Le M5-RFP sur le point de subir un nouveau revers après son échec pour les postes de Président et Chef du gouvernement de la transition. Alors que ses leaders réclament la présidence et le quart des sièges du Conseil national de Transition, un décret présidentiel publié le lundi dernier fixe son quota à 8 postes, 11 pour les partis et groupements politiques et 9 sièges pour la société civile. Les militaires s’octroient la part du lion avec 22 sièges.
Ledit décret signé par le Président de la transition, Bah N’Daw, octroie sur les 121 sièges que compose l’organe législatif de la transition, 22 représentants aux forces de défense et de sécurité. Elles sont suivies en nombre de représentants dans le CNT par les partis et les groupements politiques et les organisations de la société civile avec 11 postes pour le premier et 9 sièges pour le second.
Sans surprise, le Mouvement du 5 juin-Rassemblement des Forces Patriotiques sort à nouveau perdant après son exclusion dans le choix du Président et le Premier ministre de la transition. En effet, le décret 2020-0143 fixant la clé de répartition du conseil national de transition attribue seulement 8 sièges, alors que ses responsables du M5-RFP, dans une déclaration, réclament la présidence et le quart des sièges du troisième organe de la transition. Ils estiment qu’ils veulent être les principaux responsables de la Transition pour imprimer leur vision à la marche des affaires. « Le M5-RFP réclame la présidence et le quart des membres du Conseil national de Transition (CNT) pour encore une fois se donner les moyens politiques et institutionnels du Changement et de la Refondation », indique le M5-RFP dans cette déclaration.
Il faut aussi noter que cette manière de répartition des sièges risque de créer des tensions entre les autorités de la transition et les syndicats. En effet, dans le préavis de grève déposé sur la table du gouvernement, l’Union nationale des travailleurs du Mali réclame à elle seule 13 sièges au sein du CNT. Cette demande semble contraire à la clé de répartition du CNT qui octroie seulement 4 postes à toutes les centrales syndicales du pays.
Le même décret repartit le reste des 71 sièges entre les autres forces vives de la nation à savoir : les groupes signataires de l’accord de paix, les mouvements de l’exclusivité, les organisations des défenses des droits de l’homme, des jeunes, des femmes, des maliens établis à l’étranger et les groupements syndicaux, les ordres professionnels, les confessions religieuses, les autorités transitionnelles, les chambres consulaires, les faitières de la presse et des arts et de la culture.
Le vice-Président, faiseur de roi.
Un second décret présidentiel détaille les modalités de désignation des membres du CNT. Les candidats, selon ce décret, doivent être de nationalité malienne, aptes physiquement et mentalement, avec un casier judiciaire vierge dont la moralité et l’engagement patriotique ne soufflent d’aucun doute. Toujours selon ce décret, les candidatures sont déposées au double du quota attribué à chaque composante sous peine d’irrecevabilité. Le vice-président, Assimi Goïta, apparaît comme un faiseur de roi lors du choix des futurs membres du CNT. Le président Bah N’Daw s’efface et lui donne carte blanche dans l’article 5 dudit décret, « Le vice président, après examen des dossiers, arrête la liste des membres du Conseil National de la Transition. »
Des sources crédibles soutiennent que les militaires sont en manœuvres pour placer le vice-président du CNSP, le Col Malick Diaw, à la tête du conseil national de transition. Le seul qui demeure sans poste sur les cinq qui ont conduit le putsch du 18 août 2020. Pour ce faire, poursuit nos sources, ils auraient tout prévu en exigeant le double de la candidature attribuée à chaque composante. Une manière pour eux de choisir celui qui pourrait accepter de voter pour le Colonel Malick Diaw afin que ce dernier devient le président du CNT.
Siaka DIAMOUTENE
Source : Maliweb.net