Avec notre correspondant à Bamako, Magassa Kaourou
Dans une modeste concession du quartier de Ouolofobougou, Ba Oumou tient dans ses mains le portrait de son père Kaba Doumbia vétéran de la Seconde Guerre mondiale. Comme pour une procession, elle le transmet à sa sœur avant de s’assoir dans un large canapé. « Il nous a raconté toutes les épreuves qu’il a vécues en France, où il a fait 7 ans. Il nous citait toutes les villes par lesquelles il était passé, mais aussi toutes les sortes de morts qu’il a pu voir. Ils (les soldats) ne dormaient pas ils n’avaient aucun répit ».
Après, la Libération, Kaba Doumbia sera mobilisé une année supplémentaire en France pour des opérations de surveillance et de sécurisation. Un an après son retour au Mali, en 1947, il se marie et fonde une famille, il aura dix enfants. 7 filles et 3 garçons dont Massa. « Qui parle de militaire, parle de discipline. Ce n’est pas facile d’être auprès d’un ancien combattant avec la rigueur et la discipline qui le caractérisent dans sa façon de gouverner la famille. »
Une éducation à la dure dont la famille est fière. Dans la cour de la maison construite par leur père, devenu mâcon à son retour à la vie civile, enfants petits-enfants et arrière-petits-enfants du vétéran lui rendent un dernier hommage par des prières des bénédictions.