officiers y ont été formés. Elle est une puissance militaire qui peut, dans une coopération mutuellement avantageuse, aider le Mali à avoir une Armée de métier bien équipée avec la viabilisation des Ateliers centraux de Markala pour la fabrication des armes et des munitions, souligne Espoir Mali Koura. Un autre pays que le Mouvement conseille est la Chine qui dispose de ressources financières énormes, des technologies avancées dans les domaines du réarmement économique et scientifique du Mali.

Au regard des défis sécuritaires qui assaillent notre pays, EMK appelle à la mobilisation générale des Maliens contre la guerre pour sauver notre patrie de situations désastreuses comme en RDC, en Somalie et en Libye.

Dieudonné DIAMA

Source : L’Essor

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