Mali: 60 ans d’indépendance, 4 coups d’Etat de trop

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Les membres du CNSP
Les membres du CNSP

Après son accession à la souveraineté nationale et internationale, notre pays est l’un des pays en Afrique subsaharienne qui a connu  plus de coup d’Etat dont 4 coups d’Etat de trop en 60 ans d’indépendance  notamment le coup d’Etat du 19 novembre 1968, 26 Mars 1991, 22 Mars 2012 et 18 Août 2020 . Qu’est-ce  qu’il faut retenir de  ces différents coups d’Etat survenus au Mali?

 Rappelons que ces différents coups d’Etat où  putschs  ont des points de convergence et divergence, mais également des particularités. Parmi les points de convergence il y a d’abord  l’intervention des militaires comme son nom l’indique ” coup d’Etat” mais également le changement de régime en lieu et place d’un comité militaire notamment CMLN en 1968 dirigé par le lieutenant  Moussa Traoré, CTSP en 1991 dirigé par le lieutenant Amadou Toumani Touré, CNDRE de 2012 à sa tête  capitaine Amadou Aya Sanogo et CNSP de 2020 dirigé par un autre officier, colonel Assimi Goïta.

Comme points de divergences, contrairement aux deux premiers putschs (19 novembre 1968 et 26 mars) le putsch du 22 mars 2012 et celui du 18 août dernier ont vu la démission des présidents en exercice après l’intervention de l’armée. Autre point qui diffère ces deux derniers putschs aux autres  est la non effusion du sang. Les coups d’Etat du 19 novembre 1968 et 26 mars 1991 ont été caractérisés par un bain de sang, surtout celui du 26 mars 1991 qui a enregistré la mort de dizaines de maliens.

À l’opposé des coups d’Etat (19 novembre 1968 et 22 mars 2012) le coup d’Etat du 26 mars 1991 et celui du 18 août dernier sont survenus à la suite d’un vaste mouvement de contestation, la paralysie des secteurs d’activités à cause des grèves à répétition, la montée des tensions à tous les niveaux, bref la perte de confiance entre gouvernants et gouvernés

À côté de ces points de convergence et divergence, chacun de ces coups d’Etat a une particularité ou des particularités. Si le 1er coup d’Etat a vu l’arrestation et l’emprisonnement du père de l’indépendance Modibo Keïta sans jugement  jusqu’à sa mort, par contre le coup d’Etat du 26 mars 1991 s’est soldé par l’arrestation du lieutenant Moussa Traoré qui a passé une dizaine d’années en prison après jugement avant d’être libéré.

Le coup d’Etat du 22 mars 2012 a des particularités qui le diffère des autres, même si on ignore pour le moment les traitements réservés par le CNSP au président IBK. Non seulement le président déchu Amadou Toumani Touré n’a pas été arrêté par la junte, du jamais vu, mais également de son gré, il a accepté de s’exiler au Sénégal pendant six ans puis rentré au Mali sans jugement. Quant au dernier, l’une des particularités est celle pour la première fois dans l’histoire du Mali, qu’un grand nombre de citoyens descende dans la rue durant un long moment pour réclamer voire exiger la démission d’un régime démocratiquement élu

Mamadou Nimaga

Source : L’enquêteur

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