L’organisation internationale de droit du développement (IDLO), dans le cadre de l’exécution de son programme d’appui intégré aux systèmes de Justice Pénale du Burkina Faso, du Mali et du Niger a organisé une Journée de réflexion sur l’institutionnalisation des cadres de concertations des acteurs de la Chaine pénale au Mali. Cet atelier organisé, en partenariat avec le ministère malien de la Justice, des Droits de l’Homme, Garde des Sceaux, s’est déroulé le mercredi 9 avril 2025 à l’hôtel Salam sous la présidence de M. Boubacar Sidiki Diarrah, secrétaire général dudit département en présence des acteurs de la chaine pénale et des responsables de IDLO.
Dans son mot de bienvenue, M. Yacouba Cissé de IDLO, soulignera la nécessité de concertation des acteurs de la chaine pénale malienne pour des solutions locales face aux problèmes locaux. A sa suite, M. Boubacar Sidiki Diarra, secrétaire général du ministère en charge de la Justice rappellera que la justice est l’un des piliers fondamentaux de tout Etat de droit, elle est la garante de la paix sociale, de l’équité et de la protection des droits humains. Pour cela, dit-il, il est impératif que nos systèmes judiciaires soient forts, efficaces et justes pour être à la hauteur des enjeux et des défis. C’est dans cette perspective, note-il, que se justifie la tenue de cet important atelier qui constitue une étape décisive dans notre démarche d’amélioration de l’administration de la justice pénale, notamment en termes de coordination. Pour lui, la synergie d’actions constitue un facteur certain de dynamisme et d’efficacité réfutant l’anarchie et des actions non concertées et cacophoniques.
En effet, pour M. Diarrah, la chaine pénale est un processus complexe qui commence avec l’enquête préliminaire pour aboutir à l’exécution des peines en passant par l’instruction et le jugement. Comme pour dire que chaque maillon de cette chaine doit fonctionner de manière cohérente et fluide pour garantir une justice pénale de qualité. Il est malheureusement donné de constater très souvent des dysfonctionnements à différents niveaux affectant négativement la qualité de la réponse judicaire face aux comportements infractionnels.
Faisant la genèse de la question, M. Diarrah rappellera qu’en aout et septembre 2015, avec le soutien des Pays-Bas et des Etats-Unis, des forums de communication et de coordination ont émergé dans les régions de Tombouctou, Gao et Mopti, connus sous le nom de cadres de concertation des acteurs de la chaine pénale. En 2016, l’Organisation internationale IDLO, dans le cadre du programme de renforcement de la chaine pénale au nord du Mali financé par les Pays-Bas a élargi cette initiative à Ségou, Tombouctou, Gao et Mopti.
Notons que les cadres de concertations représentent des espaces d’échanges réguliers au niveau régional, rassemblant divers acteurs de la chaine pénale notamment la police, la gendarmerie, la justice, l’administration pénitentiaire et la société civile. Aussi, les cadres de concertation ont cette particularité d’identifier les problèmes et les contraintes tout en recherchant des solutions correctives pour renforcer l’autorité de l’Etat.
En somme cette journée de réflexion aura permis aux participants d’expliquer d’analyser l’influence des cadres de concertation existant ; d’élaborer un modèle de texte adapté au contexte de notre pays et de formuler des recommandations afin de faciliter l’instauration efficace et l’institutionnalisation de cette pratique.
Dieudonné Tembely/L’Évènement