Le mardi 29 juin 2021, s’est tenu au Conseil National de la Transition(CNT) un atelier de renforcement de capacité des membres du CNT en matière de prévention et de lutte contre l’enrichissement illicite. Organisé par l’Office Central de Lutte contre l’Enrichissement Illicite (OCLEI), l’ouverture des travaux était présidée par le 1er vice-président du CNT Assarid Ag Ibarcaouane qui avait à ses côtés Moumouni Guindo, président de l’OCLEI.
L’objectif de cette rencontre est de renforcer les capacités des membres du Conseil National de la Transition en matière de prévention et de lutte contre l’enrichissement illicite. En plus, c’est de permettre aux membres du CNT de maîtriser les concepts clés de la corruption et de l’enrichissement illicite ; de connaitre les enjeux et les défis liés à la lutte contre l’enrichissement ; mais aussi de connaitre le cadre juridique et institutionnel de la lutte contre l’enrichissement illicite et de les présenter aux instances internationales de regroupement ou d’actions des institutions nationales de lutte contre la corruption.
Selon le vice-président du CNT, le Mali a voté beaucoup de textes, et crée énormément des organes de lutte contre la corruption, malgré il n’a pas pu atteindre son objectif dans la lutte contre la corruption. Toutefois, il croit fermement qu’à la fin de cette rencontre sortira des propositions qui permettront d’aller en avant dans la lutte véritable contre la corruption et l’enrichissement illicite au Mali. « Tant qu’il y aura corruption au Mali, il n’y aura pas de développement économique et social au Mali » a-t- il affirmé.
Par ailleurs, pour le président de l’OCLEI, le Mali connait des crises cycliques qui affectent toutes les initiatives de développement harmonieux et durable. « À la base de ces crises figure la corruption qui sévit dans presque tous les secteurs d’activité »a regretté. D’où la nécessité de mobiliser les acteurs de la société pour mener une lutte implacable contre le phénomène qui n’épargne personne.
Au Mali le phénomène de la corruption est devenu quasi-systémique et se manifeste sous plusieurs formes. Aux dires du président Guindo, les personnes potentiellement corruptibles ne se conduiront honnêtement que si les textes de loi condamnant la corruption sont clairs, sans ambiguïté et appliqués correctement.
C’est pourquoi, il estime que les organes législatifs doivent inclure la prévention du fléau et son incrimination mais aussi la détection et répression des cas aérés. « Ces lois doivent aussi mettre un accent particulier sur le recouvrement des avoirs illicites, et c’est là que réside la valeur ajoutée de la loi du 27 mai 2014, car elle prévoit la saisie et la confiscation des biens illicites au profit du trésor public » a-t- il indiqué, avant d’inviter à la mise en place d’une agence de gestion et de recouvrement des avoirs criminels conformément aux instruments juridiques internationaux et à la pratique en cours dans d’autres pays africains et non africains.
Jean Joseph Konaté/Malijet.com
Source : Malijet