Lors du rassemblement d’hier, les leaders du Mouvement ont décidé de maintenir la mobilisation jusqu’à l’atteinte de leur objectif.
Pour sa quatrième sortie consécutive pour exiger «la démission du président de la République», le Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP) a réuni ses militants hier à la place de l’Indépendance. Un seul mot d’ordre : la désobéissance civile sera poursuivie jusqu’à l’atteinte de son objectif.
C’est vers 16 heures que la cérémonie a débuté par l’exécution de l’hymne national. Choguel Kokalla Maïga, le premier intervenant, a déclaré avoir une pensée pieuse pour les camarades tombés lors des manifestations de juillet dernier. Selon lui, «ils sont tombés pour que le peuple malien recouvre sa dignité, sa véritable indépendance, son intégrité territoriale».
Pour Choguel Kokalla Maïga, depuis le 5 juin, le M5-RFP a engrangé des victoires. D’après lui, avant le 5 juin, le prix du coton avait été fixé à 200 Fcfa, mais après la manifestation du 5 juin, le prix a été porté à 250 Fcfa. Et c’est le résultat du combat du M5-RFP pour les paysans qui cultivent le coton et les céréales, a-t-il rappelé. Aussi, ajoutera-t-il, après le 19 juin, le gouvernement s’est engagé à appliquer l’article 39 qui avait été refusé aux enseignants. À la suite de la manifestation du 10 juillet, un décret a été pris pour donner satisfaction aux revendications des magistrats.
Après l’arrivée de l’imam Mahmoud Dicko vers 16h45, c’est Ibrahim Ikassa Maïga qui a lu la déclaration du Mouvement à l’occasion de ce rassemblement. Une déclaration dans laquelle, il a mis en garde le ministre en charge de la Sécurité sur les arrestations «arbitraires et brutales» et celui de la Justice pour les «incarcérations et condamnations expéditives». Dans cette déclaration, le M5-RFP engage la justice à diligenter les actions judiciaires en cours contre «les auteurs, commanditaires et complices des tueries et exactions commises contre les manifestations aux mains nues par les forces spéciales anti-terroristes et d’autres forces de répression».
Issa Kaou N’djim abondera dans le même sens. Il a lui aussi annoncé que la désobéissance civile se poursuivra jusqu’à la démission du président de la République. Il a appelé les militants du M5-RFP à rester derrière la Constitution, la démocratie pour prouver au monde que le peuple malien est «souverain et digne».
Cheick Oumar Sissoko, de son côté, a dénoncé la mauvaise gestion du denier public et la mauvaise répartition des ressources tirées du sous-sol. Me Mountaga Tall dira que les objectifs du M5-RFP seront atteints un à un et que cela a déjà commencé.
À l’entame de son adresse, l’imam Mahmoud Dicko a fortement condamné la mort des manifestations au mois de juillet dernier, avant de leur rendre un vibrant hommage.
Il a souligné le bien-fondé de la lutte du M5-RFP qui, selon lui, est de «restaurer la nation malienne, lui rendre sa dignité et son honneur». «Le Mali tangue mais il ne chavirera pas», a-t-il déclaré, ajoutant celui qui essaye de porter ce projet «sera balayé».
Par ailleurs, l’imam Dicko a appelé les manifestants à éviter la violence pour ne pas ternir l’image du Mouvement. «On veut nous pousser à la faute, c’est pourquoi je vous dis toujours qu’il faut éviter la violence, les casses», a-t-il insisté.
Il a aussi souhaité le retour de Soumaïla Cissé parmi les siens. Le chef de file de l’opposition a été kidnappé depuis mars dernier alors qu’il battait campagne pour les législatives dans sa circonscription à Niafunké.
Comme lors des précédentes interventions, l’autorité morale du M5-RFP a invité le président de la République à «écouter son peuple». Il a conclu son intervention par des bénédictions pour le pays.
Dieudonné Diama
Source : L’ESSOR